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        Michael Ngako 
        Tomdio a dû pousser un ouf de soulagement vendredi après midi en quittant la 
        salle des travaux de la Commission des Finances et du budget au 2ème étage du 
        palais de verre de Ngoa Ekellé. Le ministre de l'Energie et de l'eau venait d'y 
        passer plus de quatre heures face à la vingtaine de membres de la Commission, 
        avec à la clé, une menace de rejet pure et simple de son texte. Il a fallu deux 
        "descentes" dans la salle des travaux du président de l'Assemblée nationale et, 
        surtout, selon un membre de la Commission, les interventions fort appropriées de 
        Jean Jacques Ekindi du Mouvement progressiste (Mp) et de Albert Dooh Collins du 
        Rdpc, tous deux élus de la ville de Douala (l'ancienne ville de fonction de 
        Michael Tomdio !!!), pour sortir le patron de l'Energie des griffes des membres 
        de la Commission qui tenaient visiblement à en "découdre" avec lui. A l'origine, 
        et selon la source citée plus haut, un problème d'humeur et de non programmation 
        de projets d'adduction d'eau et de branchement au réseau électrique dans 
        certaines localités. Le ministre verra finalement son texte validé, après moult 
        tractations. 
         
        Une journée de vendredi qui a vu de profondes modifications intervenir dans le 
        programme de passage des membres du gouvernement devant la Commission des 
        Finances et du budget. Les députés membres de ladite Commission ayant rejeté 
        toute idée de travailler le dimanche, comme l'avait initialement arrêté le 
        secrétaire général de l'Assemblée nationale. Ce qui va allonger d'un jour le 
        temps de passage des ministres devant cette Commission, bien que l'adoption en 
        plénière de la loi de Finances soit programmée pour jeudi prochain. Vendredi 
        aura également été le jour de baptême de Philémon Yang dans une séance de 
        questions orales avec les membres de la Chambre. Le Premier ministre a dû 
        répondre à une interpellation du député Rdpc du Nyong et Mfoumou Georges Akamba 
        Assembe sur la complexité des relations entre le Cameroun et la Guinée 
        Equatoriale. "Devons-nous continuer à accepter le peu de considération que nous 
        inflige le pays frère voisin ? Ne faut-il pas envisager la rupture des relations 
        avec ce voisin ? ", s'est-il interrogé. 
        
         
        Des difficultés que le chef du gouvernement a classées dans le registre de 
        toutes celles qui accompagnent tout processus d'intégration, avant d'indiquer 
        que "l'intégration dans la zone Cemac est irréversible l'hypothèse d'une rupture 
        des relations entre la Guinée Equatoriale et le Cameroun n'a jamais été 
        envisagée et n'est pas envisageable…", a lancé Philémon Yang. Sur la semaine qui 
        commence au palais de verre de Ngoa Ekellé, le programme des travaux, s'il 
        intègre la suite du passage des membres du gouvernement devant la Commission des 
        Finances pour la défense de leurs enveloppes budgétaires, connaîtra néanmoins 
        une modification avec une séance plénière de questions orales des députés aux 
        membres du gouvernement demain, contrairement aux usages qui veulent que 
        celles-ci interviennent le vendredi. Un chamboulement dû, selon nos sources, à 
        la célébration de la fête du sacrifice par la communauté musulmane du Cameroun 
        qui va ainsi se joindre à celle du reste du monde. 
  
                                                                                                 
                                                                                                 Les réactions
 
  
                                                 												
                                                
        
        Louis Paul Motazé, Ministre de l'Economie, de la Planification et de 
        l'Aménagement du territoire 
        Sur le niveau élevé du budget d'investissement (plus de 16 
        milliards contre 7 milliards pour le fonctionnement) 
        " … Beaucoup de choses se sont passées entre temps. La première c'est que le 
        gouvernement a pris conscience du fait que pour lutter contre la pauvreté, il 
        est temps que l'on renverse l'ordre des priorités et que la meilleure stratégie 
        de lutte contre la pauvreté devrait passer par une amélioration des conditions 
        de croissance, une amélioration de l'enrichissement du pays pour mieux 
        redistribuer ses fruits et mieux lutter contre la pauvreté. Vous savez que le 
        chef de l'Etat a parlé à plusieurs reprises et notamment le 3 juillet dernier, 
        fixé le cap pour dire priorité à un certain nombre de secteurs.
         
        Raison pour laquelle l'investissement et notamment l'investissement productif 
        devient une donnée fondamentale. Il fallait donc que ce budget qui d'ailleurs le 
        budget de la première année du Document de stratégie pour la croissance et 
        l'emploi, reflète cette vision qui est une vision affirmée et volontariste de 
        recherche de la croissance. " 
        Sur les priorités de ces investissements 
        " …Nous sommes là pour accompagner les départements techniques pour les grands 
        travaux qui doivent se lancer. Que ce soit l'agriculture, que ce soit les 
        infrastructures portuaires, énergétiques, routières. Nous avons bloqué un 
        certain nombre de ressources pour qu'il soit sûr qu'en tout état de cause, en 
        2010, ces travaux vont être réalisés. Parce que pour beaucoup de ces travaux, 
        nous travaillons avec des partenaires au développement. Mais ceux-ci ont des 
        procédures de décaissement et il ne faut pas que certains travaux soient 
        retardés tout simplement parce que les premiers décaissements attendus ne sont 
        pas encore là… " 
         
        Amadou Ali, Vice-premier ministre, ministre de la Justice, garde des Sceaux 
              
        Sur les préoccupations des parlementaires 
        " Les préoccupations des députés c'est évidemment le rendu d'une bonne justice 
        et le souhait que la justice se rapproche davantage et de plus en plus du 
        justiciable. J'ai eu à attirer leur attention sur le fait que dans notre pas, 
        nous avons une très bonne couverture administrative avec 10 régions, 58 
        départements, 321 arrondissements et 56 districts. Nous avons une bonne 
        couverture sécuritaire avec des brigades et des commissariats. Mais la 
        couverture judiciaire demande encore à être accentuée. Nous n'avons que 12 
        tribunaux de grande instance au lieu de 58, 44 tribunaux de première et grande 
        instance et 27 tribunaux de première instance au lieu d'un par arrondissement.
              
         
        Nous sommes conscients de cela et nous nous efforçons d'atteindre cet objectif 
        qui est prévu par la loi, mais qui demande que nous ayons plus de personnels, 
        plus de locaux, plus de moyens matériels et financiers. Cette préoccupation des 
        députés est la préoccupation de l'ensemble des populations du Cameroun, mais 
        aussi celle du gouvernement. " 
         
        Sur les priorités de 2010 
         
        " La priorité c'est d'abord de faire fonctionner les juridictions. Mais aussi 
        d'améliorer les pénitenciers. Nous construisons de nouvelles prisons. Nous 
        sommes en train de construire des palais de justice, en même temps que nous 
        améliorons ceux qui existent. Nous améliorons surtout les conditions de 
        détention des prisonniers parce que nous sommes un Etat de droit. Il faut que 
        les prisonniers soient bien traités. 
        Source : 
        Mutations 
  
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