Amadou Ali parle de l'opération Epervier
Amadou Ali s'est exprimé vendredi 28 mars 2008 à l'Assemblée nationale, lors de la séance des questions orales des députés aux ministres. Répondant aux questions du député Amadou Adji sur le déroulement de l'Opération Épervier, le Garde des Sceaux affirme que la chasse aux auteurs d'actes présumés de détournement de fonds publics va se poursuivre, selon la prescription du chef de l'Etat, Paul Biya.
C'était la première fois que celui qui est présenté comme le véritable pilote de cette opération la désigne de manière publique par ce nom que la presse a adopté longtemps. Trois ans auparavant, en effet, Amadou Ali avait annoncé qu'une dizaine de dossiers étaient déjà bouclés. Et pour montrer que celui qui a occupé plusieurs postes stratégiques au sein du gouvernement (Secrétaire d'Etat à la Gendarmerie, ministre Délégué à la présidence chargé de la Défense, Secrétaire général de la présidence de la République) tient le gouvernail, la presse a révélé un mandat qu'il aurait confié au cabinet Francis Dooh Collins pour l'audit des comptes de 64 personnalités en l'Angleterre, l'Amérique du Nord, l'Amérique du sud, les Iles anglaises de Guernesey, l'Asie, le Moyen-Orient, l'Europe, l'Afrique.
En attendant de voir comment va se terminer cette opération, " le procureur des procureurs " peut être présenté, pour l'instant, comme le commandant. Mais d'autres personnes jouent aussi un rôle déterminant. Laurent Esso, Mebe Ngo'o et Etamé Massoma sont apparus comme des ministres entièrement à part au cours de ce derniers mois. Réputé discret dans la campagne en cours d'assainissement des moeurs publiques, David Etamé Massoma est plus que jamais sous les feux des projecteurs. Le ministre Délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l'Etat, en sa qualité de président du Conseil de discipline budgétaire et financière, a rendu publiques les conclusions des assises de ce Conseil tenues les 26, 27 et 28 août 2008 à Yaoundé.
Certains hauts cadres du ministère des Enseignements secondaires convaincus d'indélicatesses financières s'en tirent avec des amendes. D'autres sont mis à la disposition de la chambre des Comptes et autres instances judiciaires. Dans le puzzle gouvernemental de lutte anti-corruption, la police joue également un rôle important. Toute chose qui donne une marge de manoeuvre indéniable au Délégué général à la Sûreté nationale, Edgar Alain Mebe Ngo'o. Le quatrième levier de l'Epervier est une vraie vedette de l'ombre. Laurent Esso, le ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République.
Source: Quotidien Mutations
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