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| Article:
Cameroun - Démocratie : La leçon d'humilité du Sénégal |
| Nombre de messages:
3 |
| Pages:
1 |
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Vous avez oublié un détail important ! |
| Auteur : |
Hélène |
| Date : |
31/03/2012 13:49 |
Guillaume, si je devais attribuer une note sur 10 à votre diagnostic, je vous donnerais 6 sur 10.
Vous avez, en effet, passé sous silence un facteur crucial: l'Histoire. L'histoire du Cameroun colonial et postcolonial diffère complètement de celle du Sénégal. Parce que le Cameroun n'a jamais été OFFICIELLEMENT une colonie, mais seulement un protectorat, le peuple camerounais a pris les armes pour tenter de se libérer de la tutelle franco-britannique. Comment avez-vous pu omettre de mentionner l'UPC dans votre article? Cette guerre qui n'a jamais dit son nom a duré 15 ans!! Un traumatisme dont les Camerounais ne se sont toujours pas remis visiblement puisqu'ils ne sont pas prêts à en découdre avec le régime en place qu'ils haïssent. Il faut AU MOINS une génération pour se remettre de traumatismes liés à la guerre, surtout si évoquer cette guerre reste tabou. Pourquoi, d'après vous, les Algériens n'ont-ils pas eu leur printemps arabe alors qu'ils détestent Bouteflika? Pourquoi les Cambodgiens ne se battent-ils pas pour imposer la démocratie chez eux, contrairement à leurs frères thaïlandais?
Autre différence fondamentale entre les deux pays: les ressources minières et agricoles et le potentiel en hydrocarbures. De ce point de vue, il n'y a pas de commune mesure entre le Cameroun et le Sénégal.
L'autoproclamée communauté internationale a beau jeu de distribuer des bons et des mauvais points aux Etats africains, toutes les économies africaines ne se valent pas à ses yeux. L'armée camerounaise, en bonne héritière de l'armée coloniale et postcoloniale, est une des plus répressives du continent. Est ce que la "communauté internationale" condamne avec la MÊME vigueur la répression d'une manifestation, selon qu'elle se déroule à Dakar ou à Douala? Si Guillaume, vous ne pouvez pas répondre à cette question, le Camerounais moyen lui le peut: il s'attend au silence complice des médias internationaux, à la solde des prédateurs multinationaux. Il n'a oublié ni 2008 ni la censure de ces mêmes médias qui a prévalu pendant toute la durée de la guerre d'indépendance.
Par conséquent, il est inutile pour les Camerounais de tomber l'autodénigrement comme vous le faites. Qu'ils réfléchissent plutôt à une autre stratégie. La configuration camerounaise est plus proche de celle du Nigeria que de celle du Sénégal, mais ce n'est que mon avis. |
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Merci Hélène |
| Auteur : |
Ebanda Guillaume |
| Date : |
31/03/2012 14:25 |
Bonjour Hélène,
Avant tout, merci pour votre contribution à mon article. Vous avez raison dans l'absolu, l'histoire du Cameroun a connu une étape importante dans les années 50 à 70 avec l'UPC et les différentes guerres qui ont eu lieu.
Seulement, est-il vrai de dire que ce traumatisme prévaut aujourd'hui, 50 ans plus tard ?
Est-ce les gens vivants à l'époque, âgés donc d'au moins 60 ans aujourd'hui, qui doivent au Cameroun manifester pour l'avenir ? Je ne le pense pas.
Il s'agit essentiellement de jeunesse, tout comme pour le multipartisme, les jeunes dans les années 90 ont su saisir la rue et en obtenir ce qu'ils ont désiré.
Aujourd'hui, ce qui est ressorti des discussions que j'ai pu suivre, c'était surtout que l'opposition n'était pas légitime.
Et ce que je veux mettre en avant, c'est justement qu'entre soulèvement populaire et guerre, il y a une différence nette. Au Cameroun, quand il a fallu dire non, les gens ont parlé de peur de la guerre, ce qui était une belle erreur. |
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Bravo à Paul Biya, longue vie au Roi |
| Auteur : |
L'ancien |
| Date : |
01/04/2012 14:56 |
Le peuple camerounais est lobotomisé par son Excellent maréchal, Paul Biya. Il n'est en aucun cas traumatisé par quoi que ce soit. Les parents, les petits-enfants, et toutes les générations.
Ceci est le résultat d'une politique sadique, mais qui fonctionne à merveille. Le pouvoir en place n'a de cesse d'agiter la paix comme étendard et acquis au Cameroun, en faisant marcher la peur dans toutes les consciences. "Voyez-vous ce qui se passe en Côte d'Ivoire?". De ce fait, l'intellectuel comme l'analphabète gobent aisément que la situation au Cameroun est quoi qu'on dise meilleure qu'ailleurs. Et ces aventuriers, par ce tour de passe-passe, laissent penser que sans Paul Biya, le Cameroun sombrerait dans l'anarchie. Pourquoi d'ailleurs? On l'ignore, mais réussir à faire avaler cette pilule à tout un peuple, doit être salué par les meilleurs experts en stratégie politique. Paul Biya a trouvé un pays en paix, et tout un peuple estime que s'il s'en va, le Cameroun sombrera dans le chaos (les cieux lui accorderont certainement une durée de vie de 900 ans, comme celà est stipulé pour l'époque d'avant les patriarches dans la bible, pour que le Cameroun ne sombre jamais dans la guerre).
Ce tour de force stratégique remporté, la conséquence logique est que le peuple semble se désintéresser complètement de la politique, ou à l'issue de celle-ci. Et second tour de passe-passe, le peuple semble en vouloir un peu plus à l'opposition dans ce pays "démocratique", (dans lequel on fesse de temps à autre des pères de familles, pour leurs aspiration politiques), qu'au pouvoir en place depuis déja 30 ans, qui n'a eu de cesse de le flouer. Les plus habiles conseillers politiques n'y seraient pas arrivés mieux qu'au Cameroun. En règle générale, lorsqu'un peuple se porte mal, il a toujours tendance, même si le pouvoir en place a fait tout ce qu'il a pu, à sanctionner ce dernier, même pour un candidat réputé moins compétent. Dans notre démocratie, c'est tout l'inverse qui se produit: l'opposition serait plus coupable de tous les maux minant le Cameroun, que le pouvoir en place.
Il faut saluer cette performance, dont on ignore si elle doit être mise au crédit d'un stratège hors pair (Paul Biya) ou d'un peuple irresponsable et immature, qui n'aurait finalement que le chef d'état qu'il mérite.
Alors relier celà à l'upc comme la dame ayant réagi plus haut, est complètement superfétatoire, malgré tout le respect que j'ai pour cette formation unique, dont on a grandes peines à comprendre toutes les ramifications d'aujourd'hui. |
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