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Forum Bonaberi.com Le Cameroun comme si vous y étiez
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silazor Grand shabbeur

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 2948
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Posté le: Tue Jan 26, 2010 11:25 pm Sujet du message: Homosexualité : Vampirisme |
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je vous avait dit non . continuez a encourager ca
Le thème du double est un poncif de l'ethnologie africaniste. Il m'a cependant semblé nécessaire d'y revenir. la notion de double m'intéresse parce qu'elle me permet d'appréhender d'un côté l'homosexualité, de l'autre toute la stigmatisation qui l'entoure. Elle lui donne son contexte fantasmatique et la fait émerger dans un univers de violence Cette notion me donne aussi l'occasion de discuter d'autres questions qui ne sont pas moins importantes: qu'est-ce qu'un acte sexuel, homosexuel ou hétérosexuel, quelles sont les représentations qui entourent la soumission, la domination sur le plan sexuel? Si je peux apporter une réponse à ces questions, je m'offre alors le moyen de replacer dans son contexte l'émotion collective qui s'est emparée des Camerounais à la publication d'une liste de personnes par certains journaux locaux qui prétendaient que c'étaient des homosexuels. Je mettrai ainsi en relief les ressorts qui sous-tendent une telle publication et les enjeux qu'elle comporte. Je prends la liberté de présenter la situation de confusion qu'elle a engendrée comme une confrontation de la société civile par presse interposée à l'Etat, et je me donne le projet de comprendre la mécanique d'une telle confrontation. Une conceptualisation de l'Etat guide cette analyse, celle qui le peint sur un triptyque dont les trois volets distinguent l'Etat institutionnel, l'Etat réel et l'Etat fantasmé.
I- Une confrontation avec l'Etat
la presse privée camerounaise existe. C'est un acteur de la société civile qui se remarque par sa présence constante et multiple. Plusieurs titres sortent régulièrement. Une dizaine ont atteint une véritable régularité. Les autres connaissent parfois des éclipses plus ou moins longues. Il existe aussi des radios privées et trois chaînes de télévisions indépendantes, mais je vais m'attarder sur la presse écrite. Celle-ci se fait remarquer par une prééminence accordée aux sujets à caractère politique, avec une attention particulière aux faits supposés ou réels des membres du gouvernement. Elle adopte un ton souvent critique à l'égard du gouvernement, avec parfois une ligne éditoriale systématique. Il y eut un moment, pendant la décennie 1990, où elle était assez complaisante à l'égard de l'opposition, mais cette espèce de flirt a vécu.
Compte tenu de la modestie de ses moyens, elle est incapable de recruter des journalistes vraiment qualifiés et se contente d'un personnel dont la bonne volonté sert souvent de qualification personnelle. Cela se ressent dans le niveau des analyses et le style, la maîtrise de la langue d'écriture elle-même étant bien inégale. Biloa Ayissi par exemple, directeur de publication du journal Nouvelle Afrique, contre lequel plusieurs plaintes seront déposées dans l'affaire de l'homosexualité, et des condamnations prononcées, est un ancien commissaire de police radié des effectifs de la sûreté nationale à cause d'états de service passablement grisâtres. Beaucoup de ses homologues présentent des lettres d'accréditation tout aussi éloquentes. C'est cet acteur là qui s'attaque à l'Etat dès décembre 2005, le mois de janvier voyant l'attaque se préciser.
En parlant d'Etat, je ne pense pas à l'Etat institutionnel, à l'administration. a aucun moment, les institutions de la République ne sont questionnées. Les lois ne sont pas remises en question, ni le fonctionnement de l'appareil. Cependant, à côté des évêques, des professeurs d'université, des hauts responsables d'entreprises privées ou publiques, on compte onze ministres dans la liste des cinquante noms que la presse affiche en les accusant d'homosexualité. On peut aussi identifier dans la liste plusieurs anciens ministres, membres du parti au pouvoir. Il s'agit donc de l'Etat réel, tel qu'il fonctionne, car comme le dit Lucy Mair (1965 : 241-242), ce ne sont pas les institutions qui se rencontrent, ce sont les hommes. Il faut donc prêter une attention soutenue à ces interactions entre individus pour avoir une idée réelle du fonctionnement de la machine étatique. Accuser publiquement onze hommes d'Etat de violer la loi et de se confondre dans le stupre, c'est obligatoirement s'interroger sur le fonctionnement de l'Etat, c'est clamer publiquement qu'une menace pèse sur l'Etat, car il s'agit d'un grave dérèglement.
C'est aussi poser la question de leur désignation, des mécanismes qui ont présidé à leur sélection, et hypothéquer leur survie politique, leur longévité au poste qui leur a été confié. Dire que onze membres du gouvernement vivent en marge de la loi et de la morale, c'est appeler nécessairement une réaction de l'autorité qui leur a confié des maroquins, car si leur déchéance est prouvée, ils ne peuvent pas continuer de garder les postes dont ils sont les titulaires. Même si ces questions ne sont donc pas explicites dans les journaux qui soulèvent l'affaire, elles sont implicites pour le lecteur. Mais ce qui est présenté dans la presse, ce n'est pas une description de la mécanique administrative ou politique, ni une analyse institutionnelle. Ce que la presse livre au public, c'est l'Etat tel qu'il est fantasmé. a cet égard, la presse sert ici de miroir parce qu'elle offre au public une image de ce que celui-ci croit voir dans la gestion des affaires publiques. Les faits, tels que présentés, donnent corps à des rumeurs persistantes, et la publication de celles-ci les solidifie, leur conférant une consistance par la magie de l'écrit.
Il s'agit dans cette analyse de bien distinguer ces deux niveaux conceptuels. Dans un cas, on offre une image de la réalité telle qu'elle est vécue dans les bureaux, dans les couloirs, dans les hautes sphères de l'Etat, même si cette réalité n'est pas étalée au grand jour, et dans ces conditions, la presse se serait donné un rôle de dévoilement, de démystification, d'éclairage. Il eût fallu alors une véritable enquête et une présentation des résultats de cette enquête. Ce qui est livré au public par contre ne contient ni données de terrain résultant d'une enquête, ni éléments de preuves permettant d'étayer ce que les journalistes ont considéré comme une information. Dans ce sens, les journaux participent à la construction d'un mythe, celui d'une pratique courante d'une homosexualité rituelle, sorcière et criminelle généralisée au sommet de l'Etat, utilisée pour signer une appartenance à une sorte de confrérie ou de loge. Il s'agit de la reprise et de la consolidation de fantasmes, d'images mentales collectives que je décrypterai à la suite de cette analyse.
Un deuxième élément qui me permet de parler de confrontation à l'Etat est qu'à la suite de ces publications, le problème est soumis à la justice. Les textes fondateurs reconnaissent la séparation des pouvoirs au Cameroun, même si dans les faits, l'exécutif garde encore la haute main sur le fonctionnement de l'Etat. Il fut une période où, à la suite d'une situation de ce genre et en application des lois sur la presse et sur la subversion, le journal aurait été saisi et les directeurs des organes de presse arrêtés et mis en détention administrative, c'est-à-dire sans jugement et pour une durée que seuls les administrateurs auraient eu le pouvoir de décider. D'ailleurs, il est fort peu probable que de tels articles auraient pu être publiés, puisque le pays fonctionnait sous le régime de la censure préalable, et que les journaux devaient être soumis à la lecture du préfet ou des responsables du ministère de l'administration territoriale au plus tard deux heures avant leur mise en circulation. Ces censeurs avaient le pouvoir de saisir tous les exemplaires imprimés, y compris les matrices d'imprimerie, les montages typographiques. la censure n'aurait pas empêché l'arrestation des responsables de la publication, et il aurait suffi d'un coup de téléphone à un commissariat de police pour obtenir la garde à vue illimitée des journalistes. la situation a considérablement évolué, et bien qu'il s'agisse de ministres, l'affaire a été portée devant les tribunaux. Aucune procédure purement administrative n'a été déclenchée.
L'administration n'est cependant pas restée indifférente. Elle a réagi vigoureusement. Le ministre de la communication, monsieur Pierre Moukoko Mbonjo, lui-même mis à l'index par les journaux et désigné à la vindicte populaire comme homosexuel, a condamné, en tant que tutelle, dans un discours ce qu'il a considéré comme une dérive et un manque patent de professionnalisme. Le président de la République s'est aussi permis une allusion au cours de son discours traditionnel à la jeunesse du 10 février, veille de la fête de la jeunesse. Il n'y a pas eu cependant d'acte administratif, une saisie par exemple ou une descente de la police. Les journaux se sont vendus, et les photocopies des articles aussi.
Il appartenait donc aux tribunaux de trancher, et monsieur Grégoire Owona, ministre délégué à la présidence en charge des relations avec l'Assemblée, qui a déclenché la riposte judiciaire en étant le premier à déposer un dossier d'accusation et à engager un procès, s'est présenté au tribunal comme n'importe quel citoyen, en compagnie de ses avocats, parfois en l'absence des directeurs des publications concernée, échaudés par la perspective d'une arrestation à l'audience. Ce n'était pas souvent arrivé avant, sauf dans les cas où c'était l'Etat lui-même qui déférait un membre du gouvernement ou un ancien membre du gouvernement devant l'action judiciaire, dans les cas de détournement de fonds par exemple. Ici, un citoyen s'estimant bafoué défendait son honneur devant un autre citoyen qu'il accusait de diffamation, et demandait au législateur de lui rendre cet honneur en reconnaissant les faits de diffamation et en condamnant celui qui s'était rendu coupable d'un tel acte.
Si la justice a un rôle organisateur, celui de tracer les coupures, les démarcations entre le permis et l'interdit, celui de veiller à la bonne exécution et à la consolidation du contrat social, et si c'est ce rôle que lui demande de jouer un ministre de la république, implicitement, elle apparaît dans une autre fonction ici, celle de déconstruire les inégalités entre les détenteurs du pouvoir et les simples citoyens, et de contribuer à installer l'horizontalité. Il est vrai que le fonctionnement de la justice est lui-même par essence inégalitaire, puisque par exemple, ceux qui ont l'argent peuvent s'assurer les services des meilleurs conseils, mais cette inégalité dans les faits se démarque de sa véritable idéologie, car tous sont censés être égaux devant la loi. Dans le cas d'espèce, tous se sont présentés devant le juge, et chacun a pu étaler ses arguments, aidé de ses avocats. Le tribunal ne peut donc plus être seulement l'instrument qui dit le droit, mais il devient une machine de l'ingénierie sociale à travers laquelle sont laminées certaines inégalités, celle qui aplanit les saillies.
Par le pouvoir judiciaire, l'Etat était donc impliqué dans cette affaire, et on lui demandait de jouer un rôle d'arbitrage. la société civile étant l'une des parties en conflit à travers le rôle joué par la presse, on peut alors retenir l'idée d'une confrontation entre les deux. Mais l'implication de l'Etat va au- delà de l'intervention de la machine judiciaire. la presse organise une pression plus intense encore, et cherche à acculer les hauts responsables administratifs en faisant monter la tension. Elle mène donc une sorte d'offensive à travers ce qu'on a pu appeler "la presse des listes ". la publication de la liste honnie des prétendus homosexuels a eu un tel impact que des journaux qui publiaient à 5000 exemplaires ont pu augmenter leur tirage jusqu'à 20000. C'est donc une voie qui semble productive pour les directeurs de journaux. D'autre part, le "Top 50 ", selon le nom populaire donné à la fameuse liste, a valu une grande popularité à monsieur Biloa Ayissi, celui qui a eu l'idée de l'afficher dans ses colonnes. Dans une ville comme Yaoundé, tout le monde en parle, et s'il y a quelques personnes qui condamnent cette initiative pour son homophobie avérée et l'absence de preuves qui la caractérisent, la majorité la louent et lui prêtent foi. L'opinion populaire crie qu'il a eu le courage de dénoncer ce que tout le monde taisait. Il renforce lui-même les convictions en prétendant détenir les preuves de ce qu'il avance. Ce nouveau contexte va accoucher du phénomène de la "presse des listes ". On publie ainsi la liste des milliardaires, puis celle des fonctionnaires les plus corrompus, ceux qui sont censés s'être enrichis en détournant les deniers publics. On la publie même deux fois, après l'avoir retouchée. Le succès est moindre, mais la ferveur populaire demeure. Les listes sont d'ailleurs reprises d'un journal à l'autre, certains noms disparaissant pour laisser la place à d'autres.
Dans ce cas là aussi, c'est le sommet de l'Etat qui est visé, et il s'agit une fois de plus de hauts fonctionnaires occupant des postes névralgiques. Le procédé n'a pas changé, et les journalistes qui signent ces listes n'apportent aucun élément de preuve à leurs affirmations. Mais les détournements de fonds et la perception des dessous de table sont des pratiques si courantes que le lectorat n'a pas besoin de preuves pour ajouter du crédit à ce qui lui est présenté. Une fois de plus, la presse donne corps aux rumeurs et des visages aux délits. Cependant, avec la multiplication des listes, on sent bien une intention. Même si cela n'est pas dit clairement, on voit bien qu'il s'organise intentionnellement par ces procédés une pression sur les hautes sphères de l'Etat et sur les responsables du sommet de la pyramide. En citant leurs noms et en faisant d'eux les auteurs d'actes répréhensibles, la presse se drape dans les habits du personnage qui brise le silence et franchit la barrière qui a permis jusque là au système de se perpétuer. Elle semble violer les tabous, même si elle ne relaie que ses propres fantasmes et ceux du public. Elle se peint une image de justicier et donne l'impression de sévir là où l'Etat a failli.
la corruption est un sujet extrêmement sensible car d'un côté, elle est présentée comme l'une des causes de la récession économique. C'est parce que les fonctionnaires ont détourné l'argent qu'il n'y en a plus dans les caisses de l'Etat et dans les escarcelles. Ils ont donc une responsabilité dans le malaise général consécutif à la crise que vit la population. Les assiettes sont vides parce que leur ventre est bien plein. Cette responsabilité restait diluée dans ce magma que constitue le corps administratif et personne n'était désigné du doigt. En livrant certains noms, la "presse des listes" permet de désigner certains coupables. D'autre part, tous ceux qui ont eu à suivre un dossier dans une administration publique ont été confrontés au phénomène de la corruption. Les actes administratifs sont couramment monnayés, et in dossier n'avance que si l'intéressé paye ceux qui sont chargés, à chaque étape, de le traiter. Cette pression constante des agents du service public sur les usagers a engendré des frustrations et une certaine impopularité des fonctionnaires au sein de la population. Personne ne doute donc que les visages montrés par la presse, qui joint à chaque nom une photographie, sont ceux des responsables les plus corrompus du pays. On ne demande pas les preuves puisque chacun-a eu, à une occasion ou à une autre, à subir la rapacité d'un agent de l'administration. Tout le monde se réjouit que ce système soit attaqué et certains espèrent qu'il sera démantelé, et au moins affaibli.
Un dernier lien à l'Etat est la sorcellerie. L'homosexualité, telle qu'elle est présentée dans ce contexte, est un acte de sorcellerie criminelle, et nous le démontrons plus loin. Il peut paraître surprenant que la sorcellerie semble caractériser l'Etat. Un certain nombre d'auteurs (Abega, 1998a; Fisiy, 1998; Geschiere, 1995, 1998, 2000 & 2002; Meyer, 1998, Marshall-Fantani, 2000, Nyamjoh, 1998; Schatzberg, 2000), ont cependant pu établir le lien récurrent entre la croyance à la sorcellerie et l'Etat africain. D'un côté, les vieilles croyances à la sorcellerie ne sont pas mortes, loin de là. Elles se sont justes transformées, et elles ont tendance à revenir, réanimées dans certains cas par les nouvelles religiosités d'obédience chrétienne (Abega, 1994). D'autre part, la sorcellerie apparaît souvent comme le côté sombre du pouvoir, et posséder un pouvoir, qu'il soit politique, économique ou intellectuel signifie pour beaucoup qu'on fait allégeance à la sorcellerie, et les noms des chefs d'Etat africain, Mobutu, Kérékou, Eyadema, Bongo ou Houphouët-Boigny par exemple, ont souvent été associés à des personnages présentés comme des sorciers dont ils tenaient leur pouvoir.
C'est cette sorcellerie qui explique leur ascension politique et leur maintien dans un contexte généralement tourmenté. Mais elle explique aussi les conflits, les disgrâces, etc. Ce qui rend ces personnages si impopulaires, c'est qu'en les présentant comme des adeptes de la sorcellerie, on en fait aussi des criminels. En effet, l'obtention des bénéfices de la sorcellerie se fait par des "sacrifices humains ". Il ne s'agit nullement d'immoler des personnes vivantes, encore que la découverte régulière dans les grandes villes de cadavres d'enfants mutilés, et parfois même d'adultes, auxquels on a ôté le sexe ou les globes oculaires, alimente avec persistance la rumeur dans ce sens. Par contre, quand meurt quelqu'un, de maladie ou d'accident, dans l'entourage immédiat d'un de ces hauts personnages, ce dernier est presque toujours soupçonné de l'avoir "vendu" pour acquérir de nouveaux pouvoirs ou pour grimper les échelons dans le domaine professionnel ou économique.
Les ministres, les directeurs de grandes sociétés d'Etat sont donc souvent accusés de pratiquer la sorcellerie, de s'être associés chacun les services d'un sorcier qui le protège en même temps qu'il œuvre à affaiblir les rivaux, et d'être coupables de plusieurs meurtres, les victimes étant frappées de maladies pour dissimuler l'homicide, ou étant victimes d'accidents. la sorcellerie offre ainsi une grille d'interprétation des ascensions sociales et de la structuration du milieu politique en Afrique. L'homosexualité présentée comme un acte de sorcellerie participe donc de cette lecture, et en la dénonçant, le journaliste s'attaque à des criminels, ce qui en fait un héros.
On peut par exemple lire les ligues qui suivent sous la plume de François Soudan du journal Jeune Afrique :
Tribunal de première instance de Yaoundé, vendredi 3 mars. Amougou Belinga, directeur du journal L'Anecdote, n'entend pas le juge prononcer la sentence délivrée à son encontre quatre mois de prison ferme et I million de F CFA d'amende pour diffamation caractérisée. Prudent, celui par qui le scandale est arrivé ne s'est pas présenté à l'audience. Ses avocats annoncent leur intention d'interjeter appel pendant que, dehors, une foule de curieux à laquelle se sont mêlés des groupes de jeunes étudiants hystériques revêtus de tee-shirts sur lesquels est imprimé " Non aux homosexuels ! " huent le verdict. Au même moment, à quelques centaines de kilomètres de là, dans la ville anglophone de Buéa, des heurts opposent la police à plusieurs groupes de manifestants homophobes.
Pour eux, comme pour beaucoup de Camerounais Amougou Belinga est un héros, celui qui a osé décrire la réalité sans fard alors que l'élite et ses médias mentent et dissimulent. N'a-t-il pas dénoncé, à la une de son journal, avant d'être muté par d'autres, le " complot " homosexuel qui plane sur le Cameroun ? N'a-t-il pas eu le courage de publier la liste nominative des "pédés et lesbiennes de la République" ? Quant au plaignant, le ministre Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du parti au pouvoir, dont les avocats n'ont pu sortir du palais de justice qu'après l'intervention de la police antiémeutes il a beau "remercier le bon Dieu" qui lui a permis de " laver son honneur ", personne ou presque ne l'écoute. Et nul verdict ne pourra compenser le déluge d'insultes, de railleries, d'invectives et de suspicions qui est depuis plus d'un mois son lot quotidien.
Il est donc important de s'attarder sur les représentations de ce phénomène.
II- Vampirisme ministériel
la littérature sur la sorcellerie (CNRS, 1971, Abega, 1987; EvansPritchard, 1937; Laburthe Tolra, 1977; Lavignotte, 1936; Thomas et al., 1975; Mallart-Guimera, 1981 ; Lallemand, 1988) a rendu classique la perception de la pluralité de la personne humaine, l'homme ayant un double invisible et immatériel. Chez les Fang du Gabon et de Guinée équatoriale comme chez les peuples du Centre et du Sud Cameroun qui appartiennent à la même ethnie et au même continuum linguistique, les populations parlent couramment d'Ecu. Ecu est une entité qui est parfois présentée comme un polype viscéral. Ce polype est comme une âme. Il est le double, ou il est chargé d'animer le double. On lui prête beaucoup de vertus et on lui attribue les qualités exceptionnelles d'un individu. Celui qui réussit dans les affaires, la politique, les ritualistes, les devins, les grands guerriers, les guérisseurs sont censés en posséder un. la présence de l'évu rend possible l'existence du double. Ceux qui n'ont pas d'evu, ou dont l'evu n'a pas reçu les pouvoirs nécessaires, ne peuvent pas agir à travers le double, ni même en sentir la présence.
C'est ce double qui participe aux rencontres des sorciers, c'est à travers lui que s'effectue le cannibalisme occulte. Ainsi, les doubles des sorciers mangent les doubles de leurs victimes, et celles-ci, qui continuent de vivre pendant un moment sans rien sentir, tombent malades ou meurent peu après. Ce qui arrive au double a donc des répercussions sur la partie matérielle de la personne.
Ces croyances sont courantes en Afrique, même si on peut distinguer des variantes ou des détails particuliers, ou encore une verbalisation propre d'un peuple à l'autre. Pierre Bamony (2000: 551), s'inspirant d'Amadou Hampaté Bâ, en donne la synthèse suivante:
On peut poser, à titre de synthèse, que la personne humaine' est composée des trois principes fondamentaux suivants 1) l'enveloppe corporelle ou corps matériel; 2) les principes vitaux ou structure biochimique ; 3) le principe spirituel ou âme.
Le "principe vital" qui contrôle directement la physiologie du vivant est commun à l'animal et à l'homme, le deuxième principe étant propre à l'homme et se présentant comme " le centre de la force vitale totale ", et son rôle se rapportant à une "réalité bio-psychosociale ", et consistant à " vivifier l'homme ". C'est sur lui qu'intervient la sorcellerie, et la vie d'un individu en dépend, puisque le sorcier peut le détruire. Le sommeil est le moment où l'âme, ce double immatériel, quitte le corps. Elle échappe alors aux lois de l'espace et du temps. C'est à ce moment que les sorciers peuvent l'attaquer et l'anéantir. C'est à ce moment que cette âme est le plus vulnérable Toutefois, il est permis de se demander à quel moment on passe de la tradition à la rationalisation On préférera ainsi revenir à Hampaté Bâ (1974: 53) lorsqu'il note :
Cette conception du "double ", les Peuls la partagent avec tous les animistes d'Afrique; c'est le mbeelu, double de l'âme (youki) qui voyage â son gré hors du corps spécialement pendant le sommeil de celui-ci, et peut agir très loin et à l'insu parfois de la personne qui dort; c'est pourquoi on ne doit jamais réveiller brusquement un dormeur; on doit d'abord faire une incantation servant d'écran, afin que l'âme ne se précipite pas dans " le fleuve du sang ".
C'est sur le double encore que vont agir les sorciers, car il est plus vulnérable hors de sa carapace.
Il est important de se pencher sur cette notion de double dans la mesure où elle continue encore aujourd'hui à structurer tout le champ de la sexualité, même chez ceux qui affirment ne plus y croire, et qui sont bien nombreux Elle permet de comprendre les représentations locales de l'homosexualité, les rêves érotiques, les fantasmes, etc.
On peut avoir un pouvoir sur le double, et agir par lui. On peut aussi ne pas avoir ce pouvoir. C'est ce qui distingue les sorciers des autres personnes. Quand on a ce pouvoir, il nous permet d'agir sur les doubles des autres, y compris ceux qui n'ont aucun pouvoir sur leurs propres doubles, On peut les attaquer, les vider de leurs forces, leur infliger des maladies les dévorer. On peut aussi leur imposer un rapport sexuel à travers leur double.
Ainsi donc, ce qu'on appelle vulgairement sorcellerie est le monde des doubles, un monde dans lequel certains sont conscients voient et ont des pouvoirs devant d'autres qui n'en ont aucune Conscience, sont aveugles et inactifs. Cette figuration trace les Contours d'un monde de violence. Les premiers peuvent donc agir sur les Seconds, les agresser, les amputer momentanément ou définitivement les violer sexuellement.
L'être humain a donc deux sexes, un qui est apparent, visible, et un autre invisible qui relèverait de la réalité du double. Une personne identifiée dans le monde visible come un homme a normalement un sexe invisible masculin. Cependant, il peut arriver aussi que son autre sexe soit féminin. Les femmes sont dans le même cas, et y a des femmes qui ont un organe génital masculin comme sexe invisible. Cette donnée est déterminante dans l'orientation de la sexualité.
D'autres situations se présentent: un homme qui, dans le monde visible, a un pénis de taille normale peut avoir un deuxième organe démesurément long, ou encore, étirer à volonté celui de son double. L'inverse est aussi vrai. Un homme normalement constitué peut avoir un double qui souffre d'une atrophie. Cette asymétrie est aussi attribuée aux femmes.
L'homosexualité dans une société comme celle de Yaoundé, renvoie au double, au monde de la sorcellerie. L'homosexuel, dans le monde invisible de la sorcellerie, possède un double qui a un sexe différent de celui du corps visible. Il est donc femme dans une dimension, et homme dans l'autre. Voilà pourquoi il manifeste un attrait pour un sexe qui est identique au sien dans le monde visible. Cela ne peut se comprendre que si l'on admet qu'en cas de rapport sexuel, les doubles auront un rapport hétérosexuel. L'homosexualité est ainsi rationalisée comme une hétérosexualité des doubles. L'on affirme que dans l'intimité, les homosexuels prennent leur forme invisible et entretiennent des rapports normaux.
L'homosexualité, parce qu'elle renvoie forcément à la sorcellerie, apparaît comme une aberration et est fortement criminalisée. Elle est conceptualisée sur un modèle terrifiant et, de ce fait, combattue.
Cependant, le contexte de pauvreté donne à l'aspect économique de la sexualité une importance majeure aujourd'hui. Là précarité conduit à accepter un modèle contraire aux croyances qui établissent les valeurs dans la société. Quatre facteurs au moins permettent à cette pratique de se répandre: soit elle apparaît comme une sexualité de luxe, soit elle est liée aux communautés monosexuées, soit encore elle apparaît comme une conséquence de la monétarisation accrue des rapports sexuels, soit enfin elle semble liée à une certaine ritualisation, notamment dans certains fantasmes liés à l'exercice du pouvoir.
Comme sexualité de luxe, elle semble le fait de certaines strates sociales, notamment les nantis, qui sont souvent désignés comme demandeurs de services sexuels à des partenaires de même sexe. Aussi faut-il croire que l'homosexualité, du côté des donneurs de prestation par opposition aux demandeurs, semble plutôt liée à des raisons économiques. Cette forme est le versant de la première et est associée parfois à des actes de pédophilie, les enfants de la rue étant souvent les victimes parce qu'appâtés par des gens sans scrupules.
Au Cameroun, pendant longtemps, les homosexuels ont été appelés francs-maçons, censés appartenir au monde ésotérique des confréries, plus ou moins mystiques, et pratiquer cette forme de sexualité pour acquérir des pouvoirs supra normaux. On pense que certains le font pour devenir riches, et d'autres pour augmenter une certaine aura, la force de leur double. Plus fantasmé que décrit, cet univers est aussi lie au pouvoir politique. Dans les mythologies politiques modernes camerounaises, plus courantes dans les villes que dans les campagnes, on a parlé d'un ministre du premier régime qui demandait aux solliciteurs qui venaient le voir pour obtenir une nomination à un poste convoité, de se présenter avec leur épouse. L'épouse entrait dans le cabinet du haut personnage tandis que le mari attendait dans l'antichambre. de l'attitude de madame dépendait la suite de la carrière de monsieur. Les variantes actuelles de ce récit mettent en scène un personnage homologue, mais l'épouse a disparu, et C'est 'e solliciteur qui se déshabille devant son patron. On est cependant dans une zone de clair obscur, et certaines silhouettes vagues peuvent prendre des contours bien fantasmatiques dans la pénombre. Cette relation de pouvoir est présentée selon trois variantes. Soit l'accès à un poste en vue est conditionné par une complaisance devant les avances d'un de ceux qui sont bien impliqués dans les cercles de cooptation aux postes de hautes responsabilités, soit il s'agit d'un rite de passage pour accéder à un cercle ésotérique et politique, soit enfin il s 'agit de pomper l'énergie vitale du partenaire.
Cette dernière forme semble étroitement associée aux croyances qui rattachent l'homosexualité â la sorcellerie et à la manifestation du double, mais il me semble important de la distinguer dans la mesure où le lien à la sorcellerie et aux confréries ésotériques qui sont leur pendant moderne ne se fait que parce qu'il s'agit d'homosexualité. Dans les variantes qui interposent l'épouse entre l'homme d'Etat et le fonctionnaire, on évoque moins la croyance à la sorcellerie qu'une forme de déviance d'un pouvoir abusif dans un appareil administratif au sein duquel les mécanismes de promotion sont très personnalisés.
Il apparaît en effet que les rapports sexuels entre doubles ont un résultat inverse des relations normales. la personne qui les subit y perd de sa substance. Il perd la fécondité, la capacité de nourrir les enfants, la santé, le succès. C'est comme si elle était vidée de sa matière, de ce que certains appellent la force vitale, et dont la présence conditionne la réussite dans les entreprises, la fécondité, une bonne santé.
Ombolo (1990: 104-105), comme tant d'auteurs, montre que les relations sexuelles, chez les Béti, vident l'homme et la femme de leur substance. Cela explique l'abstinence observée avant les activités de guerre, de chasse, de forge, de semailles de certaines plantes comme Cucumeropsis edulis (ngon). Chez les femmes, cette abstinence est imposée avant tout travail lié à la poterie, et aux deux sexes, avant les grands rites "de peur d'amenuiser les énergies spirituelles et psychiques et d'exercer une influence délétère sur l'organisme physique ".
On a cependant l'impression que certains savent pomper cette énergie à leur profit. Certains homosexuels passifs demandeurs de services sexuels auraient ainsi comme Caractéristique essentielle un certain embonpoint, non pas tant une obésité réelle qu'une certaine allure de quelqu'un qui a un poids légèrement au-dessus de la moyenne. Ceci leur viendrait, d'après les représentations les plus courantes, de la semence de leurs partenaires qu'ils ont absorbée. Par contre, un imprudent qui se livrerait à un commerce sexuel avec un homosexuel court le risque de maigrir, donc de perdre de l'énergie, de se laisser sucer par ses partenaires. L'homosexualité serait donc une sorte de vampirisme par lequel les doubles de ces hommes-femmes attaqueraient les doubles de leurs partenaires pour se charger à leurs dépens de leur énergie vitale. Cela aide à mieux comprendre pourquoi elle est tant redoutée.
Il ne s'agit cependant pas seulement de pertes de fluides ou d'énergie. Il semble aussi prévaloir entre les partenaires comme une hantise que viennent étayer plusieurs données. L'acte sexuel est donc loin de constituer un simple rapport charnel. Il lie la personne tout entière. Cet engagement peut s'appeler démesure. Ce potentiel de violence fait de l'engagement des partenaires quelque chose de plus qu'un simple contact de deux corps. Chacun se livre à l'autre. Dans le cas qui nous concerne, ceux qui ont l'argent et le pouvoir pervertissent les règles. Ils vident les gens vulnérables de leur énergie, ce qui conforte leur position au sommet de l'Etat et leur puissance. L'image de l'homosexualité propagée par la presse est donc celle d'un Etat criminalisé, d'un Etat cannibale. Les détenteurs du pouvoir, après avoir vidé le pays de ses biens par la gabegie et la corruption, en dévorent maintenant les citoyens jeunes en suça
Séverin Cécile , professeur d’anthropologie, Ucac/Irsa. : “ la presse et l'Etat : l'exemple des procès sur l'homosexualité au Cameroun ” _________________ la meilleure façon de prédire l'avenir, c'est de le créer
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Waddle


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 17412
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 11:43 am Sujet du message: |
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C'est un peu trop long pour moi.
En gros, ca dit quoi? _________________ la vie c'est le ludo. Parfois tu peux jouer un, parfois tu peux jouer deux chaines quatre comme ca...
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Haroun Bérinaute Vétéran

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 8121
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 12:02 pm Sujet du message: |
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Waddle a écrit: | C'est un peu trop long pour moi.
En gros, ca dit quoi? |
Là, Silazor m'a tuER
H.a.R.  _________________ Projet de Web TV sur beri.com |
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Waddle


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 17412
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 12:06 pm Sujet du message: |
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Je suis sur qu'il n'a même pas lu lui même  _________________ la vie c'est le ludo. Parfois tu peux jouer un, parfois tu peux jouer deux chaines quatre comme ca...
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Mbindaman


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 11900 Localisation: In translation
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 12:59 pm Sujet du message: |
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Entre la métamatière et la Silazoriode c grave hein  _________________ I'm not going to rape her, I'm going to fuck her...
I've been all over the world, and everywhere I go people tell me about the true Gods. They all think they found the right one. The one true God is what's between a woman's leg... |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 1:28 pm Sujet du message: |
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Mbindaman a écrit: | Entre la métamatière et la Silazoriode c grave hein  |
a l'heure ci,c'est le texte là qui me compresse,ca a dire que même si j'empreinte dix dizaines,je ne peux pas compresser ça.Donc sorry les gars  _________________
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Mbindaman


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 11900 Localisation: In translation
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 1:35 pm Sujet du message: |
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Diamond Princess a écrit: | Mbindaman a écrit: | Entre la métamatière et la Silazoriode c grave hein  |
a l'heure ci,c'est le texte là qui me compresse,ca a dire que même si j'empreinte dix dizaines,je ne peux pas compresser ça.Donc sorry les gars  | Alors que je comptais sur toi  _________________ I'm not going to rape her, I'm going to fuck her...
I've been all over the world, and everywhere I go people tell me about the true Gods. They all think they found the right one. The one true God is what's between a woman's leg... |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 1:38 pm Sujet du message: |
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Mbindaman a écrit: | Diamond Princess a écrit: | Mbindaman a écrit: | Entre la métamatière et la Silazoriode c grave hein  |
a l'heure ci,c'est le texte là qui me compresse,ca a dire que même si j'empreinte dix dizaines,je ne peux pas compresser ça.Donc sorry les gars  | Alors que je comptais sur toi  |
Coupe mes sacrements une fois Dangelo d'amour
Bon je vais voir ce que je vais do,ok?  _________________
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Mell Invité
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 2:02 pm Sujet du message: |
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Article: Part 1 a écrit: | Le 11 Juillet dernier, dans les rues de Douala, le cardinal Christian TUMI a organisé une marche qui a réuni plus de 6000 personnes. Pour appuyer la cause qu’il défendait, il avait en outre une pétition de 25 000 signatures. Et quelle était cette cause ? Empêcher que l’Etat ratifie le protocole de Maputo qui selon eux, obligerait le Cameroun à abroger les lois qui interdisent l’avortement et l’homosexualité.
Si ces deux points apparaissent indispensables à ces manifestants, il est évident que chacun de ces points aussi revêt le même caractère indispensable (la marche n’est pas seulement organisé contre l’avortement ET l’homosexualité, mais elle aurait pu l’être aussi uniquement pour l’avortement OU l’homosexualité), de ce fait, dans la suite de ce papier, nous examinerons uniquement la partie qui concerne l’homosexualité. a mon sens l’avortement et l’homosexualité n’ont pas vraiment de lien, et le traitement de tels sujets, doit donc être différencié.
Concentrons-nous donc sur les personnes qui militent pour que les lois contre l’homosexualité ne soient pas abolies. Faisons simple, s’opposer à l’abolition de ces lois, c’est vouloir que ces lois demeurent. Au Cameroun, actuellement, l’homosexualité est passible de prison de par la loi. Vouloir que cette loi demeure, c’est donc au minimum, en ayant un peu de cohérence, considérer que ceux qui sont homosexuels ou ceux qui se livrent à des pratiques homosexuelles commettent un mal. Et c’est ce mal qui autorise l’homophobie (dans le cas d’espèce, qui veut que ces gens soient envoyés en prison lorsqu’on est pour la loi). Ce qu’il convient donc de faire est d’étudier quel mal les homosexuels ou les personnes qui ont des pratiques homosexuelles font.
Avant de procéder à l’examen de l’existence ou non d’un tel mal, le lecteur remarquera que j’ai parlé de deux catégories de personnes : les homosexuels et les personnes qui se livrent à des pratiques homosexuelles. On est homosexuel, comme on est mince ou noir. Comme on est femme ou hémophile. C’est un état. Des débats entre spécialistes existent pour savoir si on nait homosexuel, ou si on le devient. Certains homophobes disent même que si on nait homosexuel, cela passe encore car on ne l’a pas choisi, mais si on le devient (ce qui serait un choix pour eux), on n’a qu’à payer les conséquences de ses choix. Moi je n’entrerai pas dans le débat inné/acquis, car je le trouve stérile. Ce qui est sûr c’est qu’à un moment donné, il y a des gens qui SONT homosexuels, des hommes qui sont attirés par des hommes, et des femmes qui le sont par des femmes. Cela, c’est un fait. Peu importe les processus innés ou acquis qui les ont menés là. Et une loi ne devrait jamais s’attaquer à l’état des personnes, mais à leurs actes. Les lois qui s’attaquent à l’état des gens sont toutes des lois d’exclusion (racistes, anti chrétiennes, anti musulmanes, anti juives, tribalistes, sexistes, etc…) nous pouvons citer pêle-mêle, les lois antisémites nazis, les lois raciales aux Etats-Unis, les lois antichrétiennes dans certains pays islamistes, les lois qui ont longtemps exclu les femmes, et qui continuent de le faire dans nombre de pays, etc. Ce qu’une loi doit faire, c’est une fois qu’elle a identifié un « mal », sévir contre les gens qui COMMETTENT ce mal. Ainsi une loi n’est pas contre les meurtriers, elle est contre les personnes qui commettent un meurtre, qui font de la corruption, de l’évasion fiscale, qui font des cambriolages, et donc au Cameroun, qui commettent des pratiques homosexuelles, parce que le législateur a un moment donné, estimé qu’elles représentaient un mal. Dans la suite de ce papier donc, je ne parlerai donc plus que des gens qui font des pratiques homosexuelles, et plus des homosexuels en soi car une loi, comme on l’a vu, ne saurait s’attaquer à l’état des individus, mais à leurs actes. a titre d’illustration, on peut très bien être homosexuel, sans avoir jamais eu une seule expérience homosexuelle.
Les listes parues dans divers organes de presse courant 2006, et les nombreuses réactions directement accessibles sur internet à l’heure du numérique, ont permis de se faire une idée des raisons qui poussent à être homophobe dans la société camerounaise. J’ai fait un essai de recensement des causes de l’homophobie dans la société camerounaise, puis une analyse de chacune de ces causes pour en dégager le « mal » que les personnes qui ont défilé par exemple, pouvaient constater.
1. la religion : le christianisme
la première cause d’homophobie est sans doute la religion. la constitution des marcheurs et de leurs meneurs l’atteste. Dans cette partie je me limiterais au christianisme, car je ne connais pas en profondeur les textes de l’islam et d’autres religions. Ainsi donc Dieu aurait en abomination les pratiques homosexuelles. Il faut donc, sur cette terre, punir sévèrement ceux qui s’adonnent à de telles pratiques. Telle est sans doute la logique des homophobes qui s’appuient sur le religieux. Examinons un peu les différentes composantes de cette logique.
Première composante, l’affirmation selon laquelle Dieu aurait en abomination de telles pratiques. Sur quoi se base-t-on pour dire cela ? Jésus lui-même (je rappelle que je parle de la religion chrétienne) n’a rien dit sur le sujet directement. Paul a à différentes reprises confirmé que cela était abomination aux yeux de l’Eternel, mais il a placé ce péché au même niveau que l’adultère ou encore le mensonge. Pourtant personne ne planifie une marche au Cameroun pour mettre ceux à qui il arrive de mentir ou de tromper leur conjoint en prison. Au contraire, on danse en levant le doigt… On me rétorquera alors que Dieu a détruit dans l’ancien testament Sodome à cause de telles pratiques (le mot sodomite étant d’ailleurs resté dans la langue française). a ceux là, je répondrais de deux choses l’une, soit la ville de Sodome a été détruite uniquement à cause de l’homosexualité, soit elle a été détruite à cause d’un ensemble de maux, dont l’homosexualité. Si c’est la deuxième hypothèse, je redemande, pourquoi se focaliser sur l’homosexualité au point d’aller défiler sous la pluie de juillet et oublier les menteurs, adultérins, etc. Si c’est la première hypothèse, je rappellerais que Sodome n’aurait pas été détruite s’il y avait eu en son sein ne serait ce que vingt justes. Puisque donc dans toutes les villes du Cameroun, il y a plus de vingt personnes qui ne se sont jamais livrées à des pratiques homosexuelles, ce genre de crainte (destruction citadine) est à rejeter aux orties. En conclusion de cette première composante, il semblerait que la bible présente l’homosexualité comme une abomination aux yeux de l’éternel, mais au même titre que d’autres « péchés », qui sont pourtant parfaitement acceptés et mêmes encouragés (mensonge, vol, adultère, etc) dans la société camerounaise.
la deuxième composante de la cause religieuse de l’homophobie est que puisque Dieu n’aime pas cela, il faut donc punir de manière terrestre les contrevenants. Je répondrais juste que le Cameroun est un état laïc où cohabitent les adeptes de plusieurs religions, des athées, des animistes en parfaite intelligence. Dans un état laïc, les lois ne sauraient donc être guidées par les desiderata de telle ou telle religion. Les péchés du christianisme ou de l’islam ne sont d’aucune consistance pour un athée, et on ne saurait obliger quelqu’un à épouser une religion contre son gré. Ce sont d’autres critères qui doivent guider la création ou l’abolition de lois. Aux chrétiens je rajouterais que Jésus a été le premier ou l’un des premiers à prôner cette laïcité avec son fameux « rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu ». Si donc le chrétien juge que c’est mal de faire des pratiques homosexuelles, il n’a qu’à essayer de ne pas le faire, d’enseigner à ses enfants à ne pas le faire (tant qu’ils l’écoutent) de même que ses proches disposés à l’écouter. la loi ne saurait être l’instrument de sa foi. En mettant même de côté cette dimension de laïcité, je rappellerais à ces mêmes chrétiens que c’est le même Jésus qui face à la femme adultère interdit à tous sauf aux non pêcheurs de jeter la pierre. Nous sommes assurément tous pêcheurs, d’où vient il donc que des disciples de Jésus ou qui se disent tels, pratiquants fervents, diacres, abbés, pasteurs, cardinal, soient les premiers à ramasser les pierres pour les jeter ? Car réclamer la prison pour des motifs religieux, qu’est ce sinon jeter la pierre ? Quand leur chef Jésus disait que ses paraboles étaient difficiles à comprendre il ne se trompait sans doute pas : la paille et la poutre…
Après analyse de cette première cause de l’homophobie dans la société camerounaise, il en ressort que les motifs sont forcément ailleurs, car dans les religions (au moins le christianisme), ce n’est pas un mal pire qu’un autre, on encourage à ne pas juger les autres, et en sus ça ne saurait être un argument pour légiférer dans un état laïc. Il n’y a donc pas de « mal » qui entrainerait une loi. Il faut donc observer les autres causes de l’homophobie.
2. Tradition
la seconde catégorie de cause à l’homophobie telle que j’ai pu le constater est tout ce qui a trait à la tradition. Les pratiques homosexuelles seraient un mal parce qu’elles sont contraires et même totalement inconnues dans nos traditions. Avant d’examiner les différents éléments couramment avancés, faisons juste une petite observation. Bien que ne vivant pas au Cameroun, j’ai la faiblesse de croire que je suis globalement bien informé de l’actualité politique ou même intellectuelle du pays, par le biais des sites en lignes des quotidiens nationaux (mutations, Le jour, Le messager, Cameroon-tribune), des portails d’actualité (Cameroon-info.net, bonaberi.com) ou de l’écoute en ligne de radios camerounaises (STV, Equinoxe) par cameroonvoice. Il me revient d’innombrables fois d’avoir entendu des « intellectuels » ou des « penseurs » vouer aux gémonies les pratiques homosexuelles au seul motif que ce ne serait pas dans nos traditions. la question que l’on peut se poser est de savoir à quoi sert un intellectuel ou un penseur si son rôle c’est de rappeler ce que faisaient les ancêtres ? la pensée d’un homme doit elle être conditionnée par son appartenance ethnique ? Si je suis Bulu telle pratique serait bonne alors que si je suis Douala, elle deviendrait à éviter ? « Je pense donc je suis » a dit le philosophe, et nous nous retrouvons avec un cortège de personnes qui ne savent dire que « je suis (bulu, bami, toupouri, etc.) donc je pense de telle ou telle manière. Ce n’est pas ça être un intellectuel ou un penseur. Là on agit qu’en tant que perroquet de son peuple.
En effet, toutes les traditions que nos ancêtres ou les ancêtres des autres ont prises étaient basées sur une conception de la réalité qu’ils avaient. Ainsi certains croyaient que les menstrues étaient signe d’impureté, on ostracisait la femme pendant cette période (Sémites) ; d’autres constataient que le clitoris était siège du plaisir féminin, et donc rendait moins contrôlable celles-ci ; on excisait (Afrique de l’ouest), d’autres constataient au fil du temps les vertus de telle ou telle herbe, la pharmacopée traditionnelle se construisait (toutes les peuplades) ; on constatait la trop grande proportions de malformations dans les couples consanguins, on interdisait les relations consanguines (Bantous) ; on estimait que mieux vaut être mort que vivre dans la honte, on instituait la tradition du Hara Kiri (Japon), etc. On pourrait continuer indéfiniment. Certaines de leurs conclusions tiennent toujours parce que l’observation qu’ils ont faite et la conclusion qu’ils ont tirée restent pertinentes avec nos connaissances actuelles (par exemple l’hospitalité de l’étranger) et pourraient à l’heure actuelle être argumentées sans faire référence aux anciens. D’autres de leurs conclusions doivent malheureusement être rejetées à la lumière de nos connaissances actuelles, soit parce que l’observation qu’ils avaient faite est erronée (par exemple les enfants albinos apportent le malheur, ce qui a entraîné pendant longtemps une véritable ségrégation des albinos), soit parce que la conclusion d’une observation juste n’est plus acceptable (excision des femmes par exemple).
L’intellectuel, avant donc de qualifier une pratique de mauvaise, au lieu de dire « ma tradition dit que » devrait l’analyser et voir en quoi réellement elle est mauvaise, pourquoi les ancêtres l’ont jugée bonne ou mauvaise. Et d’ailleurs, ils le font déjà, ce qui rend encore plus inepte le recours aux pratiques des ancêtres pour disqualifier l’homosexualité. Ils le font par exemple quand, alors que bon nombre des traditions camerounaises ou africaines instituent un chef ou un roi doté de pouvoirs que bien des dictatures ne rencontrent pas, avec main mise sur les biens de tous, établissement de castes de notables (par le sang) ou d’esclaves, ils le font disais je quand ils sont les premiers à réclamer la démocratie, à qualifier d’inacceptable la « démocrature » dans laquelle ils trouvent que l’on évolue au Cameroun. Ils le font quand alors que dans bon nombre de nos traditions, placent la femme comme subalterne de l’homme. Pour ces deux exemples, je prendrais la porte parole de l’AFP (Alliance des Forces Progressistes) Alice SADJO qui est effectivement progressiste sur bon nombre de domaines, mais qui retombe dans le traditionnel « c’est contraire à nos traditions » dès lors qu’elle parle de l’homosexualité. Progressive conservatrice ?
Certains me répondront que pour les exemples donnés ci-dessus, ça n’a pas cours dans leur tradition à eux, car ce n’est pas partout la même chose au Cameroun. Ce qui soulève un autre point, un peu comme pour la religion et la laïcité : Dans une société mosaïque comme le Cameroun, où différentes cultures et traditions se côtoient, et parfois même s’opposent, baser les lois sur la tradition ou plutôt dire d’une chose qu’elle est mal juste parce qu’elle transgresse la tradition relèverait de l’impossible. Tant les pratiques culturelles peuvent être différentes.
Mais si il y a presqu’unanimité, comme dans ce cas précis de l’homosexualité me demandera t’on ? Je dirais que l’on se trompe, peut être par ignorance. Il n’y a aucune raison que le Cameroun soit différent des autres pays africains, notamment voisins, quand on pense à l’arbitraire qui a guidé à la création des états actuels. Et bien des études ont montré que des pratiques homosexuelles ont été recensées dans moult cultures africaines, du Nord au Sud, de l’est à l’ouest, en passant par le centre et donc le Cameroun. Petit florilège de pratiques homosexuelles [1].
"Au Cameroun, le « Mevungu » chez les Beti et le « Ko’o » (l’escargot) chez les Bassa étaient des rites qui comprenaient des attouchements entre femmes ayant un caractère hautement homosexuel. D’après ses adeptes, le mevungu était présenté comme la « célébration du clitoris et de la puissance féminine »51. Ce rite exclusivement féminin « comportait des danses qui, parfois auraient mimé le coït et dans lesquelles les initiées ménopausées auraient joué le rôle masculin »
ou encore
" Ainsi, les enfants n’étaient pas souvent considérés comme conscients donc en mesure d’assurer une activité sexuelle productive. Ils étaient tout simplement regardés comme socialement asexués, aucun rôle relatif au genre ne leur étant attribué. Chez les Bafia du Cameroun par exemple, les garçons qui n’avaient pas encore de relations sexuelles avec les filles appartenaient à la première étape socialement reconnue de croissance chez l’individu (les Bafia reconnaissent trois principales étapes de croissance), le terme les désignant est : Kiembe.
C’est à partir de cette première étape que commençait à s’amorcer les relations homosexuelles entre les garçons dans les jeux. En effet, les petites filles étaient très contrôlées et leur virginité jalousement préservée. Elles vaquaient donc ainsi aux occupations domestiques avec le groupe des femmes, tandis que les garçons pouvaient s’amuser ensemble. Cette première étape incluait les individus de six ans jusqu’à quinze ans. Les garçons de cette classe sociale, dormaient ensemble, jouaient ensemble et les plus grands pénétraient parfois analement, les plus jeunes comme le montrent certains auteurs "
Plus généralement on trouvera en [2] et [3], d’autres articles traitant de la présence de pratiques homosexuelles dans des sociétés africaines.
Il est donc indéniable, à moins de rejeter en bloc le travail de sociologues sous prétexte qu’il ne nous revient pas, que des pratiques homosexuelles ont eu lieu dans bien des cultures africaines et camerounaises. Et elles étaient même parfois codifiées. Et ne représentaient donc pas un mal, pouvant entrainer une loi, une loi pouvant toucher des personnes d’autres cultures.
Un autre argument qui est souvent sorti, est que la preuve que cela n’existait pas dans nos cultures, c’est qu’il n’y a pas de mot pour désigner cela dans nos langues. Plusieurs choses à répliquer :
En français, « homosexuel » signifie de même sexualité. Et c’est un terme relativement récent et ne serait apparu que dans la seconde moitié du 19ème siècle (1850). Avant donc, on utilisait en français (les homosexuels ne sont pas spontanément apparus en 1850), des termes qui voulaient signifier cela, comme par exemple « un homme avec un homme. la non existence d’un mot n’a jamais voulu dire que le concept auquel il renvoyait n’existe pas. Par exemple comment dit-on démocratie en africain? Signifierait ce qu’aucune culture africaine n’a connu la démocratie ? Comment dit-on "orgasme"? Veut ce dire que les gens ne jouissaient pas? Comment dit-on pédophilie? Veut ce dire qu'aucun homme n'avait violenté un enfant chez les africains?
Comment dit-on "masturbation"? Veut ce dire que c'est un concept importé?
Comment dit-on érection? Veut ce dire que les africains sont impuissants?
comment dit-on polygamie? Veut ce dire qu'il n'y a pas de polygamie?
Il n'y a pas de mot pour ces concepts, mais ils existent, et on peut employer d'autres mots pour les définir. de plus, comme nous l’avons vu plus haut, ces pratiques existaient dans certaines traditions africaines et camerounaises, et étaient même clairement nommées dans des cas. Petit florilège toujours issu de [1]
a l’issue de cette présentation, il apparaît que dans certaines langues en Afrique les termes ou expressions relatifs aux rapports sexuels entre les individus du même sexe sont connus. Ils désignent le plus souvent les comportements sexuels avec précision : kufira (kiswahili), shoga (kiswahili), ji’gele ketön ? (langue bafia du Cameroun), eshengi (ovambos), hanisi (kiswahili de Zanzibar), okutunduka vanena (hereros), désigneront la pénétration anale dans le sens réceptif ou alors les individus qui acceptent une telle relation ; tandis que basha, haji ( variante kiswahili de Monbassa) par exemple traduiront la pénétration anale insertive ou les individus qui ont ce rôle dans les relations (homo) sexuelles
Le conseil que l’on devrait donc donner, comme pour ce qui est de la religion, est que si quelqu’un trouve qu’il faille qu’il respecte sa tradition, et qu’il pense que celle-ci proscrit l’homosexualité, tant qu’il n’aura pas identifié en quoi celle-ci serait un mal nécessitant une loi, il pourra toujours essayer de respecter lui même ses traditions, en laissant ceux qui veulent vivre différemment, soit en pensant leur vie, soit simplement en la subissant, la liberté de vivre leur vie. Fut ce un membre de sa tribu. Parce qu’on est homme avant d’être de telle ou telle tribu.
Bibliographie :
[1] = http://socio-logos.revues.org/document37.html
[2] = http://pagesperso-orange.fr/saphisme/eros_noir.html
[3] = http://books.google.com/books?id=TSpCBSP-lt8C&pg=PA54&dq=bukhontxana[/code#v=onepage&q=&f=false
Nous devons donc continuer à explorer les autres causes de l’homophobie pour voir si elles justifieraient une loi…
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Article: Part 2 a écrit: |
Le 11 Juillet dernier, dans les rues de Douala, le cardinal Christian TUMI a organisé une marche qui a réuni plus de 6000 personnes. Pour appuyer la cause qu’il défendait, il avait en outre une pétition de 25 000 signatures. Et quelle était cette cause ? Empêcher que l’Etat ratifie le protocole de Maputo qui selon eux, obligerait le Cameroun à abroger les lois qui interdisent l’avortement et l’homosexualité.
Un peu dans la continuité du précédent argument qui indique que ces pratiques étaient absentes de nos traditions, un autre argument consiste à dire « cela vient des Blancs ». Cet argument est légèrement différent du précédent car il révèle un léger parfum de xénophobie, voire de racisme qui mérite qu’on lui accorde sa rubrique.
Dire cela vient du Blanc sous entend deux choses : la première est que ça ne vient pas de chez nous, mais du Blanc, et la seconde, latente est que ce qui vient du Blanc est forcément mauvais. Comme nous en avons pris l’habitude, analysons :
Commençons par le second point : Ce qui viendrait des Blancs aurait de très grandes chances d’être un mal (puisque cet un argument à part entière). Ce sentiment est sans doute justifié par les séquelles du colonialisme et le joug du néocolonialisme tel que vécu par beaucoup. Le sentiment de supériorité et même le racisme que beaucoup attribuent aux Blancs envers les Noirs n’y sont sans doute pas étrangers. Le fait qu’on attribue à la race blanche une absence des valeurs fondamentales dites « africaines » (manque d’hospitalité, de respect des ainés, etc.) non plus. On peut sourire en observant les sociétés africaines, et particulièrement camerounaise à l’évocation de ces valeurs. Toujours est-il que la logique est que le Blanc est un danger. On se demande alors où passe cette logique, quand à tour de bras, on encourage nos filles à chacune trouver « son Blanc », quand la mode et la culture du même Blanc est singée, et ce dans toutes les strates de la société quand on la trouve agréable (style vestimentaire, course à l’arment électroménager, musique écoutée, vacances en Europe, et même comme nous l’avons vu, exigence de démocratie manifesté par le recours aux puissances occidentales quand on se trouve brimé dans son pays, etc.). On est donc ramené à une hypocrisie quand on invoque cet argument. Hypocrisie qui dévoile le fait que tout le monde est d’accord que l’être humain a le droit d’avoir des aspirations, qu’il soit noir, blanc, jaune ou rouge. Ce n’est pas parce qu’on est Blanc que ce qu’on fait est mal, pas plus que bien d’ailleurs, mais il convient d’analyser l’action en elle pour dire si et en quoi elle est un mal nécessitant la prison. Ce que les tenants du « cela vient des Blancs » ne font pas lorsqu’ils parlent d’homosexualité.
L’autre point mentionnait que l’homosexualité était une fabrication des Blancs. Nous avons déjà montré que des pratiques homosexuelles sont présentes dans certaines traditions africaines, preuve que l’influence des Blancs n’a pas été nécessaire. En effet, dans toutes les cultures, on retrouve ce genre de pratiques. L’extrait qui va suivre et que l’on retrouve dans les articles déjà cités indique même qu’à une époque, certaines personnes ont attribué l’origine aux populations arabo musulmanes, populations dont la culture a imprégné toutes régions aujourd’hui musulmanes d’Afrique.
D’autres auteurs de cette époque iront jusqu’à situer l’Afrique Subsaharienne hors de la zone sotadique (sotadic zone)12, qui semble être la zone présumée indigène où se vivait l’homosexualité loin du Sud du Sahara en Afrique (l’Afrique maghrébine laquelle aurait influencé entre autres, la côte est africaine, car dans cette zone précisément, l’origine de l’homosexualité est attribuée par les natifs à l’influence arabo-musulmane13).
Pourtant les musulmans ne sont pas les derniers pour aujourd’hui dire que l’homosexualité est exogène a leur culture.
En outre, et dans l’immense majorité des cas, la morale des peuples a toujours été opposée à l’homosexualité. Ceux qui s’inspirent de la bible, et qui veulent en respecter les traditions, y trouveront les interdictions de l’homosexualité (preuve que ça existé à l’époque). L’observateur de bonne fois, notera que quasiment tous les systèmes juridiques du monde ont condamné, comme c’est le cas actuellement au Cameroun, l’homosexualité. Actuellement, aux Etats-unis, en Europe, des brigades d’homophobes existent encore, reprenant les mêmes arguments religieux et traditionnels qu’au Cameroun, luttant contre le mariage gay ou l’adoption par les gays. Ce qui s’est passé dans ces pays pour qu’il y ait dépénalisation, c’est que la notion de liberté individuelle a primé sur la morale et les traditions. Et c’est cette même notion que nous invoquons quand nous réclamons la démocratie, la liberté d’expression, l’égalité homme femme ou la liberté d’entreprendre. Soyons donc cohérents jusqu'au bout.
Dire donc que ça vient des Blancs est faux. de même que dire que puisque ça viendrait des Blancs, c’est un mal. Il faut donc continuer l’analyse des autres causes pour déceler le mal qui nécessiterait une loi qui envoie des gens en prison.
4. Extinction de la société (mimétisme)
Un autre argument utilisé, mais de manière légère et inconsidérée est celui selon lequel si on laisse les homosexuels faire, tout le monde finira par devenir homosexuel, et la société s’éteindra. Quelques réponses rapides.
Premièrement, , nous sommes sans ignorer que les homosexuels ne voient pas leurs capacités reproductrices enlevées. Ils peuvent donc être homo (ou avoir des pratiques homos comme c'est le sujet) et avoir des enfants. Il y en a pas mal. Et même si ça ne passe pas par l'amour, les éprouvettes peuvent faire l'affaire. Tout le monde peut se renseigner sur le nombre de couples homos qui veulent être parents (avec des débats de société sur l'adoption des homos et bientôt sur la fécondation in vitro et autres). Donc même si tout le monde devenait homosexuel, la survie de l’espèce n’en serait pas plus menacée. Mais cela n’arrivera même pas.
En effet, dans aucun pays au monde ayant libéralisé l’homosexualité, celle-ci n’a vu le nombre « d’adeptes » monter jusqu’à menacer le nombre d’hétérosexuels. En général la proportion d’homosexuels dans la société se stabilise à environ 10%. Ce qui se passe, c’est que dans une société liberticide, beaucoup sont homosexuels sans le reconnaitre par peur du regard des autres ou des représailles. Dès lors que l’interdiction saute, il est donc naturel qu’un grand nombre de ces « frustrés » se révèlent au grand jour (coming out). Mais le nombre réel d’homosexuels n’augmente pas. Même dans la société grecque antique qui ENCOURAGEAIT les pratiques homosexuelles sous certaines conditions, l’extinction de la société n’a jamais été une inquiétude.
En effet, et c’est là la seconde réponse, montrez moi du doigt un seul hétérosexuel (un vrai, qui n’est pas homo refoulé) qui dira « si on légalise ça, je deviendrai homosexuel ». il n’y en a pas. Quelle raison aurait un hétérosexuel de devenir homosexuel parce qu’il a vu les autres faire ? Pourquoi les homosexuels qui sont infiniment moins nombreux, ne deviennent ils pas hétérosexuels à la vue de tous ces hétérosexuels ? Quand on tient des propos sur la menace de la société, c’est toujours les autres qui sont susceptibles de devenir homosexuels, jamais soi même. Quelqu’un qui se dit hétérosexuel et qui à la première occasion deviendrait homosexuel était il vraiment hétérosexuel ? Et si l’on a donc ce genre de craintes c’est donc qu’on pense que la société est remplie d’homosexuels qui s’ignorent, et si l’on pense cela, c’est que l’on craint soi même d’en être un (échantillon représentatif).
Psychologie à deux balles ? Pas sûr. Réfléchissez-y, et pendant ce temps continuons d’explorer s’il existe de réelles causes justifiant que les pratiques homosexuelles soient un mal méritant la prison.
5. Sectes des puissants
Un autre argument, relativement particulier à la société camerounaise (ou africaine en général), est basé sur la rumeur selon laquelle les homosexuels ce sont tous les dirigeants de grosses sociétés et les ministres de la république, car c’est bien connu, « il faut donner son derrière pour réussir ». Ils sont tous dans des cercles ésotériques secrets, où on leur exige l’homosexualité. Et si vous voulez décrochez un boulot, il vous faut donc vendre votre dignité. Ce genre d’argument fait mouche dans une population pauvre et rencontrant un chômage endémique. Mais à bien y regarder de près, quelle considération un tel argument mérite t’il ?
Analysons. Premièrement, dans les sociétés, à forte misère sociale côtoyant néanmoins une minorité très riche, les rumeurs sur les moyens illégaux ou ésotériques (dans les sociétés croyant à la sorcellerie par exemple) utilisés par icelle ont toujours existé. Les rumeurs sur tel ou tel qui pour réussir aurait « mangé » sa famille existent et continueront sans doute. de même celles qui placent tel ou tel de manière certaine dans la rose-croix où des choses pas catholiques se déroulent. Il n’est donc pas étonnant que le peuple véhicule de tels fantasmes sur ses dirigeants. Mais évidemment, aucune preuve n’est avancée. On peut se demander comment si ces réunions sont secrètes, le vulgum pecus est il au courant. On peut se demander pourquoi ces dirigeants de la classe politique tiennent les mêmes discours homophobes que la population. On peut se demander pourquoi les journaux qui se sont hasardés à affirmer cela ont tous été condamnés lorsque les accusés ont porté plainte pour diffamation. On peut se demander pourquoi de tous les homosexuels qui croupissent en prison, aucun n’est de la haute, alors même que certaines personnes de la haute croupissent en prison pour d’autres méfaits tels la corruption. On pourrait se demander pourquoi lors du reportage évoquant les homosexuels au Cameroun récemment diffusé sur arte, la communauté homosexuelle était composée de personnes normales soumis aux mêmes maux, désirs et envies que le reste de la population camerounaise. On pourrait répondre à ces questions « parce que c’était des histoires ». Mais le peuple dans sa frustration y croit. Encouragé il est vrai aussi par des cas comme celui du jeune Djomo Pokam où on a pu avoir l’impression que certains de la haute ont été couverts.
Le peuple donc y croit, mais certainement sans preuve en attendant d’en avoir. Que reste-t-il alors ? Le problème du fait qu’il faille « donner son derrière » pour avoir un poste. Là encore, une telle affirmation ne relève que d’un examen rapide.
Comme nous l’avons dit plus haut, nous pensons que dans toute société, il y a naturellement un certain pourcentage d’homosexuels, affirmés ou refoulés, de même que de personnes ayant des pratiques homosexuelles. Il y en a donc logiquement aussi dans la classe dirigeante du pays. Ceci étant une déduction logique. Par contre ce qui n’est pas une déduction, mais une observation indéniable, est que à chaque échelon de pouvoir, l’homme (ou la femme) essaie d’abuser de son pouvoir. C’est pourquoi il n’est pas rare, et même très fréquent de voir des professeurs d’universités qui monnayent les notes contre services en nature, de voir des directeurs qui font du chantage sexuel lors d’entretien ou du harcèlement sexuel à leurs collaboratrices.
Le mot est lâché : harcèlement sexuel. Qu’un patron exige d’un homme qu’il reçoit du sexe pour lui donner un poste, c’est exactement la même chose que s’il l’avait exigé à une femme. Vu le pourcentage dont je parlais plus haut, il y aura donc infiniment plus de femmes soumises au harcèlement sexuel que d’hommes (de la part de patrons masculins). Il est donc étonnant que ce soit le harcèlement d’hommes qui fasse l’objet de rumeurs. a se demander si la société trouve normal que les femmes soient exploitées sexuellement, voire forcer à se prostituer (ie vendre ses faveurs contre un avantage) mais inacceptable dans le cas des hommes. la prostitution ou le chantage au sexe sont ils dans « nos traditions » ou dans nos religions ?
Si elles y sont, il ne faudrait donc pas se fâcher que les hommes y soient forcés, et si elles n’y sont pas, il faudrait attaquer le problème qui est, non pas l’homosexualité, mais le harcèlement sexuel, dont les femmes sont victimes en nombre infiniment plus grand que les hommes.
Messieurs et dames, combattons donc ensemble le harcèlement sexuel si vous êtes d’accord. Et continuons d’observer les autres causes qui justifieraient que les pratiques homosexuelles sont un mal méritant la prison.
6. Ce n’est pas naturel
Il reste des arguments comme quoi ça n’est pas naturel, les animaux ne le faisant pas.
Premièrement je demanderais pourquoi prendre les animaux pour définir le naturel ? Pourquoi pas l’homme ? Or il est indiscutable que certains hommes naissent homosexuels (peut être que d’autres le deviennent). C’est donc que c’est naturel.
Deuxièmement, il suffit de taper « homosexualité animale » sur google pour se rendre compte que des animaux, dont certains très proches de l’Homme comme le singe Bonobo, ont des pratiques homosexuelles.
Troisièmement, puisque les animaux (et cela est avéré) ne boivent pas d’alcool (naturellement), il faut donc interdire toutes les liqueurs douces ou moins douces qui nous mettent en haut au bar, à la maison, en boite, au restaurant, etc…
Personne n’y pense, non ? Quel mal donc ?
7. C’est la porte ouverte à la pédophilie
Un autre argument consiste à faire l’amalgame entre les pédérastes (homosexuels) et les pédophiles. Comme les autres arguments, il ne résite pas à l’examen.
Dans un cas, ce sont des adultes consentants, dans l’autre ce sont des enfants violentés. Les viols de fillettes se passent tous les jours dans nos familles, et se sont toujours passées. Sans attendre que les « Blancs » nous apportent l’homosexualité. Bon nombre de pédophiles s’attaquent aux gamines par des orifices que les homosexuels ne connaissent même pas. Peut être y a til des homosexuels pédophiles, mais il y a certainement, et beaucoup plus, de pédophiles hétérosexuels, parfois mariés et pères de famille.
En conclusion, après analyse, il ressort qu’aucun mal n’a pu être identifié dans les pratiques homosexuelles. Aucun mal qui serait du ressort de la loi. J’ai pu me tromper, mais alors il faudrait pour me le montrer identifier des causes que j’aurais oubliées (je me ferai un plaisir de les analyser) ou alors pointer les failles dans les analyses des différentes causes que j’aurais faites.
En attendant donc, aucun mal n’a pu être identifié qui obligerait, des gens qui n’ont rien fait à personne à aller en prison. Pour des pratiques que même certains hétérosexuels font tous les jours : sodomie, fellation, etc… Ceux là ne sont pas menacés. Non.
Je veux bien croire que des gens trouvent cela dégoutant, incroyable, impensable dans un monde normal, mais tous ces adjectifs relèvent du goût personnel. Il y a certainement des choses que chacun de nous fait, mais que d’autres personnes trouveraient impensables, dégoutantes, etc. je citerais l’adultère, la consommation d’alcool, le fait de manger des chenilles, manger du porc, mettre une mini jupe, etc. Mais tant que nous ne faisons de mal à personne, nous réclamons le droit de vivre comme nous l’entendons. Quel mal les homosexuels font ils donc ? Et à qui ?
Si nous n’aimons pas certaines choses, ne le faisons pas, personne ne nous obligera à les faire. Mais si d’autres choisissent de le faire, sans que cela cause du tort à autrui, quel mal y a-t-il à cela ? Nous aimons notre liberté, respectons celle des autres. |
Titre : Métaphysique des mœurs/mutations sociales: de la lutte contre l'homosexualité?
Source : Courriers des lecteurs.
Cet article est certes assez long, mais si vous prenez la peine et la patience de le lire (même en diagonale) il est plutôt intéressant et pourra lever quelques réticences sur l'homophobie.
Si j'ai 15 min plus tard, je reviendrai continuer à souligner les points intéressants de cet article trouvé sur le net.
Bonne lecture ! |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 3:12 pm Sujet du message: |
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Bon que hein,que la presse camerouais a le don de mystifier les choses,surtout lorsque ca concerne l'état.Qu'elle aurait du etre saisie lorsqu'elle a publié la liste des ministres pédés.Que on ne doit pas dramatiser l'homosexualité ni la condamner.Que qu'est ce qui prouve l'heterosexualité est normale? Selon le djo la,l'homosexualité est redoutée parcequ'on croit que ceux qui la pratique font partie des sectes et que c'est une façon de sucer la vitalité des jeunes mecs pour avoir les superpouvoirs...une sorte de vampirisme quoi. Donc la presse camerounaise caricature les faits et y juxtapose les allusions et comparaisons sorcières pour que l'opinion publique condamne l'homosexualité.
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Dernière édition par Diamond Princess le Wed Jan 27, 2010 10:36 pm; édité 2 fois |
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heliotron

Inscrit le: 13 Nov 2008 Messages: 982
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 3:14 pm Sujet du message: |
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Vous avez le temps hein??  |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 3:20 pm Sujet du message: |
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heliotron a écrit: | Vous avez le temps hein??  |
Moi je compresse que sauf.
@Dangelo: Pour Mell la hein,oublie.  _________________
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Mbindaman


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 11900 Localisation: In translation
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 3:58 pm Sujet du message: |
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Diamond Princess a écrit: | heliotron a écrit: | Vous avez le temps hein??  |
Moi je compresse que sauf.
@Dangelo: Pour Mell la hein,oublie.  | Merde cherie ta compression est encore plus longue  _________________ I'm not going to rape her, I'm going to fuck her...
I've been all over the world, and everywhere I go people tell me about the true Gods. They all think they found the right one. The one true God is what's between a woman's leg... |
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Mell Invité
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 4:13 pm Sujet du message: |
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Diamond Princess a écrit: | heliotron a écrit: | Vous avez le temps hein??  |
Moi je compresse que sauf.
@Dangelo: Pour Mell la hein,oublie.  |
Que hein Pupuce ? |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 4:14 pm Sujet du message: |
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Mbindaman a écrit: | Diamond Princess a écrit: | heliotron a écrit: | Vous avez le temps hein??  |
Moi je compresse que sauf.
@Dangelo: Pour Mell la hein,oublie.  | Merde cherie ta compression est encore plus longue  |
you are not seriouy Dangelo,aren't you? Que je compresse un way de quelques milliards de mots a quelque mille mots,tu trouves que je suis chuck norris hein de rien ,le plaisir était le mien  _________________
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 4:17 pm Sujet du message: |
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Mell a écrit: | Diamond Princess a écrit: | heliotron a écrit: | Vous avez le temps hein??  |
Moi je compresse que sauf.
@Dangelo: Pour Mell la hein,oublie.  |
Que hein Pupuce ? |
Que hein,que meme Winrar le logiciel ne peut pas compresser ta part de Psaumes la  _________________
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foxyforever Bérinaute Vétéran

Inscrit le: 13 May 2008 Messages: 9578 Localisation: Juste derriere toi
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 9:03 pm Sujet du message: |
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Voila pourquoi je n'ai jamais aime les lettres. Les textes longs sans tete ni queue.
@DP: meme ta compression la est trop longue mama. Resume nous le texte avec un maximum de 10 mots. _________________ Health for everyone. http://www.ascovime.fr/?lang=en |
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Diamond Princess

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 15971
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Posté le: Wed Jan 27, 2010 10:20 pm Sujet du message: |
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foxyforever a écrit: | Voila pourquoi je n'ai jamais aime les lettres. Les textes longs sans tete ni queue.
@DP: meme ta compression la est trop longue mama. Resume nous le texte avec un maximum de 10 mots. |
Mieuse
Voilà j'ai édité  _________________
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Mbindaman


Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 11900 Localisation: In translation
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Posté le: Thu Jan 28, 2010 12:19 pm Sujet du message: |
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Diamond Princess a écrit: | foxyforever a écrit: | Voila pourquoi je n'ai jamais aime les lettres. Les textes longs sans tete ni queue.
@DP: meme ta compression la est trop longue mama. Resume nous le texte avec un maximum de 10 mots. |
Mieuse
Voilà j'ai édité  | Voilà mainant on ne comprend rien alors mainant. Pardon tu peux reput ta compression?
la métamatière les gars! _________________ I'm not going to rape her, I'm going to fuck her...
I've been all over the world, and everywhere I go people tell me about the true Gods. They all think they found the right one. The one true God is what's between a woman's leg... |
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Haroun Bérinaute Vétéran

Inscrit le: 12 May 2008 Messages: 8121
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