Rémy Zé Méka, ministre de la défense
“On n’a noté aucune animosité entre les deux hommes. Au contraire, on a cru
déceler des amabilités entre eux. Peut-être était-ce dû au fait le travail était
coordonné par leur patron. ” Au moins deux sources autorisées, de leur position
au sein de l’appareil sécuritaire du pays, se veulent formelles.
Elles ont l’avantage d’avoir suivi la “ réunion de crise ” convoquée et présidée
par le Premier ministre, le 30 septembre, à l’immeuble étoile, au sujet des
attaques survenues à Limbé, dans la nuit du 27 au 28 septembre, et qui ont fait
un mort et cinq blessés.
“ Les deux hommes ” ? Rémy Ze Meka et Edgard Alain Mebe Ngo’o. Dont des
observateurs croient savoir qu’ils s’affrontent à fleurets mouchetés depuis
l’opération de Limbé. “Dire qu’ils s’affrontent n’est
pas exact ”, tranche un haut commis de l’Etat proche du dossier. C’est que, des
sources introduites ont cru déceler dans certains journaux des prises de
position qui recoupent, d’après elles, les points de vue que l’on prête, dans ce
dossier, aux deux présumés protagonistes.
La ligne de défense de M. Ze Meka, officiellement assumée lors de sa descente
sur le terrain au lendemain des événements, est connue. Elle tient en substance
en quelques points : les attaques étaient planifiées ; les banques auraient dû
s’assurer une protection de meilleure facture. Or, justement, “la sécurité des établissements
bancaires était assurée par des éléments de la police ”, observent ceux qui voient dans la sortie du Mindef
une attaque plus ou moins subtile en direction du délégué général à la Sûreté
nationale. Il est vrai que seule une dame, inspecteur de police, était préposée,
dans la nuit du 27 au 28 septembre, à la sécurité de Amity Bank. Il est aussi
constant que l’élément a dû prendre la poudre d’escampette lors de l’opération.
“Tout cela est vrai. Mais, le
ministre de la Défense n’insiste pas beaucoup sur la faillite des unités de
défense qui ont été surprises par les assaillants et, qui plus
est, n’ont pas organisé la moindre riposte”, réplique un haut gradé de la
police très au fait des rapports entre le ministre délégué à la présidence
chargé de la Défense et le délégué général à la sûreté nationale.
Quelques certitudes. Des gazettes parues la semaine dernière ont relayé les
seules positions de Remy Ze Meka, pour en démonter les “contrevérités ”, et souligner
le “ manque de maîtrise des troupes ”. D’autres, surfant sur un certain
équilibrisme, ont laissé prospérer une charge plus lourde contre la police ;
reprenant à leur compte, sous couvert d’expertise, de nombreux points sur
lesquels travaillent le Mindef…
C’est dans ce climat de “ guerre ”- médiatique et médiatisée- plus ou moins feutrée, que La
Nouvelle Expression a appris, de très bonnes sources, que les plus hautes
autorités de la Défense se sont activement intéressées au contrat liant la
police aux établissements bancaires implantées à Limbé. Et que des personnels
des démembrements de la Défense en poste dans cette ville ont été mises sous
pression, sommées de retrouver le document entre jeudi et vendredi derniers. Au
péril de leurs postes. Ce qui ne manque pas de relancer la polémique.
Source : La Nouvelle Expression
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