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Attaque des pirates à Limbé : mais quelle indifférence !
(02/10/2008)
Alors que des évènements sanglants se sont produits à Limbé ce week-end, c'est le calme plat et l'indifférence au Cameroun
Par Jacques Doo Bell
L'attaque de Limbé ne semble émouvoir grand monde au Cameroun
L'attaque de Limbé ne semble émouvoir grand monde au Cameroun
Limbe, s’attaquent aux banques de la place, mitraillent la préfecture, un des symboles de l’Etat, tuent un Camerounais, blessent d’autres, emportent un coffre-fort contenant, dit-on, environ deux cent millions et reprennent sans coup férir la voie maritime par laquelle ils sont arrivés.

05 jours après ce raid meurtrier, c’est presque le calme plat. Seuls les journalistes s’en émeuvent, rapportent et commentent cette attaque qui ressemble fort à celles qui ont coûté la vie à des militaires et un sous-préfet camerounais à Bakassi.

Renversant d’apprendre que le ministre en charge des forces de défense était informé de l’imminence de cette attaque et qu’elle se soit déroulée sans aucune riposte de l’armée camerounaise. Ne serait-ce qu’avec l’affaire Bakassi, la province du Sud-Ouest, surtout le front de mer, est d’office une zone sensible. Si rien n’a été fait pour riposter, faut-il conclure que le Cameroun n’a qu’une armée d’opérettes ? Ou alors que c’est le ministre Ze Meka qui n’est pas à la hauteur ?

On sent de plus en plus l’apathie engluer tout le monde. On ne sent les Camerounais qu’autour des Lions Indomptables ou quand ils se battent les uns contre les autres pour des intérêts égoïstes et mesquins. Comme dit l’adage, chacun pour soi, Dieu pour tous. C’est pour cela qu’un individu – un militaire pourtant – au service du président de la République peut décider de voler la mallette de souveraineté de ce dernier sans que cela émeuve grand monde.

Voilà encore un beau scandale qui, sous d’autres cieux, aurait mis tout le pays en branle. La classe politique nationale – l’opposition particulièrement – s’en serait saisie pour demander des comptes. Certes, la presse essaie d’en obtenir les détails pour la médiatiser autant que faire se peut. Avec tous les risques que cela comporte. Car il faut bien le relever : le lieutenant Luc Emane se révèle comme le mouton noir d’un troupeau de boucs dont les cornes pointues et acérées peuvent faire très mal.

Dans le dossier que La Nouvelle Presse a consacré à ce scandale dans sa dernière livraison, Marlyse Sibafo écrit que cet officier félon “n’est qu’un maillon d’une longue et pernicieuse chaîne de voleurs qui, sous le couvert de protéger le président de la République, s’enrichissent illicitement par des rapines permanentes et des resquilles diverses”.

Ce coup de vol perpétré dans un grand hôtel européen ne serait pas le premier. Le même journal nous révèle par ailleurs que dans sa colère homérique Paul Biya s’est souvenu “de toutes les autres disparitions d’argent et d’objets précieux constatées dans son hôtel particulier (dans ses appartements présidentiels et sans doute partout où il traîne sa cour) sans qu’il puisse en savoir l’origine”. Il faut saluer au passage ceux des confrères mis au parfum et qui alimentent leurs colonnes avec ces “confidences” qui leur sont ainsi servies à chaud. C’est bien un règlement de compte dans le sérail, qui met le roi à nu.


Indifférence ou résignation ?

L’affaire de la mallette présidentielle contenant plus de… trois milliards de l’argent des Camerounais volés dans un hôtel suisse par l’un de ses hommes de confiance dégage une forte odeur de putréfaction de tout ce système appelé “l’entourage du président”. Ces descendants de culs terreux dont l’unique chance ou mérite est d’avoir vu le jour dans le même bled ou la même province que Paul Biya, héritier du pouvoir de Ahmadou Ahidjo. Mais leur ascension sociale crève les yeux.
On les voit amasser biens matériels, rouler carrosse, narguer tout un peuple qui s’appauvrit pendant que cette poignée d’individus s’enrichit. Jamais avant, on n’a vu les hauts commis de l’Etat s’enrichir à une allure aussi effrénée. On peut citer feu Sadou Daoudou qui aura été ministre des Forces armées 17 ans durant. Il n’a point laissé d’immeuble à Yaoundé, le tout-puissant Moussa Yaya Sarkifada, inamovible premier vice-président de l’Assemblée nationale, le Dr Maïkano Abdoulaye, le regretté Samuel Eboua, Philémon Beb à Don, lui aussi de regretté mémoire comme Samuel Kamé, voire le commandant Ibrahim et le capitaine Salatou. On peut allonger la liste des membres du sérail de l’époque qui n’auront pas été aussi riches que ceux qui ont pris la relève avec Paul Biya, présenté lui-même en ce temps-là comme le plus pauvre des ministres. D’aucuns ne lui connaissaient alors que sa modeste villa d’Anguissa, non loin du lycée.

Le général de gendarmerie Oumaroudjam Yaya qui est encore en service aujourd’hui doit se poser mille et une question devant la gabegie et la licence qui se déploient sous ses yeux et autour de lui. Une véritable foire d’empoigne. Il y a lieu de se demander quelle myopie n’a pas permis au président Biya de voir surgir autour de lui d’aussi immenses fortunes à l’origine ostensiblement douteuse. Sans s’en inquiéter, même pour sa propre sécurité. C’est dans La Nouvelle Presse que nous avons lu que lorsque la nouvelle de la mallette volée est parvenue au couple présidentiel, l’épouse a fondu en larmes. De quoi s’exclamer comme César apercevant Brutus qu’il aimait tant parmi ses assassins : “Toi aussi, mon fils !”

Il ne restait qu’une chose au chef de l’Etat : ordonner la mise aux arrêts de l’officier félon, le renvoyer à Yaoundé pour le mettre à la disposition du commissaire du gouvernement. Vouloir subtiliser la mallette de souveraineté du chef de l’Etat en déplacement, avec plus de trois milliards de francs dedans, si ce n’est pas de la haute trahison, on n’en est pas si éloigné. On n’a pas fini d’épiloguer sur cette affaire qu’une portion du territoire national est envahie et occupée pendant quelques heures par des flibustiers qui sont rentrés à leur base sans égratignure. Et chez nous, personne ne bronche. Indifférence ou résignation ?

Source : Le Messager




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