Georges Gilbert Baongla présente les scéllés apposés à l'entrée du studio radio
Assis dans son bureau sis à l’immeuble Shell de Yaoundé ce 06 octobre 2009, Georges Gilbert Baongla déguste du poisson rôti. Le promoteur de la radio « Le Démenti Fm » est pour la circonstance accompagné Brice Mvogo, son directeur administratif et de quelques autres collaborateurs. L’air serein qu’il affiche contraste pourtant avec la mine soucieuse de quelques animateurs et techniciens présents ce jour. C’est que, des scellés ont été apposés la veille, aux portes de la cabine technique et du studio de la radio.
Les motifs invoqués par le ministre de la Communication est qu’ « aussi longtemps que je n’aurais pas délivré une autorisation administrative du ministère à une radio, cette radio n’existe pas. C’est pour cette raison que nous avons dit dans notre décision que « Le Démenti » était une radio pirate qui opérait en toute illégalité ».
Au cours d’une interview, réalisée ce 6 octobre, il apporte une autre précision : « Si vous écoutez la radio « Le Démenti », des citoyens ordinaires, des grands commis de l’Etat, des ministres et des directeurs généraux, sont à longueurs de journée l’objet d’une agression répétée de manière récurrente à telle enseigne que tous ces responsables sont dépouillés de leur honneur, de leur dignité. On va jusqu’à s’attaquer aux familles, aux femmes et aux enfants des hommes qui sont des dirigeants dans notre pays ». Il ajoute plus loin que « cette radio est devenue un tribunal. C’est elle le juge, le procureur et bientôt elle sera aussi la prison. C’est une situation inacceptable : ce sont de telles dérives qui sous d’autres cieux ont donné naissance à « radio milles collines ». Cette chose là n’aura pas lieu ici : nous sommes un peuple pacifique, paisible ».
Face à ces accusations, Baongla répond qu’il est passé devant une commission de tolérance et qu’il a reçu l’avis favorable pour pouvoir émettre en attendant l’obtention de la licence. « Lorsque la radio a été brûlée il y a quelques temps, nous avons écrit au ministre de la Communication pour signaler ce sinistre et même pour demander une aide. Est-ce là des attitudes d’une radio pirate ? », demande Ericien Pascal Nguiamba, le Rédacteur en chef de la radio.
Au ministère de la communication, le ministre déclare : « Le dossier administratif de « Le Démenti » n’a pas été agrée. Je vous ai dit qu’il n’existe pas. La radio existe lorsqu’au bas d’un texte il y a la signature et les cachets du ministre de la communication. Aussi longtemps qu’un tel document n’existe pas ce n’est pas parce que vous avez déposé un dossier qu’on est entrain d’examiner que vous avez une existence légale ». D’autres sources au ministère de la Communication qui souhaitent pour l’instant garder l’anonymat ajoutent : « ils ont déposé un dossier auprès du comité technique interministériel chargé de l’examen des demandes de licences. Ce comité a siégé en septembre 2005. Le démenti a reçu un avis défavorable mais le dossier a quand même été acheminé auprès du conseil national de la communication. Ici aussi, l’avis a été défavorable pour dossier incomplet. Il manquait plusieurs éléments dans le dossier à l’exemple des statuts de l’entreprise ».
Le « Démenti Fm » est une radio qui émet à Yaoundé depuis le 1er avril 2009 sous la fréquence 95.0. Cette radio s’est faite remarquée par son émission quotidienne qui va de 9h à 15h et qui est animée par le promoteur de la radio : Georges Gilbert Baongla. Cette émission phare était jusqu’à la fermeture de la radio, un haut lieu de dénonciation et parfois même d’insultes à l’endroit de certains responsables de la république.
Voir l'interview accordée par Issa Tchiroma pour les détails de cette interdiction.
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