Sauf changement de programme et si tous les rapports sont ficelés (préfecture de
Kribi, marine marchande et autre la circonscription maritime du Mintransport de
Kribi), les 15 Chinois et leur chef devraient comparaître devant le juge ce
matin au Tgi de Kribi.
En début de semaine dernière, deux bateaux de pêches ont été appréhendés dans la
zone rouge interdite de pêche au large de l’Océan Atlantique à Kribi. La marine
marchande qui interpelle les deux navires va s’apercevoir que non seulement,
elle est en infraction, mais a à son bord outre l’équipage camerounais il y a 15
individus de nationalité chinoise. Hormis le fait qu’on ne peut pas les
identifier, ces pêcheurs d’un autre monde ne conversent ni en anglais, encore
moins en français. De source bien informée, ces derniers vivent dans ce bateau
depuis un an.
Lors de la fouille, la marine marchande va trouver dans les deux
bateaux, 45 kg d’alevins (poisson immature). Gardés à vue à la légion de
gendarmerie de Kribi, le patron des présumés clandestins a selon des sources
introduites, minimisé le problème, attendant des interventions de l’extérieur.
Hors, il s’avèrerait que nul ne peut dire avec exactitude si cet équipage en
dehors de la pêche ne mènent pas d’autres activités interdites par la loi. S’il
serait tôt d’aller en besogne dans ce sens, il est néanmoins à noter que
l’armateur et propriétaire des deux bateaux actuellement scellés dans les eaux
de l’Océan a sa base à Limbe.
Par ailleurs, le choix de Kribi, n’est pas un hasard. Car dans certains esprits,
non seulement les frontières sont poreuses de ce côté-là mais également les
contrôles ne sont pas assez regardants. Des sources révèlent ainsi, que Eboundje
non loin de Kribi où le bateau a ‘échoué’ récemment, était une escale prévue
dans le parcours des trafiquants. La marchandise humaine qui s’y trouvait avait
pour destination finale le Gabon. A quoi servait donc l’étape camerounaise ?
Ravitaillement ou embarquement d’autres ”colis” ? Nul ne le saurait. Toujours
est-il qu’une fois de plus, la découverte des Chinois sans papiers dans un
bateau de pêche pose le véritable problème de la porosité de nos frontières
maritimes, terrestres ou aériennes. Toutefois, le jour du
propriétaire est arrivé pour ces Chinois. Espérons seulement que l’on laissera
les mains libres aux autorités de Kribi, de remonter la filière et mettre à nu
les tenants et les aboutissants de cet autre scandale qui met à mal la sécurité
de nos frontières.
Source : La Nouvelle Expression
|