Initialement prévu pour se tenir pendant deux jours, les grands conseillers ont souhaité que les délibérations s’étalent sur trois jours afin de leur permettre d’analyser au détail les différents problèmes. Cela contre la volonté du délégué du gouvernement, Emmanuel Nzeté, et du préfet Bernard Atebedé qui estimaient au départ que leurs calendriers étaient trop surchargés dans la journée de lundi. Dans le rapport de synthèse présenté par Emmanuel Tagne Ngeko, maire de la commune de Bafoussam 2e, les grands conseillers, après avoir passé en revue les différents chapitres du budget, et procédé à quelques amendements, l’ont arrêté en recettes et dépenses à la somme de 1.930.000.000 (un milliard neuf cent trente millions de Fcfa).
Soit une baisse de 34,4 millions par rapport à l’exercice en cours. Dans le chapitre des dépenses, la masse salariale, l’investissement et l’aménagement des espaces verts s’élèvent respectivement à 415. 7291 980, 729.100.000 et 87 millions de francs. Un certain nombre de délibérations, dont l’augmentation des prix des comptoirs dans les marchés, entreront en application en 2010 afin de permettre des rentrées substantielles au niveau des recettes. Toujours dans l’optique de faire rentrer de l’argent dans les caisses de la communauté, le conseil a demandé au délégué de ramener de 22 à 10 le nombre de chefs de services; cela conformément aux textes sur la Décentralisation.
Augmentation des taxes
Parmi les chantiers prioritaires pour 2010, il ressort l’aménagement des routes et bretelles, l’augmentation du nombre de toilettes publiques, les travaux d’études pour le nouveau site de la décharge de la société Hysacam et l’acquisition d’un pont bascule pour le pesage des ordures ménagères, les travaux d’études sur les nouvelles prioritaires, la demande d’une subvention Feicom pour l’entretien de la voirie communautaire et la construction des parkings payant. Les grands conseillers et le fondé de pouvoir ont eu des échanges quelque peu houleux sur les taxes d’occupation des comptoirs.
Pendant que certains estimaient qu’il faut appliquer l’augmentation de manière progressive, le préfet a quant à lui souhaité que les boutiques et les espaces occupés soient d’abord recensés avant l’entrée en vigueur de ladite délibération. C’est ce qui a fait dire à Oumbe Deffo Sangong, grand conseiller à Bafoussam 1er, que les commerçants de la ville de Bafoussam n’ont pas le même revenu que ceux des villes de Douala et Yaoundé pour qu’on les soumettent tout d’un coup aux textes du Premier ministre règlementant le secteur. Et le maire de Bafoussam 1er d’ajouter que cette augmentation des taxes doit se faire de manière progressive.
Malversations financières
Au sujet des chantiers abandonnés dans la ville de Bafoussam par les entreprises Equatorial Business and marketing (Ebm) et Chantier modernes du Cameroun (Cmc), Emmanuel Nzeté dit avoir déposé des dossiers y relatifs auprès de qui de droit à Yaoundé. Il s’agit du Premier ministère et du ministère du développement urbain et de l’habitat (Minduh). La société Ebm est chargée de l’aménagement des tronçons Monument Wanko – Carrefour total d’en bas- Carrefour Auberge et Monument Wanko – Carrefour Auberge en passant par la Poste centrale et le lieu dit Akwa, aux encablures du marché A. Quant à la Cmc, elle est chargée de la construction du Boulevard périphérique qui part de l’entrée principale de la chefferie Bafoussam au Feu rouge (marché B), en passant par le stade omnisport. A en croire Emmanuel Nzeté, l’un de ces marchés a été gagné dans l’optique de boucher des trous sur la chaussée. Mais l’entreprise adjudicataire (suspendue par la suite) est venue les agrandir avant de prendre la clé des champs.
Dans le même sillage, le délégué du gouvernement s’indigne du fait que de tous les travaux annoncés pour le début du mois de novembre, seule l’entreprise Ketch est sur le terrain depuis quelques semaines. C’est pour la réhabilitation de l’axe Carrefour Auberge – Pharmacie Salvia. Il a par conséquent révélé qu’il sera à Yaoundé dans les jours à venir pour le suivi des dossiers relatifs aux entreprises Ebm et Cmc afin de connaître les raisons d’un tel manquement. « Vous serez informés le moment venu », a-t-il souligné.
En attendant la validation du nouveau budget de la communauté urbaine de Bafoussam, une mission du contrôle supérieure de l’Etat, invitée par l’honorable Joseph Confiance Fongang a-t-on appris, vient de séjourner dans cette institution afin d’enquêter sur la dette de près de 960 millions dont une grande partie ferait l’objet de détournements par des agents de l’ancienne commune à régime spécial. A ce sujet, Emmanuel Nzeté rappelle que « ceux ou celles qui ont trempé dans les malversations s’apprêtent à rendre gorge. »
Source: La Nouvelle Expression
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