Cambriolage à l'Iai
C'est une mine d'enterrement qu'affiche le personnel
de l'institut africain d'informatique (Iai) vendredi 26 décembre dernier.
Employées de bureau, gardiens ou le Représentant résident de l'Iai au Cameroun
lui-même, Armand Claude Abanda. Presque sans force et affalé sur l'un des
canapés de son cabinet, il regarde avec tristesse son bureau, sens dessous
dessus. Des cartons contenant des dossiers tantôt déchirées et dispersés au sol,
tantôt en désordre sur sa table, armoires et classeurs du bureau illustrent une
visite violent à travers les battants maladroitement ouverts, les livres en
désordre, du matériel informatique tels que les onduleurs servant à protéger les
ordinateurs ainsi que les papiers volants ou dans des chemises légères jonchent
le sol. Le bureau du Représentant résident est similaire à un lieu qui vient de
voir passer un orage. " J'ai été informé ce matin à 6h30 qu'il y a eu un vol à
main armée dans la nuit", a eu la force de confier le Représentant résident de
l'Iai au Cameroun, Armand Claude Abanda.
A la faveur de la fête de la nativité le 25 décembre et selon des témoignages
concordants, trois voleurs accèdent à l'enceinte de l'Iai, sis au quartier
Mballa II, précisément au lieu dit Dragages, après 22h, à l'aide d'une échelle.
Ils franchissent la barrière, ligotent le gardien de nuit en faction des pieds
et des mains, lui collent une bande adhésive à la bouche pour qu'il ne puisse
pas appeler les secours. Ils cassent les portes pour accéder au cabinet et au
secrétariat où ils trouvent une enveloppe de 50.000 Fcfa appartenant à la
secrétaire. "Est-ce sous l'effet du mécontentement pour n'avoir pas trouvé de
l'argent qu'ils ont mis les choses sens dessous dessus ? " se demande Armand
Claude Abanda.
Si l'on en croit un témoignage que le Représentant résident a recueilli auprès
du gardien de nuit, les trois voleurs s'attaquent aussi au bureau du
coordinateur du cabinet, à la caisse où ils forcent le coffre-fort avec un
arrache-clou qu'ils abandonnent sur place. Ils n'y trouvent rien. Ils
investissent la salle des machines où plusieurs ordinateurs sont emportés.
D'ailleurs, quelques tables de travail, visiblement manquent d'ordinateurs. Le
braquage met plusieurs heures, selon des révélations faites par le gardien de
nuit.
" Ce qui est curieux ici, des chronos ont été emportés. Que vont-ils faire avec
ces chronos disposant des correspondances adressées à des partenaires? Peut-être
qu'il y avait autre chose ? " Suppute le Représentant résident, qui avait tenté
de faire un inventaire du matériel volé, curieux de savoir que le photocopieur,
d'une très grande valeur, n'a pas été emporté. Les pertes sont inestimables : 15
ordinateurs dont deux Pentiums IV et treize Pentiums III, une dizaine d'écrans
plats d'ordinateur 17 pouces, deux téléviseurs, deux valisettes de matériel
électronique, deux vidéo projecteurs, un réfrigérateur, 22 câbles
d'alimentation, un Switch 24 ports, une imprimante, le système de sécurité, du
matériel devant servir à la mise en place d'un laboratoire électronique, etc.
Pour transporter leur butin, les voleurs ont l'ingéniosité de prendre possession
d'un véhicule de l'Iai, de Toyota Hilux 4x4 double cabine. Lequel véhicule leur
a permis de se fondre rapidement dans la nature. Le Représentant résident de
l'Iai au Cameroun s'est immédiatement rapproché des forces de l'ordre pour s'en
plaindre. Notamment le commissariat du dixième arrondissement si à Bastos pour
la compétence territoriale, la police en charge de la sécurisation des
diplomates car, " l'Iai a le statut de mission diplomatique ", ainsi que la
direction de la police judiciaire. Il convient de signaler que l'Iai dispose de
quatre gardiens pour la sécurité de son établissement dont deux veilleurs de
nuit. Mais, lors du cambriolage dans la nuit du 25 au 26 décembre 2008, seul un
gardien était en faction. Celui absent à son poste a déjà été, selon le
Représentant résident de l'Iai, entendu. Seule la police dira si c'est une piste
de l'enquête.
Source : Mutations
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