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Autoroute Ydé-Dla: Les employés stoppent les travaux
(12/08/2016)
Depuis 6 heures du matin le 11 Août 2016 dans la localité de Lobo au PK 0 du tracée de construction de l’autoroute Ydé-Dla, un projet d’envergure du Cameroun, les ouvriers de la CFHEC (China First Highway Engineering Co. Ltd) ont décidé de stopper les travaux.
Par Rédaction:
Niveau des travaux


Le Président de la république étant parti se retrancher dans sa résidence de Mvomeka’a, loin de tous les regards et d’après des sources en attente de son épouse de retour de l’Europe, n’a jusqu’ici aucune idée de la maltraitance et des violences subies par des jeunes camerounais semblent-ils « orphelins » d’un dirigeant patriote qui sait defendre ses concitoyens devant les violations des droits d’étrangers s’étant « accouplés » avec quelques dirigeants camerounais noyés dans des prebendes et incapables jusqu’ici de siffler la fin d’un feuilleton délirant concernant la société chinoise CFHEC (China First Highway Engineering Co. Ltd).

Ayant entamé un 3e arrêt de travail qui fait ressortir les mêmes griefs sans qu’aucun dirigeant gouvernemental n’est pris l’initiative de stopper les nombreux abus perpétrés sur le chantier, les ouvriers du chantier de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala au niveau du PK 0 dans l’arrondissement de Lobo se sont réunis depuis le 11 Août 2016. 97% d’entre eux employés camerounais dans la société chinoise CFHEC évoquent des motifs très nombreux n’ayant jusqu’ici trouvé aucune solution auprès des autorités compétentes camerounaises et chinoises.

Après l’annonce de l’arrêt de travail, le gouverneur de la région du Centre n’a daigné faire la descente sur le terrain et enverra le sous-préfet de Lobo pour tenter d’établir un cadre de dialogue. Ce que les porte-paroles des ouvriers ne vont refuser mais « gentiment » répondront au sous-préfet que l’arrêt de la grève ne peut être conditionné que par un acte gouvernemental fort venant soit du Président de la république soit du Premier Ministre Chef du gouvernement ; tout autre décision ne pouvant au regard de la « situation pourrie » permettre une réelle sortie de crise.

Le nouveau ministre des travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, ayant recemment effectué une visite de travail sur ce chantier s’était dit à l’époque satisfait de la vitesse de travail malgré des retards enregistrés. Mais le Mintp moins soucieux du sort reservé aux employés camerounais par la CFHEC ne va même pas évoquer les conditions de travail avec les délégués du personnel. Les travaux du chantier ayant déjà atteint le kilomètre 40 sur les 80 Km de tronçon gagné par la CFHEC, ne sont encore qu’au niveau des terrassements et des constructions des dalots pour empêcher les eaux de détruire l’ouvrage. Absorbant plus de 2 500 camerounais réunis dans des bases couvrant la longueur du tronçon de l’autoroute, le chantier gagné par la CFHEC est source d’interrogation.

Financé par un prêt du Cameroun auprès de la Eximbank of China à hauteur de 241,4 milliards de Fcfa, la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala semble désormais prendre en compte les soubresauts d’un projet mal monté et mal ficellé par le régime Biya. Avec la récente grogne des riverains suite à la publication du decret d’indemnisation qui a vu près de 200 noms être extirpés de la liste sans compter des lots payés au Maire, Sous-prefet et curé du village, ce projet n’aura pas fini d’étonner. Aujourd’hui sur le chantier les ouvriers déterminés à faire stopper l’incurie et la maltraitance entretenue par nos dirigeants sont unanimes. La société CFHEC ayant auparavant été suspendue au Congo par la BAD dans un projet routier parce qu’elle avait été convaincue de grave corruption aura réussie au Cameroun à faire son nid douillet à coups de Fcfa dans les poches de nos dirigeants. En septembre 2014, lorsque la BAD inflige une exclusion de 3 ans de tous les projets financés par elle et d’une amende de 18 millions de dollars soit environ 9,9 milliards de Fcfa, les dirigeants camerounais « mouillés » eux aussi, se tassent et déroulent le tapis rouge à ce « vautour de CFHEC ».

Pour des faits de «pratiques frauduleuses et des manœuvres collusoires» retenus par la BAD pourraient-on croire que subitement la CFHEC a changé de « modus operandi » en ce qui concerne le Cameroun. Pourquoi tant de laisser-aller devant de nombreuses recriminations justifiées des travailleurs du chantier ?

Le vol, le viol et l’arnaque de la CFHEC

Devant le siège de la CFHEC dans l’arrondissement de Lobo, plusieurs ouvriers dans le calme (sans casses ni vandalismes) se ravitaillent devant un refectoire de fortune construit pout tout au moins abriter des uns contre les intempéries. Dans un vacarme où il est difficile de se frayer un chemin, un certain Zibi Zibi Christophe Roland accepte de nous dévoiler la raison de ce nouveau débrayage des employés du chantier de contruction de l’autoroute Yaoundé-Douala.

Délégué du personnel au PK 16+500, veut-il preciser, ce jeune camerounais va ainsi rapidement marteler : « Depuis 3 ans, la situation des travailleurs dans ce chantier s’empirent de jour en jour sans que rien ne soit fait. Nous reprochons aux chinois plusieurs griefs entre autres : « L’affiliation normale des ouvriers à la CNPS, le bon calcul des salaires, l’application de la convention collective des employés des bâtiments et travaux publics du Cameroun signé d’accords partis en 2014 et qui prévoit un classement du plus petit employé à la 3e catégorie hors les chinois payent des employés classés à la 1ere catégorie avec des salaires pour certains n’atteignant pas 30 000 Fcfa, l’application du droit du travail parce que les chinois avec la complicité de certains camerounais licencient les travailleurs sans préavis, sans motifs, etc, la revue des primes car nous n’avons pas de primes de technicité, de congés, etc ; la prise en charge des employés en cas d’accidents car il n’existe aucune infirmerie si vous êtes accidentés dans le chantier et dans le cadre du travail l’on vous impute les frais de prise en charge dans votre salaire ; pas d’équipement de protection individuel car ici lorsqu’on vous embauche le magasinier vous propose des chaussures et quelques équipements de protection moyennant de l’argent (les chaussures coûtent entre 3000 Fcfa et 6000 Fcfa, la tenue de travail 5000 Fcfa, etc) et enfin les chinois n’ont aucun respect pour les ouvriers camerounais qu’ils brutalisent, battent à souhait et humilient. Ils avouent qu’il n’ont rien à craindre car lorsqu’il y aura une plainte contre eux le monnayage de nos dirigeants va faire estomper l’affaire. »



les chinois déclarent travailler avec une immunité diplomatique et qu’il peuvent même « tuer » sans que rien ne leur arrivent.


Un autre employé ayant requis l’anonymat du fait d’un acte de violence grave perpétré par un chinois nous a relaté un incident survenu la veille de la grève en ces termes : « Nous étions en train de travailler autour de 16 h 45 min.

subitement sans que je ne comprenne pourquoi, le chinois me vise un marteau qui me prend au bras. Lorsque je me courbe pour apaiser la douleur en arrêtant mon bras, mon collègue en criant attire l’attention des autres ouvriers sur l’incident. Après un moment je décide de monter retrouver ce collègue afin qu’on puisse sortir et pour qu’il témoigne de l’incident en tant que témoin de la scène. Entre temps le chinois qui m’avait envoyé le marteau revient à la charge et décide ensuite de me frapper avec une barre de fer, on l’en empêchera.

C’est comme cela que l’incident sera clos. Le lendemain (jour de grève), lorsque notre rassemblement est effectif à notre base, il va se rapprocher de moi avec la collaboration de l’interprête pour me proposer de l’argent afin que l’incident de la veille soit clos. C’est alors qu’il va me proposer de me donner 65 000 Fcfa que je vais refuser après concertation avec les responsables syndicaux de la CSTC (Confederatio syndicale des travailleurs du Cameroun). » Des faits aussi graves déjà recencés par les autorités judiciaires et administratives du Cameroun qui n’ont jusqu’ici jamais interpellés un chinois du chantier de construction de l’autoroute ni même le convoquer à la gendarmerie afin de s’expliquer. Pire encore, les chinois travaillant dans le chantier affirment à qui veut l’entendre qu’ils bénéficient d’une immunité diplomatique et qu’il peuvent même « tuer » sans que rien ne leur arrivent.

Des propos qui jusqu’ici n’ont fait que germer une haine « muette » chez plusieurs ouvriers camerounais qui n’attendent que leur tour pour faire une fête generale aux chinois le Jour-j car observant l’impuissance même de nos autorités judiciaires devant autant d’abus.
Pas très éloigné des abus des chinois sur le chantier de l’autoroute, le cas de Monsieur AHOMBA Ayissi Joseph, travaillant au PK 16+500 également, fait reflechir sur cette coopération Sinocamerounaise qui commence à faire couler beaucoup d’encre et de salive.

Pour cet ouvrier spécialisé, la société CFHEC est coupable de vol en effectuant à plusieurs reprises des mauvais calculs sur ses bulletins de paye. Il va expliquer ceci : « Je vous fait voir mon bulletin de paye que voici. J’ai travaillé un mois avec des heures supplémentaires de 27 heures calculés à 533 Fcfa/heure. A la fin du mois et comme vous pouvez le constater, pour les 27 heures la société m’a payé 3 321 Fcfa au lieu de plus de 14 000 Fcfa. Je dirais que je ne suis pas un cas isolé parce que pour tous mes collègues, l’on a l’impression que les mauvais calculs faits sur les bulletins recherchent le même but à savoir spolier les travailleurs de leur dû chaque mois avec la complicité de certains camerounais. Est-ce que c’est normal !!! »

Lorsque la journée du 12 Août 2016 se levait, les ouvrier venaient de passer leur première nuit devant un grand feu de bois allumé devant les locaux de la CFHEC à Lobo. Pour des uns ne voulant d’ormir à la belle étoile, le retour sur le lieu du chantier s’est fait de manière progressif. Ne voulant lâcher la pression imposée sur la CFHEC, ils se disaient très déterminés à arriver jusqu’au bout de leur initiative.

A l’exemple des grèves réussies après d’âpres batailles des ouvriers camerounais des chantiers chinois à Lom Pangar, Memvele’e, Mamfé et autres, ceux de l’autoroute Yaoundé-Douala tiennent encore le coup pour l’instant. Mais jusqu’à quand ? Affaire à suivre.



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