Un agent travaillant à l'hôpital ed Bertoua serait à l'origine de ces détournements.
Lorsque le ministre délégué à la présidence, chargé du contrôle supérieur de l'Etat, Sidfried Etamé Massoma, lors d'une réunion le jeudi 13 novembre 2008 dans la salle de la Cnps de Bertoua, avec les autorités administratives de la région de l'Est, les gestionnaires de crédit, les maires et tous ceux qui interviennent d'une manière ou de l'autre dans la chaîne de dépense et de recette des finances publiques, intimait qu'il y avaient des malfaçons à l'hôpital régional de Bertoua, personne ne comprenait exactement pas ce que le ministre en charge du contrôle supérieur de l'Etat voulait réellement dit.
Mais à la lecture des procès verbaux des enquêteurs de la légion de gendarmerie de l'Est, enquête ordonné par le comité national de la lutte anticorruption, (Conac) et concernant le Directeur et certains agents de cette institution hospitalière, on peut d'ores et déjà imaginer la mafia qui entoure la manipulation des finances à l'hôpital régional de Bertoua. Il ressort de ces auditions du mois de janvier 2009, que entre le mois de juillet et août 2008, environ huit millions de frs auraient disparus des caisses de l'hôpital régional de Bertoua à la suite des transactions non conformes aux procédures comptables en vigueur. Dans un entretien entre Tchoutat Rodrigue Duclos, premier agent intermédiaire de la caisse et les enquêteurs, le 27 janvier 2009, ce dernier reconnais un déficit de 3.352.880 F Cfa pour le seul mois de juillet 2008.
Dettes
" Je reconnais ce déficit de caisse que je suis entrain de rembourser comme les petits manquants qu'il y a souvent eus " a-t-il indiqué. En effet, ce mois de juillet, selon l'audition de Ngong Ndamboula, agent intermédiaire des recettes, l'hôpital régional de Bertoua avait produit une recette totale 8.922.850 F Cfa mais il indique dans son audition que " je n'avais reçu que 5.569.970 F Cfa de Tchoutat Duclos ". Après avoir attendu longtemps en vain le remboursement de cette somme a-t-il confirmé, Ngong Ndamboula décide d'informer le directeur de cette institution, de la situation financière de la caisse. Le Directeur, Pierre Ngueko pour sa part et toujours selon l'audition de Ngong Ndamboula à la gendarmerie, lui aurait demandé de " rester tranquille ".
Au mois d'août de la même année, la caisse accuse un autre déficit de 4.162.325 F Cfa sur les 7.647.325 produits. Gomi Merlin, le deuxième agent des recettes, déclare que " sous la pression de Ngong Ndamboula, j'ai montré la caisse de Tchoutat Duclos dans laquelle se trouvaient les recettes du mois d'août 2008 ". Il poursuit en disant que " aucune comptabilité n'avait été faite entre lui et moi parce que d'habitude, il les fait avec Duclos ".
Toujours est-il que plus tard, Ngong déclare le déficit mentionné plus haut. Après avoir mené les investigations, sur instruction du directeur de l'hôpital, sans succès auprès de ses collaborateurs, le directeur de l'hôpital décide de trouver une solution en partageant entre les trois agents les pertes enregistrées et à travers la signature des reconnaissances de dettes qu'ils sont entrain de régler. Ngong Ndamboula, frustré de " payer une dette alors que je ne reconnais rien ", décide de faire recours à la Conac qui, pour faire la lumière demande à la légion de gendarmerie de l'Est de diligenter le dossier. Contactés, les accusés refusent à toute autre déclaration. " Il faut laisser la Conac faire son travail " indique Ngueko Pierre, directeur de l'hôpital régional de Bertoua.
Source: Quotidien Mutations
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