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| Article:
Présentation de l'association "Livre Ouvert" basée à Douala |
| Nombre de messages:
5 |
| Pages:
1 |
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Chapeau Marcel!! |
| Auteur : |
LIBOMA |
| Date : |
04/04/2006 14:20 |
Que c'est beau de voir qu'il y a encore des gens chez nous qui s'intéressent aux fortunes immatérielles de l'esprit. je dis bravo pour tout ce que vs faites Marcel. C'est important de donner goût à la lecture aux ados et aux jeunes. Quand ce travail est fait dès le bas âge on peut être sûr qu'on a "fabriqué" un liseur.
C'est peut-être un nombrilisme propre à nous Camerounais, mais je vais vous raconter mon histoire:
ma mère m'a abonné au KOUAKOU quand j'avais 7 ans; ça coûtait 25fcfa ou 35fcfa l'unité à l'époque. J'ai donc régulièrement lu "mon" KOUAKOU jusqu'à l'âge de 10 ans. Seulement quand j'ai atteint la puberté j'ai passé plus de temps avec mes copains qu'avec les livres, excepté ceux du programme scolaire. Mais sincèrement, pour avoir lu beaucoup dans l'enfance, j'avais gardé un tel niveau d'expression à l'oral et à l'écrit que certains amis au lycée croyaient que je lisais beaucoup à la maison. et ça m'attirait même la sympathie des filles. J'étais au fond le seul à remarquer que mon expression stagnait, que je perdais au fil du temps cette repartie qui était mienne depuis l'enfance, mais le bagout lui était toujours là. L'eau a coulé sous le pont et je suis allé en France poursuivre mes études. Je suis un garçon qui sait contenir ses émotions; mais le jour où je suis entré dans la bibliothèque de la fac où j'étais inscrit j'ai eu des larmes aux yeux. Il faut me comprendre: je sortais de l'université de SOA où il y a une chambrette qui tient lieu de bibliothèque universitaire pour plus de 10.000 étudiant(e)s. Depuis j'ai repris goût. J'ai retrouvé la passion de ma prime enfance, la compagnie d'un livre, le plaisir des mots.
Et plus je redécouvre les mots plus j'en ai peur, comme une sorte de paranoïa. Par exemple quand je dois écrire un texte il m'arrive très souvent de changer plusieurs fois un adjectif, un adverbe...avant de me décider. ça me fait le même effet quand je lis. je me dis pourquoi il a utilisé tel mot et pas tel autre. Par exemple je me demande pourquoi Marcel a dit "invisibles" et pas "inexistants" ou "insuffisants". Et je vais consulter mon Littré même pour les mots les plus courants. ce matin même, à bientôt Bac+8, je suis allé voir dans mon dictionnaire la définition du mot "chaussure".
Marcel Chapeau encore! il faut pousser les mômes à les lire. Il faut les aider à sortir de cette "prison" où ils s'enferment inconsciemment.
wazarou6@yahoo.fr |
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Chapeau papa |
| Auteur : |
J Demoiselle |
| Date : |
04/04/2006 20:10 |
Felicitation papa........Continue sur cette lancée |
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Encouragements |
| Auteur : |
Kunta Kinté |
| Date : |
05/04/2006 13:28 |
Tous mes encouragements Cher ami.
C'est intéressant de savoir qu'il reste des gens qui se battent à titre individuel pour promouvoir la lecture (et l'écriture) au pays. C'est vraiment important, ça ouvre l'esprit, ça éveille et ça développe l'esprit critique chez l'homme.
Un seul mot : continuez.
KuntA. |
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!!! |
| Auteur : |
BM |
| Date : |
06/04/2006 18:28 |
Je suis sans mots.
Bonne chance pour tout, le frère.
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ecrivain |
| Auteur : |
Patrice Nganang |
| Date : |
07/04/2006 06:43 |
Chers amis, je suis tres heureux que vous ayez attire l'attention de tout le monde sur le travail que Marcel fait depuis quelques annees deja au Cameroun. Je dois dire que j'en ai ete seduit, non, epoustoufle, quand j'etais a Douala. Pas seulement a cause de son orginalite, sa perseverance, et bien sur le cadre de production des textes (le marche Mboppi: on ne peut pas etre plus proche du lieu de respiration de notre pays), mais aussi a cause de l'energie des jeunes qui produisent les textes qu'il publie. N'oublions pas que la feuille, 'Bookinons' que Marcel edite avec ses propres sous et envoie par internet a travers la terre, est d'une originalite sans pareille dans toute la litterature camerounaise, trop coincee que celle-ci est dans la croyance aux revues, aux livres publies a Paris, aux subventions ministerielles et autres gromologies idiotes. La reconnaissance d'un travail de production intellectuel reel est lente, tres lente, mais la reaction de cet ami qui parle de sa lecture du Kouakou m'a oblige a ecrire mes pensees moi aussi. Car au fond, le premier livre qui m'a donne envie d'ecrire une histoire, bref, d'inventer un recit, c'est bien le Kouakou. Je m'en souviens comme hier, et je crois que si je prenais un Kouakou aujourd'hui, je le trouverais sans trop d'inspiration: j'ai certainement perdu ma naivete, ce qui est si dommage, ce qui est vraiment dommage. Pourtant c'est le Kouakou qui a fait de moi l'ecrivain que je suis aujourd'hui: il m'a appris a ecrire, a mesurer chacun de mes mots comme l'ami qui cherche 'chaussure' dans son dictionnaire, a les peser et a les soupeser, ce que tout ecrivain fait - doit faire. Chacun de nous marche avec un dictionnaire dans sa poche, car les mots sont si fous! Marcel qui est un ecrivain de grand talent lui aussi, est en train de fabriquer les ecrivains camerounais de demain, et cela, il le fait de maniere toute naturelle, sans pretention aucune, sans institution casse-pieds: en les invitant, pas dans les bibliotheques des CCF qui nous lavent le cerveau, pas dans les salles de classe qui nous miseduquent, pas dans les universites ou nous desapprenons qui nous sommes, mais au marche, au milieu des bayamsalam et autres sauveteurs et pickpockets, parmi les enfants qui ont encore en eux cette naivete intacte qui fait un ecrivain de genie, et qu'ils ne devraient jamais perdre. Peut-on mieux faire pour la litterature notre pays? Peut-on mieux faire pour produire une litterature originalement camerounaise? Chers amis, voila ou nait notre litterature: au marche Mboppi. Attendons cinq, dix, vingt ans, et nous reviendrons sur les textes qui se produisent ici. Nous y reviendrons, croyez-moi, et alors nous dirons comme tous ceux qui avant moi ont pris la parole: merci, Marcel.
Patrice |
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