Forum Bonaberi.com

[Makanaki]

[Eloïcha]

[quote="Makanaki"]

[italien]

[Haroun]

[quote="Britanie"]

[italien]

[Elan D'Anjou De PimPim]

Bon, 1 semaine jour pour jour après mon retour du pays, l'heure est maintenant au récit. Si je me suis accordé ce petit moment avant de me mettre à raconter, c'était pour me reposer un peu, histoire de reprendre mes esprits. Alors, le pays comment était-ce ?

Bon je vais relater point par point ce qui m'aura marqué en valeur positive comme en valeur négative.

Après pratiquement 10 ans d'absence, j'ai passé 2 semaines au pays. a Douala où j'ai atterri, je ne peux pas vraiment dire si les choses ont changé en termes d'infrastructures, parceque je suis un gars de Yaoundé, et même en quittant le pays il y'a une décennie je ne knowais pas doul, donc je ne peux pas comparer ce que j'ai vu avec ce qui existait quand je partais.

Par contre à Yaoundé, j'ai quand même noté des changements. de nouvelles routes ont été soit construites soit agrandies. la ville est un peu plus propre qu'avant. J'ai vu également qu'il y'a plein de nouveau endroits pour se divertir : des snack, des cabarets, des restaurants, des lieux où le confort n'a souvent rien à envier à celui de l'Europe. Mais ces lieux ne sont bien évidement pas accessibles à n'importe qui puisque ca coute cher. Par exemple le Djeuga Palace situé au Carrefour Warda.

J'ai également visité des endroits plus populaires comme le "Sans Caleçon" à Yaoundé, où les filles dansent nues. J'y ai même revu là-bas un ancien camarade du collège que j'avais pas revu depuis 15 ans ! Dans ces coins, il y'a de la bonne ambiance, de la bonne musique, on se sent vraiment au pays, parceque c'est là où on rencontre les gens de tous les milieux, de toutes les couches de la société, bref le peuple quoi. Et moi c'est justement ca que je recherchais.

Contrairement à mes craintes, ma santé et ma sécurité n'ont pas été inquiétées. Je m'attendais à ce que les moustiques se ruent sur moi, mais tel n'a pas été le cas. Peut-être aussi parceque je m'embaumais le corps avec un produit que j'avais acheté ici avant de partir, et qui est recommandé pour les séjours en zone tropicale, puisqu'il repousse les moustiques qui veulent s'approcher du corps ("5 sur 5 tropical" ca s'appelle). Pour ma santé, à mon arrivée j'ai pris du coartem, médicament préventif contre le paludisme. Durant tout mon séjour, j'ai juste attrapé le rhume à cause de la poussière et sans doute du brutal changement de température. Quand je quittais la France il faisait 15°, à mon arrivée à Douala il faisait 30° ! la chaleur était vraiment insupportable à Douala. J'ai préféré de loin les températures de Yaoundé qui se rapprochaient de celles de l'été en Mbeng. Mais la chaleur de Douala c'est vraiment abusé ! Je me demande comment les gens font au quotidien, ceux qui n'ont pas de clim. Parceque moi le ventilateur non seulement était insuffisant, mais en plus ca me donnait le rhume.

J'ai pu constaté que la vie est chère au pays, et ce du point de vue du camerounais biensur. Mais bon, moi venant avec des euros c'est clair que mon pouvoir d'achat est plus élevé. Par exemple quand je claquais 10.000 francs CFA quelque part, les gens mimbahaient que c'est flop, alors que moi dans ma tête je kno que ce n'est que 15 €. C'est un peu ca l'avantage du mbenguiste au pays, il peut dépenser sans compter. Tu tcha le taxi course ou dépôt comme tu veux, car c'est bien moins cher qu'en Mbeng.

Parlant de fric, j'ai aussi pu constaté à quel point les camerounais ont un rapport maladif avec l'argent, ce qui les rend d'une malhonnêteté ahurissante ! Tout le monde est malhonnête là-bas ! Tu dis à quelqu'un que go me buy tel truc, ca coute normalement 3 kolos, mais il va te tell que c'est 5 kolos, et couper ses 2 kolos sur ca. Même les vendeurs sont malhonnêtes, il profite d'une petite inattention de ta part pour te donner un reliquat inférieur à celui qu'ils auraient du te rembourser; et quand plutard tu t'en rends compte ils jurent par tous les dieux t'avoir remboursé le bon montant. On m'a fait ca à Douala. Je lui ai gui deux kolos pour un wé qui coutait kolo. la nga devait me back kolo, mais elle m'a seument back fap cent. J'ai pas fait attention, et j'ai pout directement les dos dans mon porte-feuille (En mbeng je n'ai pas pour habitude de vérifier ma monnaie, vu que la plupart du temps les calculs sont fait par la machine de la vendeuse, et aussi les gens sont honnêtes). Quelques minutes après que j'ai réalisé ca, je reviens la voir mais la nga me dit qu'elle ne se souvient plus, et que je n'ai pas de preuve qu'elle ne m'a pas remboursé le bon montant. Je n'ai même pas voulu discuté tellement sa mauvaise foi était pitoyable. Je me suis consolé en me disant que kolo ce n'est que 1.50€.

Parlant toujours de dos, je m'en doutais déja, mais j'ai pu confirmer que au pays, un camerounais qui kèm de Mbeng, n'est pas et ne sera plus jamais considéré comme un camerounais comme les autres. Tout le monde pense que tu es bourré d'argent au point de ne plus savoir quoi en faire. Tout le monde pense que ta vie est facile, et c'est comme ca que tout le monde essaye de te gratter, de te poser ses problèmes, et quels problèmes même didonc (Quelqu'un te demande d'être son manager parcequ'il veut se lancer dans le rap !). Chacun te voit comme une vache à lait. Et chaque personne que tu rencontres s'attend à ce que tu sortes ce que tu lui a "gardé". Les formules de politesse du début de la rencontre ne sont que pure folklore verbale. Très vite ils en viennent à l'essentiel, "Alors tu m'as gardé quoi" ?. Et dans l'esprit des gens, la quantité de chose que je devrais leur "garder" se doit d'être à la hauteur du nombre d'années que j'ai passé en Mbeng.

Cette mentalité m'a très vite saoulé ! Car je me suis rendu compte que ca m'empêchait quelque part de bien m'amuser. Par exemple chaque foi qu'il fallait sortir avec des gens, chacun comptait que c'est moi qui vais payer pour tout le monde. Une fois, deux fois, trois fois ca va, mais tous les jours pendant deux semaines c'est inconcevable ! Du coup ca fait que je n'ai par exemple pas été en boite au pays, car les gens comptaient que c'est moi qui allait buy tout. Il y'a une boite là où ils voulaient me bring à Douala. En fait tu ne paies pas vraiment l'entrée, mais tu payes la table avec bouteille, donc une table de 4 personnes c'est 35 kolos. J'ai même déja forget le name de la BT là, ca devait être "L'olympia" ou quelque chose comme ca. On était 9 qui étions chauds pour komot (donc fait 35 kolos fois 2, ca fait 70 kolos pour 8 personnes, sans compter le prorata pour la 9e personne !), mais tout le monde comptait sur moi pour buy pour eux juste parceque je suis le mbenguiste. Finalement on n'est pas go, parceque moi j'ai tell que je n'ai pas les dos pour tout ce monde. Et souvent c'était même des gens que je ne knowais pas hein. Parce certains voulaient venir avec leur djo ou leur cota, et tout ca pour que moi je buy, j'ai seument dis vous êtes malades hein ! C'est comme ca que je me suis par exemple retrouvé en train de buy l'entrée au concert des P-Square à 5 personnes, parmi lesquelles je ne connaissais en réalité que deux d'entre elles ! Moi même je ne suis pas go à ce fameux concert, parceque ca ne me disais rien. Je l'ai fais pour faire plaisir à des gens, à défaut de leur avoir ramené un cadeau de Mbeng.

Autre wé c'est que parfois tu dis comme ca à quelqu'un que bon on go tchop ou on go jong quelque part, la personne te bring dans un endroit super chic et super cher où lui même n'y va pas d'habitude. C'est plutard que j'ai compris que les gens m'amenaient souvent dans des endroits huppés où n'y vont jamais, juste histoire de profiter de ma présence pour découvrir ce qui d'habitude est inabordable pour eux, en se mettant en tête que c'est moi qui vais tout buy. Or moi c'est pas ce que je recherchais, je voulais être le plus possible en contact avec les réalités du peuple, et en celà je peux dire que j'ai parfois été déçu.


Tendancé !

[L'integree]

ok, tendance. Tu as kiep combien de ngas? Tu t'es protege? Combien de ngas t'ont drague la bas?
_________________
If you didn't hear it with your own ears or see it with your own eyes,don't invent it with your small mind and share it with your big mouth.

[Elan D'Anjou De PimPim]

Les coins que moi je recherchais c'étaient les endroits où tu peux par exemple go tchop ton poisson braisé en écoutant les anciens makossa, le genre que moi et Tatchape on aime là. Certes j'ai pu tchop mes poissons braisés et tout, mais je me suis très vite rendu compte que pour ce qui est de la musique les gens n'étaient pas du tout dans le même délire que moi. Moi je voulais les anciens makossa, mais j'ai constaté que au pays on n'écoute plus ca. Les gens sont plus dans l'air du moment que dans l'air du temps, surtout les jeunes. Eux ils vibrent au rythme des lady Gaga, X-maleya, P-Square et autres conneries du genre. Alors que moi je voulais du Nkotti François, Penda ndallé, Epée Ekoum, San Fan Thomas, Ekambi Brillant, Toukouleur, Mbarga Soukouss etc. J'étais seul dans mon film car les gens n'écoutent plus ca au pays. J'ai donc compris qu'en réalité il ne me restait plus que mes souvenirs du cameroun de mon époque, car la donne actuelle a changé. Après peut-être que c'est moi qui ne connaissait pas les bonnes adresses, ou qui n'était pas entouré des connaisseurs pour me bring dans les endroits où je pouvais me revivre mes ambiances de jeunesse. Mais en tout cas je n'ai pas enjoy les anciens succès au pays, et en celà j'ai été déçu.

Par contre dans les bars on joue de la bonne musique. Par exemple, j'étais dans un bar à Douala qu'on call que "facebook", les DJ m'a seument tué avec les sons là-bas massa. Là-bas on a tchop un violent poulet braisé mon frère, ensuite on a jong comme des malades. Il y'avait les ngas mal mauvais, mais bon, ce n'était plus de mon niveau. Ce sont les gars avec qui j'étais qui regardaient ca. Moi mon standard de ngas aujourd'hui est bien plus élevé. Parfois les gars loukaient une nga comme ca,et ils disent que gaaaars la nga ci est mo maaal; or moi quand je regardais la nga je ne lui trouve rien du tout !

Pour les ngas justement parlons-en. Ohhhhhhhhhhh mon gars c'est là où le Mbenguiste trouve toutes ses lettres de noblesse, toutes les ngas te veulent, aucune ne te résiste, même celles qui sont déja en couple avec des mouna, sont prêts à quitter leur gars pour toi. En deux semaines, j'ai kièp en tout deux ngas au pays. J'aurais pu kièp une 3e, mais elle avait ses madras et donc on s'est seument mop. Les deux autres ngas que j'ai kièp c'était la même semaine hein. Ca'adire la 1ère semaine de mon arrivé. Je n'ai pas kièp la 2e semaine parceque bon j'étais plus avec la famille et tout. Mais la 1ère semaine mon gars j'ai bien kièp les deux ngas, tendancé ! Surtout la 1ère, elle kièpait trop mo. Et ce n'était pas n'importe quelle nga, c'étaient de mo ngas ! Je me suis tcha 3 jours à l’hôtel rien que pour me faire plaisir et histoire ne pas être dérangé.

Francho les ngas sont certes très belles, mais aussi trop faciles au pays, trop même didonc ! C'est là où je me suis dis que faut vraiment faire attention, ne jamais kièp une nga du pays à balles réelles, c'est à dire sans préso, parceque ce sont les ngas qui ont au moins 5 chauds. Donc même si elle te chou son test, zero faute ! On sait qu'au pays tout s'achète. Si les gens achètent des diplômes, ce n'est pas un test de séronégativité qu'on ne peut pas buy. Donc, Préso ou rien ! Par ailleurs, j'ai remarqué que les ngas au pays ne s'épilent pas toujours, que se soit au nchoutou, aux aisselles, ou aux jambes.

Autre wé qui m'a marqué au pays, c'était la conduite. la façon dont les gens conduisent là-bas est vraiment hallucinante, j'ai eu la peur de ma vie sur les routes du pays. Par exemple quand j'ai tcha le bus pour faire Douala-Yaoundé, le genre de bus qu'on call le "gros porteur" là. Déja on est quitté tard, on a mis près d'une heure et demi pour sortir seument de douala, avec tous les embouteillages qu'il y'avait vers bonaberi. Une fois qu'on était sur l'axe-lourd, massa le chauffeur roulait comme un enragé. Tu croyais seument qu'il voulait se tuer, et qu'il voulait emporter les innocents que nous étions avec lui. On était comme dans un cerceuil roulant, tellement le gars filait !!! Il doublait dans des virages dangereux. Là bas tout fonctionne au klaxon. a partir du moment où moment où le gars klaxonne, il estime que tout le monde doit dégager de la route, comme si c'était la route de son père. la nuit nous a tcha en route, et la pluie s'y est ajouté. Vous imaginez à quel point je n'étais pas du tout tranquille. Le pire ce sont les passagers eux même qui encourageaient le chauffeur a filé en criant "Chauffeur le rythme est bon, lance encore, lance encore !!". Je disais seument dans mon coeur que hééééé qui m'a amené ici, tellement j'avais peur de ne plus revoir Paris. Quand finalement on est arrivé à Yaoundé, je komot du bus et c'est là où je vois que sur le bus il était écrit : "Le seigneur est mon berger", j'ai seument dis dans mon coeur que haaaaan je comprends maintenant. En fait c'est seument Dieu qui vous protège ici. Je me suis donc juré que la prochaine fois que je go au pays, je ne prendrai plus JAMAIS, je dis bien, plus JAMAIS les transports en commun et les transports inter-urbains. Je go au pays, je loue ma bougna et je suis tranquille.




Tendancé !

[Elan D'Anjou De PimPim]

Et là-bas au pays malgré que j'étais simple, les gens arrivaient toujours à kno que je suis mbenguiste. J'avais beau essayer de me fondre dans la masse, faire comme tout le monde, mais il y 'avait toujours certains wés qui me trahissaient inconsciemment. Par exemple, une fois je suis djoum dans le taxi, et j'ai mis la ceinture de sécurité. C'est quand j'ai vu que les gens me loukaient bizarrement que je me suis vite rappelé que au pays on ne met pas la ceinture de sécurité, et j'ai moi même enlevé pour faire comme tout le monde. Parfois je finissais de tchop un wé comme ca, et je garde l'emballage en main en attendant d'être devant poubelle pour le jeter, alors que les gens dès qu'ils finissent de tchop, ils jettent directement l'emballage au sol. Il y'a aussi ma politesse qui me trahissait. J'arrive dans un magasin ou un restau, sans whitiser hein, je dis bonjour, s'il vous plait, est ce que je pourrais avoir ceci ou celà. Dès qu'on te gui, tu dis merci, bonne soirée. Alors qu'au pays les gens ne kno pas la politesse là, c'est la sauvagerie, l'agressivité et la discourtoisie qui règnent. Les gens sont tellement agressifs et impolis que je me demande même comment le Camer fait pour rester en paix.

Il y'avait aussi certains wés que je faisais qui leur était totalement étrangers, alors que pour moi ce n'est que normal. Par exemple, je djoum dans un endroit avec mes cotas pour qu'on tchop le poisson braiséou les beignets haricots par exemple. Je ask qu'on me bring l'eau je wach mes mains, la nga bring l'eau en attachant la bouche. Mon cota wach ses mains dans l'eau, et après la nga me tend la même bassine pour que je wach mes mains dans la même eau. Je lui dis que non, go changer l'eau. Mon cota vient de wach ses mains dans cette eau, donc l'eau ci n'est plus propre. Bring moi une nouvelle eau, ou alors tu me chou l'endroit où je peux wach mes mains. Parce si c'est juste frotter ses mains dans une eau sale, autant je le fais dans une rigole en bordure de route et je reviens manger. de plus, tu me tends l'eau sans me tendre le savon. Ce n'est pas l'eau qui tue les microbes, c'est le savon. Et l'eau n'est là que pour enlever le savon sur les mains et non pour tuer les microbes. Quand tu leur dis un truc comme ca, ils trouvent que aka tu fais ton mbenguiste alors que ce n'est pas ca, c'est juste les bonnes manières, à savoir l'hygiène. a ce propos, j'ai pu constater que les gens sont très peu portés sur l'hygiène et la propreté au pays. Du coup, même pour toi qui fait attention, il est très difficile de rester propre au pays malgré toute la bonne volonté que tu peux y mettre. Quand j'ai compris ca, très vite, j'ai arrêté de porter mes fringues stylés de Mbeng, la plupart du temps j'étais habillé très simplement : tee-shirt, pantalon, babouches. Aussi, j'évitais de manger chez les gens. Chaque fois qu'on me proposait à tchop chez les gens, je disais non merci. Le seul wé que j'acceptais c'était à boire puisqu'on ouvre devant moi. Je me refusais également à tchop les wés qu'on vend en bordure de rue, de peur de rentrer avec un ténia dans le ventre.

Autre wé c'était les coupures d'eau et d'électricité, j'ai vu que c'était toujours très à la mode au pays. Tu es comme ca en train de te wach avec le savon sur toi, et subitement on coupe l'eau. Ca fait même deux jours avant de revenir. Pareil pour l'électricité. Bref des coupures auxquelles je n'étais plus du tout habitué.

Même au niveau des fréquentations, c'est à dire les gens avec qui j'ai grandi à l'époque, et que j'ai revues. Je me suis rendu compte qu'on n'avait plus grand chose en commun si ce n'est nos souvenirs, tellement nos vies actuelles ont pris des trajectoires différentes. Beaucoup parmi eux, qui à l'époque étaient des gamins et des gamines, ont aujourd'hui plus d'enfants que de diplômes, ils n'ont pas de travail. Leur vie se résume à faire des enfants, boire, manger, baiser, faire des enfants, regarder la télé, trainer au quartier, faire des enfants, taper les commentaires, dormir, faire des enfants. Rien à voir donc avec la vie qui est la mienne. de tous ceux que j'ai revus au pays, il n'ya que deux, je dis bien 2 personnes que j'ai vues comme ca et qui m'ont dit Elan on va boire en l'honneur de nos retrouvailles, et c'est nous qui payons pour toi. Pourtant ces deux personnes ne roulent pas forcément sur l'or. Ils ont juste pu donner un sens à leur vie (faire des études, trouver un travail), au point de ne pas avoir besoin de gratter le mbenguiste ou de lui quémander quoi que se soit. C'est là où j'ai compris que dans la vie, il faut fonctionner avec les gens qui ont à peu près le même profil ou les même centres d'intérêts que toi. C'est pourquoi je me suis dis que la prochaine fois que j'irai au pays, j'essaierai de m'arranger avec mes cotas de Mbeng pour qu'on y aille à la même période, et qu'on puisse s'amuser ensembles. Parcequ'en trainant avec des désœuvrés, qui ne pensent qu'à boire ou chanter le rap, non seulement ca ne te fait pas profiter de ton séjour, mais en plus ca ne t'apporte rien du tout. Au contraire, tu t'ennuies très vite.

En gros, le séjour au pays a été mitigé. Il n'y a qu'au niveau familial que tout s'est bien passé dans l'ensemble : revoir ses parents, frères et sœurs en vie et en bonne santé. Aussi, durant tout mon séjour, ma santé et ma sécurité ont été préservés, et j'ai pu repartir avec de bons souvenirs. Par contre, plein de choses m'ont aussi déçu. Au niveau des infrastructures, je n'ai pas été émerveillé tant que ca, et très vite j'ai compris que sur certains plans il ne me restait plus que des souvenirs (par exemple l'ambiance des anciens makossa). Je me suis aussi rendu compte que je n'étais plus le camerounais d'il y'a 10 ans quand je partais, et que de toutes les façons je n'étais plus vu et considéré comme un camerounais ordinaire. Le choc culturel a été brutal, il y'a plein de choses dans lesquelles je ne me reconnaissais plus du tout, et que je ne supportais plus du tout, même si je me prenais des réflexions du style : "néssa avant que tu ne partes tu faisais aussi comme ca ?". Oui mais sauf qu'en 10 ans, j'ai changé, j'ai grandi, j'ai muri, et surtout j'ai vu et vécu autres choses qui m'ont façonné une nouvelle disposition de l'esprit. Je ne renie pas ma culture ou mes origines, mais je dis qu'à ce que j'étais auparavant, s'est ajouté ou substitué une part de ce que Mbeng m'a apporté. C'est l'addition des deux qui fait le moi d'aujourd'hui.

Peut-être que ce fossé qui s'est creusé est du au fait que je suis resté longtemps sans allé au pays, et donc sans être au parfum des réalités locales. Sans doute ! Mais je pense qu'on ne refait pas le monde, ni les gens. Aujourd'hui je suis celui que je suis, et je ne pourrais plus jamais être celui que j'étais avant de partir, je ne pourrais plus jamais être comme ceux qui n'ont jamais connu autre chose que la vie au Cameroun. Ainsi, je peux dire que je ne me vois pas retourner vivre au Cameroun dans un futur proche. Cependant, j'ai décidé d'aller désormais au Cameroun chaque année, et au moins une fois par an. Ce n'est pas bien de rester déconnecté des réalités du pays, surtout que je sais pertinemment qu'à long terme je retournerai vivre au Cameroun.


Tendancé !

[L'integree]

Awwwwwwwwww ton recit est emouvant Elan. Et dans l'ensemble les commentaires que tu fais sont les memes que j'entends d'autres personnes qui sont reparties apres de longues annees. Je crois que je serais aussi depaysee que toi lorsque je m'y rendrai soon. Anyway, au moins je suis deja preparee psychologiquement.

Tendance.
_________________
If you didn't hear it with your own ears or see it with your own eyes,don't invent it with your small mind and share it with your big mouth.

[L'integree]

[mefo]

[Pat.T]

[foxyforever]

[silazor]

[silazor]

Elan féclicitation et Grand Merci pour le temps que tu prends pour rediger ce rapport de ton séjour au pays .
ca va mettre et préparer les gens qui sont déconnecté du bled et leur donner un exemple concret du ressentiment d'un camer qui a fait longueur sans back au pays.

je te dis encore merci pour ce recit que tu as fait.

il ya dedans plein de conseils que tu donnes aux lecteurs et bcp de réalités que tu nous mirroite dans ce rapport. ca permet de revoir ses plans pour le voyage au pays très prochainement .

au fait Bess, tu n'étais pas à Bamenda dernierement à Noel?
_________________
la meilleure façon de prédire l'avenir, c'est de le créer

http://www.afrikan-mosaique.com

[L'integree]

[italien]

man Elan,
"facebook" est un très très grand coin à ange-raphael et je confirme ton récit sur l'ambiance qui y règne: tu me prends ce DJ et tu le put à la Pledra-Paris et il va s'imposer en très peu de temps.
Puis la BT de doul devrait être le "St Georges" (si tes combi l'ont descrit comme étant la référence actuelle sur Doul).

Pour le reste, je crois que tu as noté que "se fondre dans la masse a été une stratégie très utile pour vraiment enjoy" et la prochaine fois prends tes dispositions pour enjoy davantage...


As-tu eu l'occasion de te confronter avec l'administration publique (béré, services ministériels,...)?? Si oui, qu'as-tu relevé de particulier?
_________________
Martin Luther King: «L'Afrique n'a besoin que des meilleurs. Quel que soit ce que vous fassiez, soyez les meilleurs ».
Nelson Mandela(18.07.1918--05.12.2013): «Education is the most powerful weapon for bring the change in the world».

[Tatchape]

aahahah man elan bon retour hein

gars c'est ça le pays hein
mais quand tu met aussi long sans go là tu est parfois deçus car un peu plus deconnetté hein

les prochaine fois tu vas encore mieux te sentir car tu vas toi vivre comme un man du pays et tout ça vas passer devant toi sans rien te dire hein
_________________
(2011)avant 2015 CHACUN SA LAURA
les euros font fonctionner les neurones

[kandykiss]