Le latéral gauche camerounais s'est livré dans un long entretien avec la BBC, où il parle de sa vision du football.
Par Redaction Bonaberi.com
Grand espoir du football français national et international, Benoît Assou-Ekotto a abandonné la France pour rejoindre Tottenham en club, et le Cameroun en International ; le premier choix, qu’il avait justifié comme ayant été motivé par des considérations financières, lui a valu dans l’hexagone d’être souvent traité de ‘mercenaire’ par journalistes et fans.
La semaine dernière, la BBC a publié un entretien poignant avec le joueur qui s’est livré ; c’est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce latéral rigoureux et rugueux, mais tellement peu expressif qu’il est difficile de savoir s’il s’ennuie réellement sur un terrain et ne vient là que pour accomplir un travail.
En effet, on apprend rapidement que pour l’international camerounais, le football est un travail : « Pour moi il s’agit d’un travail ; quand je jouais en France, j’étais près de chez de moi, de ma famille et de mes amis ; alors pourquoi suis-je venu en Angleterre ? Je n’y connaissais personne ni ne parlais Anglais. C’était juste un travail. Dans chaque boulot, tout le monde veut progresser. C’est la même chose pour moi ».
Ceci dit, il a précisé donner le maximum sur le terrain, parce que le prix des billets était très élevé. Les résultats lui donnent en tout cas raison, Assou-Ekotto étant l’un des meilleurs sinon le meilleur latéral gauche de Premier League cette saison.
Cette franchise et cette lucidité n’ont pas seulement guidé les choix de club d’Assou-Ekotto, mais aussi sa carrière internationale ; en effet, ayant eu l’occasion d’évoluer pour la France en moins de 16 ans, mais a refusé car il ne voyait aucun intérêt à porter le maillot bleu, n’ayant pas d’affinités avec les footballeurs français. On apprendra d’ailleurs dans l’interview qu’il avait demandé à un international français d’origine africaine pourquoi il ne jouait pas pour son pays ; il lui avait répondu qu’en tant qu’international français, il était plus facile de parler argent.
En ce qui concerne sa conception du football, elle a changé en 2007, lorsqu’il a eu une grave blessure au genou qui l’a éloigné des terrains pendant des mois. Pour Assou-Ekotto, une blessure auparavant ne constituait rien de grave, son salaire continuant de tomber chaque mois : « Mais quand on parle de la fin de votre carrière à 22 ou 23 ans, c’est différent… Et c’est peut-être pour cela que j’ai changé». Aujourd’hui, Assou-Ekotto roule donc en Smart, et uniquement pour aller à l’entraînement, et se déplace en métro pour le reste : « C’est facile (la Smart) à conduire, à garer, et ça coute 20 £ pour l’essence. Tout va bien avec cette voiture. »
Quand il s’agit de Gareth Bale, Assou-Ekotto ne tarit pas d’éloges, voyant en lui le potentiel meilleur joueur du monde ; avec une certaine humilité, il affirme jouer mieux car étant bien aidé par Bale, qui en tant qu’ancien défenseur sait que son coéquipier a besoin d’aide – même si pour de nombreux observateurs, c’est plutôt Gareth Bale qui doit son explosivité au soutien d’Assou-Ekotto. Il conclut l’entretien en se décrivant en trois mots : décontracté, tranquille et vrai – la 3e qualité étant la plus importante selon lui.
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