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Bamkoui libre dans 12 mois
(06/05/2009)
La première partie de l’affaire du meurtre de Mapouro Njifon Hervé s’est achevée hier, 6 mai 2009, au tribunal militaire de Yaoundé. L’accusation crie sa déception.
Par Edouard Tamba (Quotidien Mutations)
La cour a rendu sa décision de justice quant au meurtre de l'inspecteur de police Mapouro.
La cour a rendu sa décision de justice quant au meurtre de l'inspecteur de police Mapouro.
Assis en face de l’entrée de la salle d’audience, leurs mines faciales en disent long sur la profondeur de leur déception ce 5 mai 2009. Et pour cause, le tribunal vient de rendre le jugement dans l’affaire opposant la famille du défunt et le ministère public au chef d’escadron Bamkoui Emile Joël. “ Le tribunal, après avoir délibéré… à l’unanimité de la collégialité déclare l’accusé coupable de meurtre ”, avait pourtant annoncé le président de l’audience. Mais voilà, les juges dans leur intime conviction ont tenu compte de l’excuse atténuante de provocation et des circonstances atténuantes (délinquant primaire, aveux, état de services) au bénéfice de Bamkoui Joël Emile. Raisons pour lesquelles cette juridiction “ le condamne à 18 mois d’emprisonnement ferme avec mandat d’incarcération à l’audience ”, déclare le président.

C’est la raison pour laquelle, les parents du défunt Hervé Mapouro préfèrent ruminer leur déception en silence. “ Ils n’ont rien à dire, adressez-vous aux avocats ”, conseille à cet effet l’un des conseils de cette famille. Ses confrères justement ne se privent pas de la sollicitation des hommes de médias. “ Nous allons faire appel ”, annoncent-il en chœur. “ La Justice a rendu sa décision. Mais il faut que nous disions à tous ceux qui nous écoutent que nous, appelés à défendre les intérêts de Mapouro dans ce dossier, nous sommes déçus. Nous ne savons comment qualifier la justice qui vient d’être rendue. Mais heureusement, nous avons les voies de recours ”, commente Me Tcheugueu Louis Bernard. Du côté de la défense, on fait preuve de retenue à propos de ce verdict que des observateurs considèrent comme une victoire à la suite d’un réquisitoire suggérant l’emprisonnement à vie pour le chef d’escadron Bamkoui. “ On ne peut pas parler d’une victoire. On parle d’une justice. Parce qu’au lendemain d‘une telle décision, il y a toujours à regretter la mort humaine. Et aussi, la compréhension du tribunal a voulu qu’on donne à mon client un quantum de la peine qui puisse lui permettre de se resocialiser ”, nuance Me Mangoua André Duclair, l’un des conseils du condamné.

Responsabilités partagées

Me Tcheugueu et ses collègues se réjouissent tout de même du fait que des dommages et intérêts seront versés aux proches de la victime. 13,273 millions Fcfa pour préjudice matériel à la fille du défunt, née après le décès de son père ; 5,115 millions Fcfa pour la fiancée, et près de 2 millions pour le préjudice subi par ses frères et sœurs. Soit un total de 21,443 millions Fcfa de dommages et intérêts au bénéfice des proches du défunt. Mais la joie ici est aussitôt relativisée. Car l’accusation est déboutée en ce qui concerne les dommages liés à la carrière de Mapouro Njifon Hervé, la douleur… pour leur caractère personnel et incessible. Mais encore, les plaignants ne recevront que la moitié des 21 millions Fcfa de dommages et intérêts. Une décision que le tribunal appuie sur le principe du “ partage des responsabilités entre la victime et l’accusé ”. Selon Me Tchamo, “ la responsabilité se partage entre les personnes solvables. Mais en attribuant la moitié des responsabilités au défunt, on prive la partie civile de rentrer dans ses droits. Jamais on n’a vu un partage des responsabilités entre un défunt et l’auteur de l’infraction ”.

Me Mangoua pense qu’il est inutile d’ergoter. “ Tout ce qu’on développera, c’est à la Cour d’appel du Centre. Nous allons relever appel dans les forme et délai prescrits par la loi. Nous ne pouvons pas aller payer volontairement 21 millions Fcfa. Nous ne pouvons non plus accepter d’être en prison pour 18 mois. Nous persistons à croire que nous pouvons mériter moins que ça ”, conclut-il. Et Me Ndongmo Tapet de titiller le parquet. “ Le commissaire du gouvernement doit faire appel pour donner un sens à son réquisitoire. On est passé très loin de ses réquisitions ”, observe-t-elle.


Querelle entre le père de Bamkoui et des avocats

A la fin de la cinquième audience de l’affaire opposant le ministère public à Bamkoui Joël Emile pour le meurtre de Mapouro, les avocats de l’accusation expriment leur ire à l’extérieur. “ C’est quelle justice ça ? ” entend-on ça et là. “ Nous venons de suivre un cours, une invention juridique du partage des responsabilités pénales. C’est typiquement une invention du tribunal militaire ”, accuse Me Tcheugueu Louis Bernard. Ils n’usent point d’euphémismes pour traiter le chef d’escadron Bamkoui de “ meurtrier ”.

Suffisant pour que le père du condamné sorte de ses gongs. “ Je n’ai pas mis au monde un brigand. Je suis un pasteur, j’ai bien élevé mon fils ”, lance-t-il aux avocats en avançant vers eux. Visiblement courroucé par les commentaires. “ C’est votre client qui a été bandit ”, assène-t-il. La réplique ne tarde pas. “ Si tu avais bien élevé ton fils, il ne serait pas allé épouser une prostituée. Pasteur, pasteur… ”, rétorque l’une des avocates. La joute verbale n’ira pas plus loin, un proche ayant entraîné le père du condamné loin.


Source: Le Messager


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