Deux femmes poursuivies sur homosexualité comparaissaient au tribunal de première instance d’Ambam, ville du sud du Cameroun frontalière avec le Gabon. Elles ont plaidé non coupable avant que leurs avocats ne demandent une annulation de la procédure.
Le président du TGI a alors renvoyé le procès au 29 Mars pour statuer sur la demande d’annulation du procès d’Esther et d’Alvine, respectivement mères d’un et deux enfants et âgés de 29 et 26 ans et poursuivies pour homosexualité et diffamation.
En effet, d’après l’acte d’accusation, il leur est reproché d’avoir entretenu des pratiques homosexuelles et d’avoir porté atteinte à l’honneur d’une personne, lui attribuant des faits non appuyés par des preuves matérielles.
Pour Alice Nkom, avocate et présidente d’Adhefo, le procès doit être annulé parce que les droits des accusées ont été bafoués lors de l’enquête faite par la gendarmerie : on ne leur aurait pas proposé de contacter un avocat, ni dit qu’elles avaient le droit de garder le silence. Une thèse qu’a contesté le procureur de la République, pour qui « aucun droit des prévenus n’a été violé ».
L’enquête a été ouverte le 08 Février à la suite d’une plainte d’une femme mariée qui aurait été accusée par l’une des prévenues d’être lesbienne. Elles ont été placées en garde à vue le 10 Février pendant 4 jours avant d’être remises en liberté et de comparaître libre.
« Depuis que cette affaire a commencé, nous sommes la risée de tout le monde dans la ville. On nous traite de sorcières », a déclaré Esther à l’AFP lors de sa sortie du tribunal. Une affaire célèbre qui a attiré l’attention notamment de conducteurs de moto-taxis qui sont venus suivre le procès : « e suis venu les voir. Depuis qu'on parle d'elles dans la ville, je n'avais pas encore vu leurs visages. Je ne vois pas ce qu'elles ont fait de mal pour mériter ce sort », a affirmé à l'AFP l'un d'entre eux, tandis qu’uen habitante de la ville a été plus sévère : « Ce n'est pas normal que deux femmes couchent ensemble. Il faut les condamner pour ce que cela serve d'exemple notamment à leurs enfants. »
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