Suite à son troisième refus d'embarquer pour le Cameroun, Honoré risque trois ans d'emprisonnement et cinq ans d'interdiction de territoire
Par Redaction Bonaberi.com
Menacé d'expulsion, Honoré a refusé d'embarquer dans l'avion à trois reprises et a été ramené au centre de détention. Il comparaissait Vendredi dernier au tribunal de grande instance pour Bobigny où il devait être jugé pour « refus d'embarquer ».
Au terme de son audience prévue le 29 Octobre, il risque 3 ans d'emprisonnement et 5 d'interdiction de territoire français. Son avocate, Catherine Herrero – qui a notamment obtenu le report au 29 Octobre – entend prouver au tribunal que le refus du Camerounais d'embarquer était motivé par le fait qu'il craint pour sa sécurité au Cameroun en tant qu'homosexuel.
D'après l'avocate, qui a bien insisté sur la législation camerounaise qui condamne l'homosexualité d'une peine pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison, l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme s'applique parfaitement à son client ; cet article stipulant que nul ne peut être soumis à des traitements inhumains et dégradants, ajouté à la jurisprudence du Conseil d'Etat qui assimile le fait d'envoyer un étranger vers un pays où il risque sa vie est équivalent à violer l'article 3, constitue la ligne de défense idéale pour Honoré.
En effet, son client, qui a déclaré avoir fait un enfant pour rentrer dans le moule au Cameroun, les mœurs étant très intolérantes vis-à-vis des homosexuels – il a essayé de mener une vie « normale » mais s'est rendu compte qu'il n'y arrivait pas – se dit en danger au Cameroun depuis que sa liaison avec le fils d'un notable a été connue du grand nombre, et c'est pour cette raison qu'il a fui le Cameroun.
En attendant le 29 Octobre, Honoré est placé sous contrôle judiciaire mais restera en liberté.