Des pygmées de la ville de Batouri
Le visiteur, tout nouvellement arrivé dans la ville de Batouri est surpris par un certain nombre de contrastes. Batouri, l’une des 1eres villes de l’Est n’a pas évolué avec le temps. Jadis chef-lieu de la région de Batouri, les traces de la colonisation sont peu visibles. Ici, pas de routes bitumées : « on fait quotidiennement avec la poussière » nous déclare la tenancière d’un restaurant, comme pour dire que la poussière est si présente qu’elle finit par passer inaperçue. Aucune présence d’écoles à l’exemple du Lycée Leclerc de Yaoundé, de centre de santé ou même de monument qui dateraient de l’avant indépendance. Seules quelques bâtisses toutes délabrées, servent de vestiges coloniaux à Batouri. Et pourtant, cette ville créée le 19 novembre 1928 fut le chef-lieu de la région de Batouri de 1928 à 1960. Après les indépendances, cette région devient de 1960 à 1965, le département du Lom et Kadei avec pour chef-lieu Batouri. C’est dès 1965 que Batouri devient chef-lieu du département de la Kadey. A Batouri, les transports en commun sont inexistants. Il faut composer avec les motos taxis qui ici aussi, ne faillissent pas à leur réputation d’insolents.
Les habitants de Batouri sont pour la plupart « Gwako », l’ethnie majoritaire. Toutefois de part sa position géographique, on y retrouve de fortes communautés haoussa, peule, bororo, pygmée, congolaise et centrafricaine. La ville de Batouri est un passage quasi-obligé pour les populations venant de l’Est et se rendant au Nord ou au Centre du Cameroun. On passe également par Batouri pour aller dans certains pays voisins. Les populations Bantous et semi bantous sont installées dans la ville tandis que les bororos et les pygmées ont installé leurs campements à toutes les sorties de la ville. Les bororos vivant près de Batouri sont semi-nomades. Ils implantent leur campement pour quelques temps, puis repartent à la recherche de meilleurs pâturages pour leur troupeau. Par contre, les pygmées qu’on y rencontre se sont sédentarisés.
De 1928 à ce jour, 50 autorités se sont succédées à la tête de ce département administratif. D’abord des colons puis des nationaux. Le 1er administrateur de ce département fut M. Dou Pierre qui y est resté chef de région du 1er janvier 1929 au 31decembre 1929. Lovet Jean lui succèdera au même poste du 1er janvier 1930 au 30 juin 1930.
Au moment de l’indépendance, Batouri en est à son 27eme administrateur colonial. Sabal Lecco Félix à l’époque secrétaire d’administration, sera le premier administrateur noir et le premier préfet du département du Lom et Kadei. Il restera à ce poste du 16 Mai 1960 au 15 Novembre 1960.
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