A quoi servent les pancartes d’interdictions à Yaoundé ?
(05/04/2009)
A Yaoundé, tous les prétextes sont bons pour violer les interdictions. Les nombreux empaquetements d'ordure qui jonchent les rues sont là pour démontrer l'inutilité des pancartes.
Par Rédaction Bonaberi.com (Anne Mireille Nzouankeu)
Un dépot d'ordures ménagères à Yaoundé
Nouvelle route Bastos à Yaoundé. Des véhicules sont garés en contre-bas d’une route. Malgré la pancarte indiquant « laverie interdite à cet endroit. Attention à la sanction », de jeunes gens frottent énergiquement la carrosserie et les roues des voitures. Des interrogations fusent sur les motivations qui poussent les usagers à enfreindre ainsi les consignes. Pour les laveurs, il s’agit d’un souci de réduction des charges. Ainsi, « nous venons laver les voitures ici car il y a de l’espace et il y a un cours d’eau juste à coté : ce qui fait que nous ne payons pas l’eau » déclare Roméo un laveur de voitures rencontré sur place.
Quant aux propriétaires des véhicules, ils ont des motivations diverses. Pour Didier : « mes enfants vont à l’école pas loin d’ici. Je viens donc laver mon véhicule en attendant l’heure de sortie des classes ». Victor par contre a un souci d’économie. « Moi je viens ici parce que je peux payer au prix qui me plait » dit-il. En fait, il n’y a pas de taux fixes dans ces laveries de rue. Le laveur laisse la latitude au client de payer le montant qui lui plait. « En fonction de l’humeur du client, il peut me donner 200 fcfa, 300 fcfa parfois jusqu’à 1.000 fcfa » déclare Roméo le laveur.
Au lieu dit « montée Tropicana », une autre pancarte indique « Voie présidentielle. Interdiction de jeter les ordures sous peines de poursuites judiciaires ». C’est justement sous cette pancarte que les habitants du coin choisissent de déposer leurs ordures ménagères. La raison est toute simple : « nous déposons nos ordures ici car il n’y a pas de bac à ordures » précise une ménagère. Face à cette accusation, un agent de la société chargée de la collecte des ordures ménagères à Yaoundé apporte des éclaircissements. D’après lui, les bacs à ordures ne sont pas prévus, sur les axes principaux des quartiers résidentiels par souci de propreté. Il est demandé aux habitants de ces quartiers de conserver leurs ordures chez eux et de ne les sortir qu’au moment du passage du camion de collecte. Plus loin un individu urine au pied d’un mur, sans se soucier de l’écriteau indiquant « interdiction d’uriner ici ». Sa raison à lui est qu’il avait une envie pressante et qu’il n’a pas trouvé de toilettes publiques pour se soulager.
Prétextes justifiés ou non, une chose est sûre : la pose d’une plaque ne suffit pas à dissuader les yaoundéens : il faut plus !
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