Le mot d'André Ekama
Aimé Césaire, véritable poète
Un sage ne meurt pas, il quitte ce monde pour se reposer mais il demeure en esprit et alimente la pensée par son oeuvre. Comme un mur élevé tout haut, il vient cadrer l'image vivante de son temps et projeter des reperes sur l'avenir.
Cesaire a hissé pour ainsi dire cette voile de lumière dans la grande baie où il demeurait un sujet opprimé mais dont la voix fut la seule arme pour se defaire du manteau dans lequel on l'avait englouti et humilié par son être.
Plus encore il reconnut sous cet habillement une lourdeur de son essence et recherchait un pagne pour laisser circuler le vent des antilles. Il le prefera aussi simple fut-il. La brise defaisante d'orgueil le rendait plus acharné par son combat pour la vérité.
De tout cet envi de voir briser ses origines d'élève face au Maitre Sieur d'un orgueil indelebile par son art, il réussit à scier la branche et ramener le maitre au pas lent de l'imaginaire humain.
Avec une telle candeur, il poussa le maitre à reconnaître son tort et à comprendre ses abus sur son élève d'une grande posture mais d'une modestie sans fin.
Il ne contemplait plus seulement les chênes de connifères mais revoyait aussi l'autre forêt non loin de lui mais qui lui était toute proche. Il ne supportait pas du tout ce mistrade dans cette forêt équatoriale aux espèces non à l'abris du bulldozer mais exposer aux lianes.
Le chant du rossignol le séduisait et le sage y trouvait du verbe pour ouvrir les coeurs qui ne chantent pas. Le sage y va donc pour d'autres cieux
mais laissant derriere une richesse immense dont les générations s'en serviront.
Voilà un milliardaire des mots, décousant au passage des maux qui nous a dit aurevoir. Le voila parti nous léguant tout ce capital. Nous te serons reconnaissants O Sage Cesaire qui en toute modestie nous a tous rencheri. Cher Patriarche Cesaire, nous te disons
MERCI.
André Ekama
(Poète et ecrivain)
Le mot du CODE
Aimé Césaire, décédé à 94 ans
La mort vient de nous arracher un digne fils exemplaire. Aimé Césaire , homme de culture, le « grand maître de la pensée » qu’était l’un des pères de la Négritude."symbole d'espoir pour les peuples opprimés", Aimé Césaire aura été de tous les combats contre le colonialisme et le racisme.
Pionnier du triomphe de la pensée noire, figure emblématique des Antilles françaises, Aimé Césaire avait été admis le 9 avril dernier au CHU de Fort-de-France, où il est décédé jeudi, à 5 heures 20.
Proche d’André Breton, le poète Césaire ne craignait ni la force des images, ni leurs ruptures. Il laissait naître de sa colère des chants puissants et durs. Il mettait ses mots au service de la lutte pour la dignité humaine, en particulier celle des peuples colonisés et humiliés.
Né en 1913 à Basse-Pointe, sur la côte nord de la Martinique , Aimé Césaire avait été confronté très jeune à la misère de la population rurale d'une île profondément marquée par deux siècles d'esclavage, qui avait alors le statut de colonie.
Etudiant à Paris dans les années 1930, il avait forgé avec Léopold Sédar Senghor et Léon-Gontran Damas, le concept de la "Négritude", la conscience de l'identité noire, la "fierté d'être nègre" et de revendiquer ses origines africaines.
C’est une immense perte pour la grande famille des peuples opprimés, car l’œuvre d’Aimé Césaire restera et demeurera universelle
Le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la Diaspora ( Code) se joint à sa famille et ses proches pour leur adresser ce message de douleur et de compassion.
Le Code en profite pour suggérer au gouvernement français de transférer le corps d'Aimé Césaire au Panthéon, le temple parisien que "la patrie reconnaissante" voué "à ses grands hommes"
Fait à Londres le 18 avril 2008.
Pour le CODE,
Brice Nitcheu, Secrétaire Exécutif
http://www.lecode.canalblog.com
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