Un jeune garçon de 10 ans se donne la mort au Cameroun.
C'est d'une triste journée du mercredi 8 avril 2009 qu'il s'agit au quartier Tchitchap II, à quelques encablures du lieu dit descente pharmacie Binam, dans l'arrondissement de Bafoussam 2ème par Baleng.
L'atmosphère est grave. Une corde d'un mètre, visiblement solide, est attachée du haut d'une charpente, dans une petite chambre un peu sombre. Tout à côté, se trouve une échelle en bambou noircie par la fumée. A l'entrée, on a affaire du matériel d'élevage des poules et au bois de chauffage. Dans ladite chambre aux allures d'un magasin au sol non cimenté, git le corps du petit garçon, inerte et sans vie. Son perd a presque perdu sa verve : " Que voulez-vous que je vous dise ? Tout s'est pourtant bien passé mardi soir et mercredi matin, avant que je ne me rende à mon lieu de service. C'est delà qu'on m'a appelé vers 12h pour m'annoncer cette nouvelle ", s'indigne Alain Ngoko, le père de la victime.
D'après des informations concordantes, le pendu, Anselme Branly Komkap Ngoko, 10 ans, a été détaché de la corde par son petit frère d'environ huit ans. Ce dernier a pensé, selon les mêmes sources, que le pendu était en train de jouer à la balançoire, comme d'habitude. Mais tel n'était pas le cas. Car, il a été surpris par la raideur de son frère. C'est ainsi qu'il est allé voir la voisine, question de lui rapporter les faits. Trop tard. Branly Komkap avait déjà rendu l'âme. La nouvelle s'est répandue comme une traînée de poudre. 'où la présence sur les lieux d'une forte délégation constituée du procureur de la République, du commandant de brigade à Baleng et du docteur Tchinda, médecin légiste en service à l'hôpital régional. Ils sont venus se rendre compte de l'effectivité de cette disparition et ouvrir aussitôt une enquête en vue d'en définir les causes et les responsabilités. La mère de la victime, inconsolable, était assise par terre. Elle n'en revenait presque pas. En compagnie de ses amies, elle avait entonné le requiem de deuil. Tout en invoquant le nom de l'enfant et en citant tous les bons actes qu'il posait, à son jeune âge, de son vivant.
Pendant ce temps, dans la cour principale, les commentaires allaient dans tous les sens : " Il y a quelques semaines, il a menacé de se soustraire la vie, après une copieuse bastonnade que lui avait infligée l'un des parents, pour avoir vendu du bois sans verser de l'argent ", se souvient un habitant du quartier. Il se refuse de préciser si c'est le père ou la mère. Toujours est-il que le même voisin ajoute qu'il était un délinquant primaire, venu d'un autre monde pour tromper la vigilance de ses parents. Plus loin, certaines langues n'ont pas manqué d'évoquer l'origine mystique de sa mort. Car, comment comprendre qu'à peine à la fleur de l'âge on puisse en arriver là ? Ces interrogations alimentent les commentaires dans les chaumières au quartier Tchitchap II. A la tombée de la nuit, une équipe de spécialistes en tradition est venue ''travailler'' secrètement sur le corps, pour finalement décider des conditions d'inhumation : " [i Il sera enterré jeudi matin [9 avril 2009, Ndlr], en face de la maison] ", a confié, le père du défunt, à sa femme qui, quelques minutes plus tôt, avait refusé d'assister au rituel traditionnel.
Source: Quotidien Mutations
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