La banque Afriland First a prêté de l'argent à la société Sic.
Mais la convention de financement de ce projet n’a été signé qu’hier à Yaoundé, entre les directeurs généraux de la Sic et de Afriland First Bank, institution bancaire qui a consenti à accorder un crédit d’un milliard de Fcfa à la société présentée comme le bras séculier de l’Etat dans le secteur du logement social au Cameroun.
En paraphant la convention, le Dg de la Sic, Boniface Ngoa Nkou, que les journalistes ont titillé sur la capacité de son entreprise à pouvoir rembourser ce crédit, a rassuré qu’il « va être un bon ami d’Afriland First Bank. Et un bon ami rembourse ses dettes ». Une assurance qu’a appuyé Alamine Ousmane Mey, le Dg d’Afriland, qui croit savoir qu’avec la restructuration en cours à la Sic, sa banque n’a aucune crainte quant au remboursement de ce crédit, puisque les logements à construire sont destinés à la vente hors taxe, selon des facilités obtenues par la Sic auprès du gouvernement camerounais.
A la question de savoir si avec la vague de construction de logements haut standing observée ces dernières années la Sic ne s’éloigne pas de ses missions de constructeur de logements sociaux en priorité, le Dg de la Sic a répondu sans fioritures : afin de rentabiliser cette structure étatique en proie à des difficultés de financement depuis plusieurs années, et eu égard aux crédits bancaires parfois fortement rémunérés auxquels l’entreprise doit recourir pour réaliser ses projets de construction; la Sic ne peut pas exclusivement se concentrer sur le logement social qui demeure cependant son cheval de bataille. En témoigne la configuration du projet de construction de 12.000 logements (pour un coût global de 201 milliards de Fcfa) que la Sic lance cette année, et qui doit s’exécuter sur une période de 5 ans.
Perspectives
En effet, rapporte-t-on à la société immobilière du Cameroun, ce projet intègre dans le détail, la construction de 2000 logements sociaux qui devront être mis en location, 2000 logements haut standing à acquérir par des particuliers, mais surtout 8000 logements sociaux qui seront mis directement en vente à des particuliers. En plus de rester dans le credo du logement social comme l’indique l’énumération ci-dessus, les responsables de la Sic soutiennent que cette entreprise va de plus en plus mettre un accent sur la propriété immobilière, en favorisant l’acquisition par des particuliers de logements construits par la Sic. L’entretien des logements mis en location étant plus onéreux que les revenus procurés par les loyers réduits à une portion congrue, ainsi que le prescrit une décision du gouvernement.
Du moins en ce qui concerne les fonctionnaires et autres agents de l’Etat.
A en croire la cellule de communication de cette entreprise, le projet de construction de 12.000 logements sera en partie soutenu par le Crédit Foncier qui va financer la mise à disposition de terrains permettant de construire 2500 logements, lesquels terrains vont être viabilisés par le ministère du Développement urbain et de l’Habitat, en collaboration avec des entreprises telles que Aes-Sonel (électrification du site), La Camerounaise des eaux (adduction d’eau) et Camtel (infrastructures téléphoniques). Le reste du projet sera réalisé avec les financements des banques comme s’est déjà le cas avec Afriland First Bank ; et des partenariats avec des opérateurs privés.
De ce point de vue, des sources internes à la Sic révèlent qu’une délégation d’opérateurs économiques argentins multiplient depuis quelques jours des réunions avec les responsables de la Sic à Yaoundé, afin de participer à ce projet. Il en est de même pour une société chinoise, qui est d’ailleurs prête, apprend-on, à débarquer dans les prochains jours pour donner un avant goût de ses capacités en construisant d’abord 500 logements en collaboration avec la Sic.
Par ailleurs, confie une source autorisée, la Société immobilière du Cameroun est actuellement sur les traces d’un partenaire espagnole, le Grupo Mersa, qui est prêt à participer au projet de la Sic, à condition qu’on l’autorise à construire 100.000 logements d’un coup. Une œuvre que l’entreprise espagnole compte réaliser grâce à la construction au Cameroun d’une usine de préfabriqués, qui seront simplement montés pour donner naissance à des logements. Des opportunités d’autant importantes que, indiquent des experts, le Cameroun accuse actuellement un déficit d’un million de logements sociaux.
Source: Quotidien Mutations
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