Comment interprétez-vous l’éloge faite à la défunte par le président de la République au cours des obsèques de Marthe Moumié ?
Même si jusqu’ici le gouvernement a fait comme s’il n’y avait rien, nous retenons que l’Assemblée nationale du Cameroun avait adopté une loi qui faisait entre autres de Félix Roland Moumié un héros national. Dans tous les pays du monde, un héros national n’est pas un citoyen lambda. On aurait trouvé normal que le chef de l’Etat prenne part au deuil de la veuve de Félix Roland Moumié. Pour ce qui nous concerne, nous regrettons le peu de cas que le gouvernement fait des veuves et des familles de ceux que la nation a déclaré comme héros nationaux. En attendant de dire davantage notre sentiment là-dessus, nous affirmons que l’Etat camerounais a laissé assassiner la veuve Moumié. La marque de considération du représentant du président Biya arrive malheureusement trop tard parce que Marthe Moumié est décédée. Si on avait eu cette considération avant, on aurait peut-être empêché son assassinat. Le message et les termes du message qu’il envoie pour l’Upc sont une manière pour lui de se rattraper. Nous nous réservons de faire notre rapport de ce qui s’est passé au bureau du Comité directeur de l’Upc. On indiquera la démarche et le sentiment définitifs de notre parti vis-à-vis de cet événement, y compris la position des différents acteurs.
Pourquoi l’Upc n’a pas fait des témoignages au cours de ces obsèques ?
Dans les prochains jours, la direction de l’Upc fera savoir sa position là-dessus. Mais ce que je peux vous dire, c’est qu’entre la famille de Marthe Moumié et l’Upc, il n’y a pas de problèmes. C’est tout à fait de notre plein gré que nous avons estimé que le cadre n’était pas approprié pour faire un témoignage et que nous prendrons les initiatives dans les jours à venir pour rendre à Marthe Moumié l’hommage qui lui est dû. Pour nous, ce n’est pas suffisant et la presse sera informée.
On a noté une certaine indigence au cours des obsèques de Marthe Moumié. L’Upc ne pouvait-elle pas prendre les choses en main pour rehausser l’image de cette cérémonie ?
Je crois que le mot indigence n’est peut-être pas le plus indiqué ici. Le mot sobriété à mon avis est le plus indiqué. Parce que Marthe Moumié a laissé un testament. Et dans son testament, elle souhaitait que ses obsèques se fassent dans la sobriété. Elle ne voulait pas de faste particulier, ni du clinquant. Nous pensons que sa famille ou sa fille en particulier, a veillé à ce que les choses soient ainsi.
Source: Le Messager
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