Ayah Paul Abine fustige le président de l'Assemblée du Cameroun, qui l'aurait empêché de s'exprimer
Jeudi 11 décembre dernier l'Assemblée nationale était réunie en séance plénière mais le député Rdpc de la Manyu, Ayah Paul Abine, n'a pas pu parler aux élus et au public. Le président de la chambre Cavaye Yéguié Djibril a refusé de lui donner la parole. Mais, le député qui avait refusé en mars de voter la modification de la Constitution, qui ouvrait la voie à une nouvelle candidature du président Paul Biya en 2011, a rédigé sa déclaration qu'il a envoyée à Mutations.
L'élu qui a également quitté en novembre la présidence de la Commission des Affaires étrangères, où il se trouvait paralysé en raison de sa mise à l'écart, indique aujourd'hui que l'Assemblée nationale a délibérément refusé d'écouter la voix " de ceux qui souffrent ". " Je veux dire, à titre d'exemple, comme les statistiques le démontrent : 52% des travailleurs temporaires qui ont été titularisés dans les emplois permanents sont originaires des régions du Centre et du Sud ", regrette-t-il.
Ayah Paul Abine, qui est un juriste professionnel (magistrat de formation) estime même qu' aucun des travailleurs temporaires qui n'aura pas été retenu en raison de cette sélection discriminatoire, " ne pourra se retourner contre l'Etat en saisissant l'un de nos tribunaux afin que cette injustice soit réparée ". Il ne serait pas admis à faire valoir sa plainte, dit le député de la Manyu. Cette mise à l'égard juridique des tribunaux est " particulière " au Cameroun.
A défaut d'avoir un exemple contraire - une plainte rejetée - l'on relèvera que pour l'élu, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une marque d'affaiblissement de la jeunesse exposée à la corruption et au chômage. " Arrêtons donc notre croisade contre les gens dont nous nous proclamons les représentants au parlement ", s'indigne-t-il.
D'ailleurs, conclut le représentant de la Manyu, les députés n'ont même pas voulu modifier la loi qui fait juger les voleurs à main armée par des juridictions militaires. Pour ce magistrat en retrait des prétoires, l'on pourrait en faire une interprétation tellement large que se servir d'un peu " d'eau " pour commettre un vol conduirait le malfaiteur devant le tribunal militaire. Les Camerounais sauront apprécier " ce cadeau de Noël ", dit encore Ayah Paul Abine qui estime que le vote du budget est un non événement.
Source: Quotidien Mutations
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