A Bamenda, c’est le branle-bas des “hommes en tenue”, ce depuis hier. Dans la ville, des patrouilles de la police et de la gendarmerie se multiplient. Toutes les voitures sont fouillées au peigne fin. Une situation qui agace déjà certains usagers de la route.
Ce jour, date anniversaire de la Réunification entre les Cameroun francophone et anglophone, le Southern Cameroons National Council (Scnc) entend manifester pour exiger la séparation des deux entités.
Certains hauts responsables du mouvement sécessionniste ont promis d’organiser des manifestations à Bamenda et d’autres localités de la province. ”Nous ne devons pas baisser les bras et n’allons pas nous laisser intimider”, affirmait, la semaine dernière, Humphrey Mbingho, président du “ Norden ” zone, et Thomas Ngwacham, président de l’une des factions du mouvement, dans les colonnes de plusieurs journaux paraissant à Bamenda.
Dans un communiqué datant du 11 septembre et signé de Martin Luther Fon Yembe, ce dernier condamne les actes de violence ”injustifiés” et la ”détention” jusqu’à ce jour de plusieurs membres de ce mouvement sécessionniste.
Par ailleurs, ce même communiqué met en garde les gendarmes de Bui qui auraient juré de mâter les manifestants du Scnc si l’envie les prend de descendre dans la rue ce jour.
Depuis plusieurs jours déjà, Bamenda, Kumbo, Nkambe, fiefs du Scnc, ont connu un renforcement des forces de l’ordre. A cela s’ajoute un arrêté du gouverneur du Nord-Ouest, Abakar Ahamat, qui interdit toute manifestation publique, réunion et autre attroupement pendant la période du 29 septembre au 05 octobre 2008. Toute personne ou groupe de personnes qui violerait cette interdiction, précise cette décision, sera puni. Les forces de l’ordre, toujours selon cette décision, veilleront à son respect.
Le 1er octobre 1961, les provinces anglophones avaient obtenu l’indépendance et rejoint les régions francophones dans un État fédéral. En 1972, les institutions fédérales camerounaises ont été remplacées par un État unitaire, dans lequel la communauté francophone est prédominante. Chaque année, autour du 1er octobre, des groupes politiques appellent à manifester dans les provinces anglophones pour dénoncer leur marginalisation au sein de la politique nationale et revendiquer plus de droits politiques.
Depuis 1993, le Scnc appelle à la sécession des deux provinces anglophones et dénonce la marginalisation dont fait l’objet la minorité anglophone camerounaise. Après une série d’affrontements avec les forces de sécurité dans les années 90, le gouvernement a fini par interdire ce groupe en 2001
Source : La Nouvelle Expression
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