Hervé Mapuro enfin autopsié
Annoncée dès les premiers jours qui ont suivi le décès de l'inspecteur de police
abattu par le chef d'escadron Emile Joël Bamkoui dans la nuit du 13 au 14
novembre 2008, l'autopsie de la dépouille de Mapuro Njifon Hervé Michel a
finalement eu lieu hier, jeudi 4 décembre 2008 à l'hôpital militaire de Douala
où son corps est conservé depuis trois semaines. Loin des yeux de la famille et
de tout autre "intrus", la dissection du macchabée et le prélèvement des
éléments susceptibles de faciliter la définition des causes exactes de la mort
de ce policier de 33 ans, ont été assurés en présence du seul corps médical.
L'opération a été coordonnée par le médecin légiste Bruno Djimeli,
anatomo-pathologiste. C'est ce dernier qui, à la dernière minute, a remplacé le
Dr Fewou Amadou, chef service anatomo-pathologie à l'hôpital Laquintinie,
préalablement commis à cette tâche. Pour des raisons de "proximité tribale" avec
le défunt, le Dr Fewou a, en effet, décidé de se retirer de cette procédure,
question d'éviter tout soupçon de manipulation des résultats de l'autopsie.
Selon une version répandue, l'inspecteur de police Hervé Mapouro a été surpris
au domicile du commandant Bamkoui en compagnie de l'épouse de ce dernier, qui a
ouvert le feu sur son "rival". D'autres sources soutiennent que l'inspecteur de
police a pu être tué ailleurs et traîné jusqu'au domicile de son bourreau, pour
faire prospérer la thèse du "crime passionnel". La famille et les avocats du
défunt, qui ont porté plainte contre le commandant Bamkoui pour homicide
volontaire, disent attendre l'expertise du médecin légiste pour mieux soutenir
leurs arguments devant le Tribunal militaire qui est compétent dans le cas
d'espèce. Aucune date n'a été fixée pour la publication des résultats de
l'autopsie pratiquée hier à Douala.
Source : Mutations
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