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« Crise alimentaire, le paradoxe camerounais »
(15/12/2009)
Pourquoi le Cameroun, pays au potentiel agricole enviable, a sombré dans la dépendance alimentaire ? C’est l’enjeu du documentaire, « Crise alimentaire, le paradoxe camerounais », réalisé par Baba Wame, chercheur en communication rattrapé par le terrain.
Par La Nouvelle Expression
Autrefois le grenier de l'Afrique centrale, le Cameroun souffre aujourd'hui de la crise alimentaire.
Autrefois le grenier de l'Afrique centrale, le Cameroun souffre aujourd'hui de la crise alimentaire.
Quelles sont les motivations du documentaire que vous venez de réaliser?

Le documentaire de 26 minutes que nous venons de réaliser tire sa source des événements de février 2008. En deux, trois jours, nous avons vu comment notre pays est passé d’une revendication : les prix prohibitifs des denrées de première nécessité, à l’émeute généralisée. C’était pour nous un crève-cœur, surtout quand on sait que nous avons un potentiel agro-industriel énorme. Dès lors, nous nous sommes dit, il faut qu’on sache ce qui s’est passé depuis l’époque où le Cameroun était reconnu de tous comme le grenier de l’Afrique centrale. Pourquoi un pays au potentiel si énorme a sombré dans la dépendance alimentaire, au point d’importer 90 % des denrées alimentaires ? Nous avons simplement succombé à une interpellation journalistique, voire citoyenne.

A l’observation, vous consacrez assez de temps et d’espace au cas de Lagdo, où les Islamo-peuhls sont à couteaux tirés avec les animistes et chrétiens venus de l’Extrême-Nord. Est-ce le véritable prétexte de votre documentaire?

Nous avons choisi d’aller à Lagdo, parce que c’était l’un des premiers bassins agro-industriels du pays, qui plus est, résumait à lui seul toute la problématique de la crise alimentaire au Cameroun. Un bassin agro-industriel qui offre 42 000 hectares de terre irrigable pour une productivité quasi nulle. L’agriculture se pratique encore à Lagdo comme à l’époque de nos ancêtres, c’est-à-dire avec la houe. Au delà du retard technologique, nous avons noté, comme autre paradoxe, les dissensions entre les entreprises qui veulent s’installer à Lagdo et les riverains. Et, effectivement, une de ces entreprises, la Société agro-industrielle de la Bénoué (Saib) ne peut ni déployer ses machines ni son expertise à Lagdo à cause des problèmes fonciers.

Le documentaire est produit par une maison locale. Comment avez-vous trouvé des financements? Et quels sont les objectifs de cette maison de production?

Effectivement, le documentaire : « Crise alimentaire, le paradoxe camerounais », est produit par Domayo Productions, une entreprise de production audio-visuelle 100 % camerounaise, créée en 2008. Ce documentaire est le premier produit que nous mettons à la disposition du grand public. Il a été financé essentiellement sur fonds propres. Nos objectifs sont multiples. Produire des œuvres audio-visuelles de qualité pour les télévisions nationales et étrangères. Valoriser la production audio-visuelle, qui logiquement devrait être en amont de toute décision de création de télévision. Ce qui est loin d’être le cas au Cameroun, car très peu de promoteurs de médias audio-visuels prennent en compte le rôle et le poids de la production dans leur projet. Résultat, les grilles de programme sont à 60 % des émissions de plateau, ce que j’appelle « de la radio filmé » et les 40 % restants sont consacrés à la diffusion des clips musicaux. La télévision n’existe qu’à travers la production, autrement dit pas de production, pas de télévision de qualité.

Avez-vous déjà un plan de diffusion dudit documentaire, dans un contexte où les principales salles de cinéma ont fermé?

« Crise alimentaire : le paradoxe camerounais » est une œuvre de télévision. Il est essentiellement diffusable en télévision. TV5 Afrique, par l’entremise du Cirtef, s’est manifestée. Plusieurs diffusions du documentaire sont programmées les prochaines semaines sur le réseau TV5. Le tournage nous a coûté environ 5 millions F Cfa, notre souhait est de voir une ou deux télévisions nationales acquérir les droits de diffusion du documentaire.

Sur le plan technique, à quels types de contraintes avez-vous fait face ?

Sur le plan technique, nous n’avons été confronté à aucune difficulté majeure. Nous avons travaillé avec une équipe de professionnels camerounais, la post production s’est faite au Cirtef, agence régionale de Yaoundé. C’est le Nec plus ultra en ce moment au Cameroun pour ce qui est du montage audio-visuel.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que vous avez pris fait et cause pour les islamo-peuhls, en leur accordant plus d’espace?

J’ai fait mon travail de journaliste. J’ai rapporté les faits tels que je les ai vécus lors de mon séjour. Lagdo est avant tout un problème économique et social qui, malheureusement, a pris une coloration ethnico-politique.


Source: La Nouvelle Expression


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