Toute l’après-midi d’hier, mercredi 8 octobre 2008, les éléments jusque là en service à la brigade de gendarmerie de Baleng avaient la mine grave.
Suite à une bavure du maréchal des logis chef Benjamin Bessong Ayongo qui, dans la journée de samedi 4 octobre 2008, “s’est rendu coupable d’un homicide sur la personne de Dieudonné Kongne,
par un usage incontrôlé de son pistolet automatique au cours d’un service occulte, en compagnie du maréchal des logis chef George Loyayie de la même unité”, ils ont tous été démantelés hier par un communiqué signé de Jean Baptiste Bokam, secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie.
Tandis que les maréchaux des logis chefs qui opéraient un contrôle occulte “seront traduits devant un conseil de discipline”, précise le communiqué, “la brigade de gendarmerie de Lafè Baleng Baleng sera entièrement démantelée et les personnels mutés disciplinairement. Des poursuites judiciaires seront engagées à l’encontre des personnels engagés dans cette violation de consignes à tous les échelons hiérarchiques sans préjudices de sanctions militaires… ”
A Lafè Baleng, aucun des gendarmes n’a voulu se prononcer sur le sujet. Affligés, on pouvait voir quelques uns méditer sur leur sort. Dans les bars et gargotes, les populations commentaient cette décision avec beaucoup d’intérêt. On pouvait d’ailleurs entendre l’un dire que “c’est une bonne décision qui a été prise par l’Etat ; à condition que cela se poursuive dans d’autres unités administratives.” Ceux qui ont très bien accueilli cette “bonne nouvelle ” sont les conducteurs des motos taxis de cette unité administrative qui n’ont pas manqué de jubiler. Beaucoup avaient marre des comportements “peu orthodoxes ” de certains hommes en tenue exerçant dans cet arrondissement. De l’avis de plusieurs, cette décision est venue calmer les esprits qui étaient surchauffés.
Peu avant la diffusion de cette décision musclée du secrétaire d’Etat à la Défense, chargé de la gendarmerie, un affrontement physique a eu lieu en matinée entre les forces de maintien de l’ordre et les benskineurs. Après la levée de corps de leur camarade Dieudonné Kongne qui a été froidement assassiné par le maréchal des logis chef Benjamin Bessong A., ils voulaient une fois de plus manifester leur mécontentement à travers un défilé, avec le corps, à travers les artères de la ville de Bafoussam.
De la morgue de l’hôpital provincial de Bafoussam au lieu dit marché A, une marrée humaine accompagnait le cortège. L’objectif principal des meneurs de troupe était de faire un arrêt devant les services du gouverneur.
Mais ils seront arrêtés dans leur mouvement par des éléments de police et de gendarmerie armés jusqu’aux dents. Malgré leur vive résistance, les benskineurs ne parviendront pas à traverser la ceinture de sécurité mise sur pied pour la circonstance. D’aucuns ont d’ailleurs eu à lancer des projectiles sur la police et la gendarmerie. Ces derniers réussiront à faire dévier la marche de protestation. Non sans que cela ne perturbe la circulation pendant près de quatre heures de temps. C’est après 12 heures que le calme est revenu dans la ville. Dieudonné Kongne sera inhumé ce jour dans son village natal à Baleng.
Voir aussi :
L'Ouest gronde Jean Baptiste Tonne
Un Gendarme abat un bend skinneur pour 300 FCFA
Source : La Nouvelle Expression
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