Le chef de la délégation de la Commission européenne au Cameroun faisait ses
adieux au Cameroun hier, 12 novembre 2009. Il a ainsi offert un dîner d’adieux
dans un des hôtels huppés de la capitale camerounaise. Mais avant ce dîner où de
nombreux dirigeants du pays et des membres du corps diplomatique étaient
présents, l’ambassadeur Javier Puyol a donné une conférence de presse. Face aux
médias, il a mal caché sa déception par rapport à certains sujets durant son
séjour de 4 ans au Cameroun.
Le chef de la délégation de la Commission européenne a expliqué que l’on attend
toujours l’effectivité de l’application de la loi sur la déclaration des biens.
Une loi de la Constitution camerounaise qui veut que les Camerounais, de toute
obédience politique, ethnique ou religieuse, puisse déclarer leurs biens dès
lors qu’ils accèdent à certains postes électifs. Son Excellence Javier Puyol a
également exprimé sa déception sur le système électoral camerounais. « Nous
avons été dé&ccdil;us de constater que le profil de la plupart des personnes nommées à
Elecam [Elections Cameroun, Ndlr] ne correspondait pas à ce que nous attendions
alors que c’était l’occasion rêvée de faire preuve de crédibilité », a-t-il dit en substance. En
ajoutant qu’il faut non seulement améliorer ce système électoral mais aussi
l’organisation même des élections au Cameroun.
« Il
faut que les responsables d’Elecam soient capables de le faire et c’est pour
cela que je m’inquiète », a-t-il
expliqué. L’autre inquiétude, pour ne pas dire déception, vient du fait que 5
ans après le dernier recensement général de la population (qui intervient 18 ans
après celui de 1987), les résultats ne sont pas toujours connus. « Alors
que c’est important pour le pays puisque cela permet de savoir où et comment
investir, quel budget accordé à tel ou tel secteur, comment impulser le
développement… », a souligné
l’ambassadeur de l’Union européenne. La quatrième déception, et non la moindre,
est cette difficulté qu’a le Cameroun d’entamer les réformes. « Avec
soixante ministres et assimilés, il est difficile de coordonner tout cela. Je ne
suis pas sûr que le Premier ministre a toujours les moyens de coordonner tout
cela », fustige l’ambassadeur
Javier Puyol.
En quatre années de résidence au Cameroun, le chef de la délégation constate
tout de même des points positifs. Il est satisfait par exemple de l’attitude du
président Biya sur le problème de Bakassi, le fait qu’il ait signé les accords
de partenariat économiques avec l’Union européenne, et engagé la lutte contre la
corruption au Cameroun. Il se satisfait également du fait qu’il a retabli le
dialogue et relancer la coopération.
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