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A la rencontre de Samuel Pensée Kwedi (SPK), artiste peintre camerounais
(14/04/2010)
Samuel Pensée Kwedi (SPK) est un artiste peintre camerounais qui a connu un parcours atypique et s'adonne aujourd'hui à sa passion. Il se livre à Bonaberi.com
Par Redaction Bonaberi.com (Dominique Moukalla)
Samuel Pensée Kwedi, SPK
Samuel Pensée Kwedi, SPK
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?

Samuel Pensée Kwedi (SPK)
: Je suis heureux de vous accorder cet entretien, mais je dois noter avec un petit sourire que la question m’a été posée un peu comme dans ces contrôles de police dans mon pays dans lesquels ces hommes en tenue pour qui j’ai beaucoup de respect, vous interpellent en vous demandant : « présentez-vous ! », Oh, c’était pour rire… Je suis Samuel Pensée KWEDI. J’ai vu le jour à la maternité de Deido à Douala. Il faut pour cela dire que je vais célébrer mon trente-cinquième anniversaire le dimanche 14 juin 2010. Mon nom d’artiste est SPK, vous comprendrez aisément que ces lettres sont les initiales de mes noms et prénoms. Aînée d’une famille de trois enfants. Originaire de la région du Littoral. J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans la ville d’Edéa, plus précisément au Quartier Dipita. Ma famille, via ma grand-mère maternelle, s’y est enracinée et je dois dire que là se trouve mes véritables origines. Me voila en quelques mots.

Parlez-nous de vos débuts dans la peinture

Déjà tout petit je m’exerçais à faire des petits croquis et je m’en sortais assez bien. Après un second cycle qui me laissera une sensation d’inachevé, je me suis comme bon nombres de jeunes Camerounais lancé dans la vie active. Animation de manifestations publiques comme maître de cérémonie par ci, main d’œuvre temporaire dans plusieurs domaines par là, un peu de commerce par moments pour joindre les deux bouts, fouillage dans une décharge d’aluminium à Edéa (tout ceci entre 1994 et 1999).

En 2000, après une aventure dans le Maghreb qui aura tourné au vinaigre par une expulsion « musclée » des noirs du territoire libyen où j’avais séjourné pendant plusieurs mois, je reviens au Cameroun et je fais la Rencontre d’un artiste Congolais nommé Francis Tondo Ngoma dans la vallée de Bonapriso à Douala (Nkondo) où je réside. Je puis dire que ma rencontre avec cet artiste - que je trouvai magnifique dès le premier instant où je posai les yeux sur ses toiles - fut déterminante pour l'éveil ma fibre artistique qui n’attendait qu’un « booster » pour déclencher ce potentiel qui sommeillait en moi et que je n’avais jusque-là pas eu l’occasion de mettre en exergue. Après cette rencontre, sans trop savoir comment, je me suis dit que ce serait mon mode d’expression. Et je ne regrette pas d’avoir choisi les arts plastiques car en toute liberté je m’exprime et je touche les cœurs. Je ne peux que m’en réjouir.

Que pensez-vous de l'art camerounais en général ?

Je crois en toute honnêteté que l’art Camerounais est en train de se faire un très bon chemin, mais il reste encore beaucoup à faire sur tous les paliers qu’offre la mosaïque artistico-culturelle de mon cher pays, une promotion adéquate serait la bienvenue pour ces milliers de talents qui ne demandent qu’à éclore…


"Appel des bergers" de SPK
"Appel des bergers" de SPK
Parlez-nous de vos offres. Véhiculez-vous un message à travers elle ?

Message, il y a ; je véhicule un espoir qui veut que l’on soit actif et non contemplatif…et avant toute chose je vais un peu revenir sur mon parcours,

Du chemin, j’en ai fait (2010, dix ans dans ce métier), mais alors parler de perfection me ferait « pousser les boutons » car je ne saurais dire que mes œuvres soient irréprochables.

Néanmoins sans être le meilleur de ma génération, je donne toujours le meilleur de moi-même.

En parlant de parcours, je dois déjà dire que je suis autodidacte et c’est au prix de mille et une galères que j’ai pu me faire une petite place dans ce monde quasi-incertain qu’est celui des Arts. Je n’ai jamais eu un cours magistral (contrairement à ce que pensent beaucoup de ceux qui me fréquentent) je me suis dressé en m’inspirant des travaux des grand maîtres (Tondo, Picasso, Matisse, Miro, De Vinci) que j’avais pu avoir à ma portée dès mes débuts en 2000.

J’ai eu plus confiance en moi en 2002 quand je remporte le sixième prix dans un concours de peinture sur palissade organisé par la société Alucam/Socatral dans la ville d’Edéa. A partir de cet instant, fort de cette expérience, je décide de vivre de mon art. Mais je dois faire face aux humeurs des clients qui sont très exigeants et même parfois méprisants à l’égard de mes œuvres qu’ils veulent bon marché. Je n’ai pas le choix, je dois subvenir à mon quotidien. Je m’installe, en juin 2003, sur l’avenue du Général de Gaulle à Bonapriso (Douala) et là je commence peu à peu à me faire connaître.

Ma détermination m’emmène à faire de cet endroit, après trois années de dur labeur, un espace de référence prisé par tous les touristes voulant repartir avec un tableau après un séjour au Cameroun et même la clientèle locale se fait plus importante et déjà le tout petit SPK qui devait faire des pieds et des mains pour faire partir un tableau devient sollicité par plusieurs ménages qui ne peuvent pas encore s’offrir un EMATI (sourire). Sur le plan technique, j’ai bénéficié des conseils des aînés qui m’ont permis de les approcher, j’en veux pour exemple Monsieur Emati qui m’a repris avec fermeté et douceur le soir de mon vernissage, le 08 juin 2006 à l’Espace Créateurs (ancien Courrier Sportif, Rue Drouot, Akwa, Douala). Pendant que les invités « dévoraient » mon labeur avec admiration, Monsieur Emati me conseillait sur le mélange des couleurs tout en me félicitant sur le choix de mes thèmes et la réussite de mes cadres.

L’art, c’est ma vie et je ne me vois pas en train d’exercer dans un domaine qui n’ait pas un lien avec ce dernier. Du chemin, j’en ai fait mais j’estime que je ne suis qu’en début de parcours car, comme m’encourageait un aîné, artiste plasticien lui aussi : « pour parvenir à quelque chose de remarquable il est important de s’y mettre et le Matin, et le Midi, et le Soir ». C’est ce à quoi je m’atèle depuis que j’ai fait de ce métier mon centre d’intérêt. Les techniques que l’ont retrouvent généralement dans mes travaux sont mixtes (de la sciure de bois au raphia, du sable à la boue en passant par des matériaux de récupération…) et leur mise en relief me permet d’aspirer à plus de pureté dans la réalisation de mes travaux dans dix ou vingt ans. Mais il faut pour cela une bonne dose de patience.

En parlant de problème dans ce domaine qu’est l’art, ils sont légion mais je crois que nous devrions, chacun dans son métier d’ailleurs, considérer les difficultés comme un passage « obligé » qui un jour finit par laisser place à la réalisation de notre idéal. Mu par cette auto-motivation, aucune difficulté ne nous paraîtrait comme un obstacle infranchissable…vous aurez tout compris.


"African Queen" de SPK
"African Queen" de SPK
L'art en général nourrit-il son homme ?

Oui, l’on peut dire que l’art au Cameroun en particulier et en Afrique en général nourrit son homme surtout quand celui qui le pratique en a fait un métier au même titre que tous les autres secteurs susceptibles de procurer un « bien-être » financier. Cependant pour que l’homme puisse être nourri par son art, il importe que ce dernier s’y mette à fond et surmonte tous les obstacles pouvant entraver sa voie, sinon la désillusion sera fracassante. Il faut le rappeler, c’est une route sinueuse que celle d’un artiste professionnel, surtout pour un peintre qui se veut quelque peu effacé. On a besoin de toute une équipe qui puisse s’occuper de tous les autres volets, promotion, marketing et com. Etc. néanmoins l’on maintient la tête hors de l’eau.

Avez-vous des projets à moyen ou long terme ?

En ce moment je suis, avec l’aide de certains de mes amis, en train de mettre sur pied un groupe d’initiative commune qui verra en son dans son effectif toute personne ayant un penchant pour la chose artistique et ce groupe aura pour mission de fédérer toutes les énergies positives pouvant œuvrer dans la valorisation de l’art et de l’artiste africain. Il est baptisé AFRIK’ART’SOUL, l’Afrique a du génie et il nous revient de le valoriser et je loue d’ailleurs l’initiative de votre media électronique qui avec le temps connaîtra une évolution exponentielle. Le plus imminent des projets que j’ai en tête, toujours dans le cadre de cette structure associative dont je vous ai fait état est un événement autour des enfants autistes de la fondation Orchidée-home du Lion's Club à Douala et ceci est prévu en décembre 2010, et je vous y invite déjà. Ceci sera mon mot de fin et surtout bon vent à www.bonaberi.com, le futur incarné… Merci pour tout.

Découvrir SPK et ses oeuvres en images


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