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Cameroun- élections municipales : Divorce entre les électeurs et les élections
(30/10/2008)
L’impressionnante mobilisation observée au lancement de la campagne, était déjà indicative des enjeux. Les résultats, à la fin, ont révélé les dures réalités de notre système électoral.
Par David Nouwou
Mobilisation tous azimuts

L’impressionnante mobilisation observée au lancement de la campagne, était déjà indicative des enjeux. Les résultats, à la fin, ont révélé les dures réalités de notre système électoral.

Les dernières élections municipales partielles ont livré leurs vérités. Les partis politiques ont pris très au sérieux la conquête de seulement six communes. Sur les 370 que compte le Cameroun. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a déployé sur le terrain plusieurs centaines de cadres pour épauler les responsables locaux.

L’opposition aussi. Pour assurer la victoire du parti présidentiel dans les deux communes de l’Extrême-Nord, notamment à Mogodé (Mayo Sava) et à Pette (Diamaré), le parti a requis les services des personnalités comme Hamadou Ali, vice premier Ministre, ministre de la Justice garde des Sceaux, de Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale, Sali Dahirou du bureau politique, ou Ibrahim Talba Mala… On peut imaginer les moyens financiers, matériels et humains qui accompagnent les déplacements et les séjours de telles personnalités.

En face, malgré les moyens modestes, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), et l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp), ont respectivement retenu comme chefs de file, Bello Bouba Maïgari et Hamadou Moustapha, tous présidents nationaux de leurs partis et ministres de Paul Biya. La bataille a ainsi opposé le parti au pouvoir à deux partis politique de l’opposition qui ont la particularité d’appartenir à la mouvance présidentielle.

Dans le département du Haut Nkam, Jean Bernard Sindeu, ministre de l’Eau et de l’Energie et Christophe Eken, président de la Chambre de commerce, ont conduit l’équipe du Rdpc. Ils ont été de temps en temps appuyés par des cadres du parti, comme le vice-premier ministre chargé de l’Agriculture, Jean Kuete, Madeleine Tchuinte du ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ainsi que toutes les fortes têtes du parti, originaires de la province de l’Ouest.

A Matomb (Nyong et Kelle), Cathérine Bakang Mbock des Affaires sociales a été fortement soutenue par le secrétaire général adjoint du Rdpc, Hamadjoda Adjoudji. Tout ce monde, pour avoir le dessus sur Augustin Frederic Kodock de l’Upc qui a cru en la victoire de son parti, jusqu’à la dernière minute.

L’une des plus fortes mobilisations de ces partielles a été enregistrée à Douala. Presque tous ceux qui sont passés ailleurs, ont défilé à tour de rôle dans la capitale économique, à première vue, pour galvaniser les troupes de Françoise Foning le maire sortant de la commune de Douala et ancien député. Mais au fond aussi, pour tenter d’éteindre le feu qui brûle dans la famille Rdpc de Wouri-Est. Le souci de sensibiliser les électeurs étant apparemment secondaire. Le Sdf en face a battu le rappel de ses troupes (cadres et élus) conduites par le président national, Ni John Fru Ndi. Le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a pourtant fait l’effort, cette fois, d’acheminer le matériel électoral à temps, et a fourni de l’encre indélébile. Ce qui a rendu les votes multiples plus rares.




La révolte des électeurs

Le plus fort taux de participation à ces élections a été enregistré à Bana. Plus de 60%. C’est aussi là que le Rdpc a raflé la mise par plus de 80%, face au Sdf. Dans les communes de Pétté et de Mogodé, le taux de participation se situe autour de 50% des inscrits. Bien maigre pour une région où une certaine tradition aux bases fragiles, prête aux électeurs un “ comportement électoral moutonnier ”. C’est presque la même participation dans la commune de Matomb. A Bafang où les électeurs se sont passablement mobilisés, la situation demeure trouble. Le record d’abstention, sans conteste, est enregistré à Douala V. Moins de 12% des électeurs inscrits se sont donnés de la peine d’aller voter. Sur 150 000 inscrits, seuls 20 000 ont accompli leur devoir électoral. Eloquent. Dans une commune qui compte près d’un million d’habitants.

Principales leçons à tirer une fois de plus de ces consultations, l’abstention. Parce que manifestement, l’électeur ne croît plus à la valeur du bulletin de vote. Les événements, une fois de plus, lui ont donné raison. A la veille du scrutin, le Sdf a découvert ce qu’il a considéré comme une liste frauduleuse d’électeurs qu’il a portée à l’attention des autorités compétentes. Une accusation que le Rdpc a aussitôt rejetée. Mais qui est de nature à décourager ceux des rares électeurs qui espéraient que le scrutin pourrait se débarrasser de ses tares. Le jour du vote, l’on a encore surpris des “ mercenaires ” se baladant avec plusieurs cartes d’électeurs, après avoir perçu de modiques commissions de leurs commanditaires fraudeurs. Comme si cela était une malédiction, des présidents de bureaux de vote ont encore réussi à falsifier des procès-verbaux. L’Union des populations du Cameroun a fait dresser des procès verbaux de constat d’huissier sur des cas de corruption à ciel ouvert à Douala V.



3- Entre protestation et résignation

Les perdants de Mogodé et Pétté (Undp et Andp) qui ne se sont jamais doutés de leur popularité dans la région, aux dernières nouvelles, ont concédé la victoire aux forceps au Rdpc. Même attitude à Matomb, malgré les grincements de dent de l’Upc. A Bana, aucune contestation face à la razzia du milliardaire Joseph Kadji Deffoso devant son frère et adversaire du Sdf. Mais tout à côté, à Bafang, la résistance est farouche. Pierre Kwemo, vice-président du Sdf et ancien vice président de l’Assemblée nationale, ne parvient pas à digérer ce qu’il continu d’appeler “ un holp-up électoral ”.

Depuis la publication des résultats, ses partisans n’ont pas arrêté de manifester bruyamment dans les rues de Bafang, pour protester contre le verdict de la commission communale de vote donnant une “ courte et suspecte victoire ” au Rdpc. C’est la seule localité où les municipales partielles ont été particulièrement agitées. Elle l’ont apparemment été à Douala V. C’est là surtout que les plus grandes irrégularités ont encore été enregistrés. Aujourd’hui, le Sdf va à nouveau déposer à la chambre administrative de la Cour suprême un recours en annulation du scrutin du 26 octobre. Même intention du côté de l’Upc. Et les arguments ne manquent pas. Ce qui n’est pas loin d’être une honte pour la démocratie camerounaise.

Source : La Nouvelle Expression




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