Sous l’œil attentif du ministre de la Justice, Garde des sceaux, Laurent Esso, le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a fait savoir : «les avocats de Lydienne Yen Eyoum utilisent une certaine radio internationale pour discréditer la justice camerounaise». Issa Tchiroma Bakary, porte parole du gouvernement était ferme dans ses propos : « ça suffit ! Le Cameroun est un Etat souverain, nous sommes fiers de notre justice».
En effet, depuis lundi dernier, les avocats de Lydienne Yen Eyoum, accusée de détournements de fonds publics, font des sorties sur Rfi pour dénoncer l’arrestation arbitraire de leur cliente. Les avocats de cette Française qui estiment que toute la procédure est illégale ont donc décidé de changer de méthode en interpellant les Nations unies, la même procédure utilisée en 2013 par les avocats de Thierry Michel Atangana.
Ceux-ci demandent au groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire et aux rapporteurs spéciaux sur la torture et l'indépendance des juges d'enquêter sur les conditions d'incarcération et sur le procès en cours de Lydienne Yen Eyoum. Ils ont également porté plainte en France pour détention arbitraire et, s'inquiètent de l'inaction des deux juges français qui instruisent ce dossier sensible depuis Mars 2013. Cette avocate en prison depuis quatre ans et demi, pourra également compter sur le soutien du Syndicat des avocats de France.
Selon le porte-parole du gouvernement camerounais, les avocats de Lydienne Eyoum sont dans une campagne d’instrumentalisation et de manipulation. Et les médias occidentaux sont mis à contribution. Issa Tchiroma Bakary a réaffirmé toute la détermination du gouvernement à combattre la corruption : «la lutte contre la corruption va se poursuivre en s’intensifiant, sans complaisance, sans discrimination, indépendamment du statut social ou de l’appartenance politique des personnes incriminées. Personne ne pourra se considérer comme étant au-dessus de la loi». Et «la justice camerounaise est impartiale et équitable».
Le Tribunal Criminel Spécial, à la date du 03 avril 2014, a rendu 52 décisions dont 36 au fond et 16 avant-dire-droit. 26 inculpés ont été acquittés, et 51 condamnés. Certains ont exercé des voies de recours. Quant aux amendes et aux frais de justice, ils sont respectivement estimés à un million de Fcfa et à 602 millions 323 mille 612 de Fcfa. À ce jour, le Tribunal Criminel Spécial a déjà prononcé des condamnations d’un montant de 12 milliards 164 millions 682 mille 504 de Fcfa à titre de dommages et intérêts.
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