L'écrivain et mathématicien André Ekama a fait parvenir un mot à notre rédaction, à l'endroit de tous les compatriotes de la diaspora.
Par André EKAMA
Chers compatriotes,
C'est avec grande amertume que j'ai appris cette douloureuse nouvelle.
En revoyant les photos de nos sœurs et frères sur Bonaberi.com, j'ai plongé de larmes. Car ces valeureux filles et fils ont du rompre avec ce monde de beauté et aussi de chocs. Un choc au triste sort des vagues qui n'ont accusé d'aucune pitié pour ces âmes qui ne voulaient que passer des moments de joie avec les leurs.
C'est aussi ça l'étranger. Cet éloignement de la patrie. Mais, aussi, parfois, cette chaleur qu'on éprouve a tout instant de savoir passer des moments avec les siens pour oublier un peu l'isolement que l'on vit. Mais difficile à comprendre aussi bien que la douleur pèse dans nous. Peut-être plus de prudence encore pour toute la diaspora en quête des moments de solidarité avec les siens, soit par des rencontres de football ou par la célébration de notre 20 Mai national.
La Terre de nos aieux s'ouvrira pour accueillir nos sœurs et frères partis pour l'éternité. Aussi nous n'allons cesser de nous souvenir d'eux. Ils furent des camarades, des amis, des futures élites de ce pays mais surtout, des enfants de cette Afrique qui leur rend hommage.
Une Afrique meurtrie par des vicissitudes de toute empoigne mais qui a sa particularité de compatir. Un deuil national apaiserait encore ces familles directement impliquées et solidariserait beaucoup plus le sort des combattants qui ont voulu dans d'autres universités pour acquérir le savoir permettant de répondre plus tard au besoin du progrès social de leur origine. Nous revoyons par le cycle qu'ils suivaient quelle perte ils représentent à l'heure où des médecins sont en manque dans notre Cameroun. Voici que le destin aura frappé si fort sur la diaspora camerounaise.
Que des pleurs hier comme aujourd'hui mais, Dieu, recouvre le Cameroun de ta grâce afin que la mort de ton fils soit une porte de vie pour ce pays qui compte aujourd'hui ses morts.
Chers amis et compatriotes emportes par les vagues du fleuve Khaloum, que Dieu vous accueille dans son royaume et qu'il donne courage a toute la famille camerounaise de Guinée.
Nous disons merci a ceux qui sont au secours de ceux qui ont vu de près cette noyade car le choc en eux reste encore prompt.
Dieu exauce nos prieres,
Dieu au plus haut des cieux,
Protège le Cameroun entier,
Nous sommes tous plongés dans le choc.