Scanner
Ils partagent leur expérience avec des participants venus du Canada, de France, de Belgique, de Suisse et d'Haïti. Jusqu'au 24 avril prochain, il sera question de renforcer les capacités des personnels sanitaires dans le domaine. Aussi d'intégrer les innovations afin d'améliorer l'accès des populations en imagerie médicale. Cet évènement coïncide avec l'installation au Centre hospitalier universitaire de Yaoundé, d'un appareil d'imagerie par résonance magnétique (Irm). Un appareil qui a la spécificité de fonctionner sans rayons X comme le scanner et la radio, selon le Pr Joseph Gongsu, radiologue.
Les chiffres publiés par la société camerounaise de radiologie, radiothérapie et imagerie médicale (Scrrim) révèlent que le Cameroun n'est pas suffisamment équipés en appareils. On compte 4 scanners à Yaoundé, 3 à Douala, 2 installations de radiothérapie, entre autres. Au problème du nombre d'appareils s'ajoute celui de leur qualité (ils sont souvent vétustes) et des locaux inadaptés dans lesquels ils sont installés, surtout dans les structures privées. " On peut chiffrer à moins de 50% la fiabilité des équipements utilisés au Cameroun ", faisait remarquer André Mama Fouda, le ministre de la Santé publique, lundi dernier à l'ouverture des travaux du congrès des radiologues.
En plus de l'insuffisance du personnel, on note le problème de compétences de certains d'entre eux. Selon la société camerounaise de radiologie, " Plus de 50% du personnel actuellement en fonction dans les services de radiologie, de radiothérapie et médecine nucléaire iront à la retraite dans 10 ans ". Elle déplore aussi que ce personnel est mal formé ou alors formé sur le tas. Toutes ses insuffisances sont les causes des résultats approximatifs et dangereux enregistrés dans ce domaine au Cameroun.
La situation n'est pas que propre au Cameroun, les pays d'Afrique noire vibrent presque sur la même longueur d'onde même si on peut avoir de petites différences. "Les problèmes sont les mêmes dans les pays d'Afrique centrale et de l'Ouest. Nous avons souvent un matériel dépassé, qui nous pose parfois des difficultés de maintenance ", indique le Pr Issa Traoré, radiologiste malien présent au congrès de Yaoundé. Il révèle que le but du regroupement des radiologues africains a été de prendre leur destin en main après le départ des radiologues européens. Autre problème commun, la répartition géographique du personnel et des équipements. Même lorsque leur nombre est satisfaisant. Le Sénégal par exemple compte plusieurs scanners, 4 appareils d'imagerie par résonance magnétique, mais ils sont concentrés en majorité à Dakar, selon le Pr Moussa Badiane, radiologiste sénégalais.
Les congressistes de Yaoundé fondent un espoir sur les travaux car, " ils vont permettre d'échanger nos expériences, d'apprendre auprès des spécialistes des pays du Nord présents au congrès et de trouver des points de chute pour nos apprenants ", souligne le Pr Moussa Badiane. C'est également ce que pense le Dr Monabang Zoe, cardiologue au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Yaoundé. Pour elle, le développement de la télémédecine (qui permet à échanger via internet) va aider les se compléter. " Un radiologiste peut solliciter son confrère d'une autre localité pour l'interprétation d'un résultat qui lui échappe ", relève-t-elle.
Source: Le Jour Quotidien
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