Depuis prés d'un an, Marie Louise Etéki Otabela, présidente de la Coordination
des forces alternatives (Cfa) porte son projet de création d'une assemblée
constituante des peuples camerounais. Pour cette femme politique dont la demande
pour être candidate à l'élection présidentielle de 2004 a été rejetée,
"l'Assemblée nationale actuelle ne représente pas le peuple camerounais. Elle a
été mal élue et nous avons tous vus les scandales et les reprises qui ont
émaillés le processus électoral. Tous ceux qui y sont dans cette Assemblée
nationale n'ont pas été élus par les Camerounais et ne défendent donc que leurs
propres intérêts. Pour que la voix du peuple se fasse entendre, il a fallu
trouver une autre solution", explique Marie Louise Etéki Otabela.
Cette solution a donc été de proposer aux partis politiques, société civile,
associations des défenses des droits des Camerounais, les autorités
traditionnelles la création de l'Assemblée des peuples camerounais. L'étape de
consultations a été longue avec plusieurs réunions tenues dans différentes
provinces du pays entre les différents acteurs sociaux et politiques du pays. Le
lien interne avec la diaspora a également été bien utilisé pour recueillir les
avis de Camerounais sur cette question. C'est forte de toutes ces résolutions
que Marie Louise Etéki Otabela a convoqué lundi 15 décembre 2008 la presse à
prendre part à la réunion de concertation entre toutes les parties prenantes de
ce projet qui devait proposer la date et les pistes de réalisations pour la
tenue de la première Assemblée des peuples camerounais.
Assistaient à cette réunion des hommes politiques comme Mboua Massock du Conseil
populaire de montage et de gestion, Anicet Ekané du Manidem, Samuel Mack-kit de
l'Upc Robert Simo du Pds, Jacqueline Ekollo Ndoumbé, reine du peuple de
Bonendalé et des représentants d'associations venus de huit provinces du
Cameroun. Les débats étaient très houleux et les points de vues discordants. Si
tous les hommes politiques présents ont loué l'initiative de l'Assemblée des
peuples camerounais, certains ont émis des réserves sur son efficacité " Quand
on rapporte ce projet à notre contexte, il est un peu décalé puisqu'il faut
faire plus pour faire bouger le régime de dictature que nous subissons depuis
des décennies.
Le rapport de force se fera sur le terrain avec des hommes formés et prêts pour
la révolution", livre Anicet Ekané. Marie Louise Eteki Otabela reconnaît que "la
guerre contre Paul Biya va se gagner sur le terrain mais pas en faisant la
guerre. Il faut une assemblée pour réfléchir à l'après rue, car nous sommes
arrivés à un point où il est important de changer de stratégie car celle
appliquée jusqu'ici par les partis politiques de l'opposition a montré ses
limites." Après ces préalables, les comités de réflexion ont été créés et la
présidente de la Cfa rassure que l'Assemblée des peuples camerounais dont la
tenue demande une levée de fonds de 150 millions de Francs Cfa aura lieu dans 3
mois.
Rectificatif
Dans l'article intitulé " Des maires appelés à la démission " paru en page 3 de
notre édition du mardi 16 décembre 2008, nous indiquions en ce qui concerne les
magistrats municipaux frappés par la loi sur l'interdiction de cumul, que
figurait parmi ceux-ci, Jolinon Ela Ekoto, maire de la commune d'Ambam dans le
département de la Vallée du Ntem. L'intéressé indique avoir informé sa tutelle
de ce qu'il a été déchargé des fonctions de chef de la Division des affaires
juridiques au ministère de l'Agriculture et du développement rural (Minader)
depuis le mois de février dernier et n'est par conséquent pas concerné par ces
dispositions. Toutes nos excuses à l'intéressé et à nos lecteurs.
Source : Mutations
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