En début de saison, Alexandre Song a quitté Arsenal pour le FC Barcelone, comme de nombreux joueurs avant lui : Cesc Fabregas, Thierry Henry, Hlebb, Emmanuel Petit Overmars.
S’il y a une particularité commune au destin de tous ces joueurs de classe internationale, c’est qu’aucun d’entre eux n’a eu à Barcelone le même rayonnement qu’à Arsenal. Et à l’heure actuelle, Alex Song ne fait pas exception à la règle, et pis encore : il est aujourd’hui une clé de dépannage en défense centrale ou en cas d’indisponibilité massive au milieu de terrain.
C’est une réalité : Alexandre Song est une doublure au Barça. Titularisé seulement 6 fois en championnat, il l’a plus souvent été en défense centrale quand il s’agissait de remplacer Puyol ou Piqué qu’au milieu de terrain où le Camerounais a brillé pendant les quatre dernières saisons à Arsenal. A se demander si le vice-champion d’Afrique 2008 n’a pas fait une erreur en venant côtoyer Messi, Iniesta et autres Xavi. En fonction des points de vue, la réponse varie grandement.
Au niveau du collectif et du palmarès encore vierge de victoires d’Alexandre Song, nul doute que le FC Barcelone apparaît aujourd’hui comme le meilleur choix pour qui veut gagner des titres. Favori de la ligue des champions, avec un léger avantage sur le Real après les ¼ de finales aller de la coupe du roi et une avance confortable en championnat, le Barça gagnera sans aucun doute un ou plusieurs titres cette saison. C’est un fait, si l’on compare souvent Arsenal au Barça en termes de jeu, de cette volonté constante d’aller de l’avant et de créer un football agréable à regarder, il y a une différence indéniable entre les deux clubs : Barcelone gagne des titres, ce qui n’est pas arrivé à la bande à Wenger depuis plusieurs années.
Individuellement, il en est tout autrement. Alex Song n’a disputé que des bouts de match, se contentant de la coupe pour s’affirmer. Et encore, lorsqu’il n’y a pas ou peu de risque pour les Barcelonais. En match retour face à Malaga – le Barça avait été tenu en échec au match aller – ou face au Real, Alex Song était sur le banc au coup d’envoi.
Un gâchis sans nom pour celui qui a fini sur le podium des meilleurs joueurs africains, devancé par un certain Yaya Touré, qui lui-même était sur le banc à Barcelone, barré par Sergio Busquets. Un point commun qui donne un indice sur le statut de Song : ce n’est pas tant que ça le niveau de l’ancien gunner qui fait douter, mais sur son profil qui ne cadre pas avec ce qu’ont bâti les Barcelonais au fil des ans.
A Arsenal, Song était incontournable
En effet, depuis quelques années, on a vu partir des milieux de talent comme Ronaldinho, Deco, Rafael Marquez ou encore Edmilson. Plus récemment, on a été surpris de voir des joueurs affirmés comme Seydou Keita, Javier Mascherano ou Yaya Touré jouer le rôle de doublure au milieu de terrain, le milieu argentin étant d’ailleurs quasiment reconverti en défenseur central.
A Barcelone, on a une idée très précise du style de jeu qu’on souhaite, et le critère primordial pour se faire une place en Catalogne est aujourd’hui la capacité à se fondre dans le moule de la « macia » plus que le talent individuel. Messi ne comptant pas, étant un pur produit du centre de formation barcelonais, on ne voit aujourd’hui qu’Alexis Sanchez, Mascherano ou Daniel Alves qui ont réussi à faire leur chemin. Et encore, sur les trois derniers cités, seul Daniel Alves prétend à une place de titulaire, Mascherano assurant une sorte de transition entre la retraite de Puyol et l’éclosion d’un défenseur central.
Dans ce contexte, on voit mal comment Alex Song pourrait faire son trou au Barça : dur sur l’homme, ratisseur et relayeur, le Camerounais s’avère plus précieux pour des équipes qui se font secouer au milieu de terrain et qui n’ont pas le ballon. Le contraire absolu du Barça qui fait du cuir sa propriété pendant 90 minutes et ne le rend qu’à la fin.
Malgré tout, une chose demeure : la combattivité de Song qui a su s’imposer en équipe du Camerounais et à Arsenal. Deux exploits notables, particulièrement à Arsenal où, utilisé à ses débuts pour filer des coups de main en défense centrale, il donnait aussi peu de garanties qu’aujourd’hui quant à sa capacité à s’imposer comme un pion essentiel. Ce qu’il a pourtant fait avec brio. La différence néanmoins étant qu’Arsène Wenger n’avait pas une espèce d’ambition ultra-nationaliste consistant à chasser petit à petit tous les étrangers… Affaire à suivre.
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