Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com Publicité
Réagissez aux articles
Article: Gaston Kelman : Le Noir doit cesser de pleurnicher
Nombre de messages:  7
Pages:  1  
 
   Kelman tu n'es qu'une MERDE!!!
Auteur : Gbáká
Date : 11/10/2005 02:13

Kelman est le prototype de cette catégorie d'Africains qui deviennent soudainement Hautains et "donneurs de leçons" vis à vis de leurs frères lorqu'ils ont reçu subrepticement (ou non) des papiers ici en Europe.
Il sait pertinemment qu'il fait le jeu de ceux qui ont banni Dieudonné Mballa-Mballa des Média Français et d'ailleurs ce n'est pas étonnant qu'on l'aperçoive de plus en plus sur les plateaux de TV du service public comme d'ailleurs privé.
KELMAN est un potentiel Théodore MAYI MATIP, ce traitre qui, par ce qu'il fallait qu'on lui donnât le siège de vice-président de l'Assemblée Nationale du Cameroun, fût obligé de VENDRE Ruben UM NYOBÈ.
JE RECOMMANDE AUX AFRICAINS ÉPRIS DE LIBERTÉ DE NE POINT ACHETER SES PAMPHLETS.
Il prétend que nous les Banlieusards nous sommes la honte de la France: Mais c'est lui plutôt qui est la HONTE des Africains!!!
Quelqu'un qui se dit NOIR et qui continue à traiter ses semblables et frères de NOIRS au moment où de plus en plus nous rejettons cette dénommination identificative/Méprisante/Insultante pour désigner notre couleur de peau (qui en réalité est Marrone pour la plus part d'entre nous) n'a pas d'esprit d'Africain et donc pas de place parmi nous et dans nos pensées.
Kelman n'est qu'un Pauvre-Idiot à la solde des NAZILLONS Français. Preuve en est qu'à 90%, ce sont eux qui achètent ses TORCHONS LITTÉRAIRES...
KELMAN va te faire foutre...
   a kelmann
Auteur : la go jolie
Date : 11/10/2005 12:07


S'il vous plait j'ai pas eu le plaisir de lire votre oeuvre mais par rapport aux titres j'ai l'impression ke vous portez atteinte a la couleur noire ou bien mm a la situation de l'africain . a moins ke ce soit ces oeuvres dont le contenu et le titre vont de facon parallele . si vous me donneriez le lien avec le kel je pourrai ne serait ce ke feuilleter je serai tres ravie et je pourrai enfin apporter mon jugement .
je fais partie de ceux ou celles ki est prete a tt offrir pour le respect des droits de l'africain car le temps de la colonisation est jadis passe.
donc gardez vous de dire des betises sur le noir ou bien mm a l'hoe je ne sais de kelle race.
   contestation
Auteur : nahiib
Date : 11/10/2005 23:39

Je n'ai pas encore eu l'honneur de lire votre livre mais, je tiens à vous rappeler qu'en tant que membre de la diaspora, je ne suis pas d'accord avec vos propos de l'article vous sembler avoir l'esprit obtus.En effet,le parallèle entre la schoah etl'esclavage montre que dans le temps et en comparantl'aspect macabre,le premier n'est qu'une goutte dans l'océan qu'est le second et pourtant, on commémore la schoah chaque année à grand coup de pompe et vous dites qu'on ne doit pas pleurer? vous me direz peut-être que ce n'est pas le sujet du jour.N'oublier pas que les exactions dont on souffert nos ancêtres,nous les souffrons encore aujourd'hui sous d'autres formes.Alors,si vous avez vendu votre âme au diable blanc?laissez nous en paix.
   a kelman
Auteur : salsa
Date : 12/10/2005 03:05

tu dis :"je me fiche de ce qu ils lisent mon livre"(je crois ceux qui)alors pourquoi et pour qui ecris-tu?
de toutes facons c est ton compte en banque qui grossit mr kelman.
   Un zest d'objectivité svp!!!
Auteur : Serge-Nicolas MASSOT
Date : 13/10/2005 04:11

Prises de plein fouet, les paroles de mr kelman peuvent sembler sortir de la bouche de judas en personne; cela dit nous nous devons en tant que noirs d'avoir un certain recul face à un sujet aussi vicéral que celui-ci.Meme si je ne suis pas d'accord avec tous les détails explicatifs apportés par kelman, je partage globalement son analyse au sujet du rapport entre l'esclavage et les africains.Lors de cette tragédie, beaucoup de "frères" nous ont été enlevés. cela nous a surement affaibli pendant longtemps mais je ne pense point
que ce soit la cause de nos malheurs actuellement. Il s'est écoulé suffisament de temps pour que nous puissions nous refaire. Soit dit en passant ça a certainement été beaucoup plus dure à vivre pour les esclaves que pour ceux restés en afrique. Je pense que ce qui fut destructeur pour l'afrique (car nous en avons encore les séquelles) est la colonisation; et ça, kelman l'a dit (pour ceux qui ont bien lu le livre). Et ce qu'il souhaiterait faire passer comme message est que malgré le fantôme de la colonisation et le joug de la colonisation moderne, nous
devons avancer; trouver des solutions pour s'imposer plutot que d'atendre le mea culpa occidental.Un devoir de mémoire est indispensable car ça fait partie de notre histoire mais que ce ne
soit pas un socle sur lequel nous devons espérer prendre de la hauteur. Le plus important pour notre génération et pour celles à venir est de batailler pour nous défaire des liens solides de la colonisation moderne; et nous n'y parviendrons pas en pleurnichant... Peace à tous les k'1-fri.
   a lago jolie et nahiib
Auteur : maeva
Date : 20/10/2005 13:05

il y'a des extraits de son livre sur des blogs dont je n'ai malheureusement plus l'adresse.mais en tapant kelmann ou le titre de son bouquin ou meme en allant sur grioo.com je pense q vous les retrouverai.la go jolie,je pense pas que tu auras plaisir a lire ce parvenu.je ne vous conseille meme pas de l'acheter,vous n'irez pas plus loin que le premier chapitre.mais bon,chacun fait ce qu'il veut.pour ma part je suis dégoutée.ce mec-là a perdu le sens de la raison.personnellement,j'avoue que le noir est un peu laxiste.mais je ne suis pas pour autant moins fière d'etre noire parcequ'on n'a pas choisi sa couleur de peau,ni son histoire meme si c'est nous qui la batissons.
j'aurais préféré une critique de l'attitude des africains en tant que victimes de leur conditions géo-politiques plutot qu'une comparaison avec celles de l'homme blanc.on ne peut comparer l'incomparable et d'ailleurs le pb de l'africain va au dela de la couleur de sa peau.
que kelmann soit noir et n'aime pas le manioc n'engage que lui.moi je suis noire et je n'aime pas le foufou.je ne vé pas pour autant en faire un livre.certais auteurs ont relevé le laxisme des africains avec brio(article de bonabéri.com).
Kelmann peut se réclamer bourguignon et en etre fier,c son problème.il n'en demeure pas moins que sa femme et ses enfants sont noirs.s'il a autant de répulsion pour sa race,qu'il aille jusqu'au bout de son auto-exclusion.un raciste de sa race?je n'ai vu ca que chez le rappeur Eminem!et encore...ce n'est que commercial.
alors soit kelmann est un bon (piètre)commercant,soit il a vraiment un problème d'identité.
   critique sur kelman
Auteur : mass hystrik
Date : 21/10/2005 18:10

une critique de kelman trouvé sur le forum grioo et c'est bien que tous les penseurs blacks ne laisssent pas ce type occupés le terrain a nous ridiculiser de la sorte

---------------


Petites critiques du kelmanisme ambiant (1ère partie)


Depuis maintenant plusieurs mois, une certaine presse de droite comme de gauche, décomplexée par la libération de la parole stigmatisant sans retenue les Autres, a trouvé en Gaston Kelman le chantre de l’intégrationnisme radical à tous crins qu’elle attendait presque comme il tardait à certains de voir le retour annoncé du messie. Enfin ! quelqu’un allait « pouvoir dire tout haut ce que d’autres pensaient tout bas ». Et le tout, sous la tutelle protectrice et morale de sa couleur de peau, celle-ci l’immunisant contre toutes les accusations de racisme. Imaginez la symbolique toute jouissive pour les animateurs frustrés d’une certaine réaction politique.
Car oui, il faut croire que le lit argumentatif utilisé par leur protégé « maniocophobe » qui se limite à prendre des exemples ( ridicules ) pour en faire des généralités (qui l’arrange ), les lieux communs ahurissants de mauvaise foi qu’il véhicule tout en prétendant les combattre et les analyses faisant état d’un manque criant de rigueur intellectuelle, ne choquent guère nos nouveaux convertis au Kelmanisme.

Qu’y a-t-il de si choquant et de fatiguant dans le constat de l’essor soudain de la dialectique de l’auteur de « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » ? C’est qu’il prend un malin plaisir à faire de l’idéologie puis à faire benoîtement passer ces postures idéologiques clairement orientées pour des analyses sociales pertinentes et objectives.
Mais le plus consternant est que cette critique veut s’ imposer comme la vérité à laquelle aucun Noir de France ne doit échapper au risque de se voir traiter de fétichiste de la victimisation, comme l’insinue Gaston Kelman dans presque toutes les pages de son premier essai. En est-on si sûr ? N’y aurait-il pas d’autres alternatives que cette dichotomie bouffonne et caricaturale qui réduirait tout Noir à, soit un « adepte de la posture victimaire » ou alors, à l’opposé, à celui d’un Français à peau noire reprenant servilement à son compte un salmigondis conceptuel fait à base d’idées piochées chez les Ultra-républicains tels Charles Pasqua ou Jean-Pierre Chevènement ?

Gaston Kelman, qui se décrit comme un « chrétien catholique pratiquant » dont les racines sont « judéo-chrétiennes » ( RMC les « Grandes Gueules » ) est d’abord et avant tout obsédé par l’ empreinte indélébile que les origines laissent sur le physique des Français d’extraction africaine. Aussi, il passe le plus clair de son temps à essayer de convaincre les Blancs dans leur globalité que ses racines n’ont rien à voir avec celles des griots d’Afrique et que lorsqu’ils le voient, les Blancs ne devraient pas le rattacher à une quelconque Afrique mais plus sûrement à la Bourgogne, pays, dixit Gaston Kelman, du « charolais, du bon vin, des escargots ». Comme si la Bourgogne était réductible à une production d’escargot ou de vin. Pourquoi un Noir n’aurait-il pas le droit de se dire basque ou corse, après tout ? Seulement, si définir librement son identité est une chose, c’en est une autre de chercher à imposer des valeurs subjectives pour tous les autres à coup de terrorisme intellectuel.

A partir de quand dépasse-t-on la ligne de démarcation qui délimite la dénonciation légitime d’un travers et, d’autre part, le cliché ? Ou se situe ce qui est permis et ce qui ne l’est plus ? Le souci de la précision de son étaiement et la volonté de constamment subtiliser son analyse afin de ne pas tomber dans les tares de l’essentialisme devraient interdire l’utilisation du pluriel de certains articles. L’essentialisme commence à partir du moment où l’on empoigne une image banale du réel pour lui faire subir un traitement qui l’extirpera de sa contextualité originelle, de sorte à ce que le passage du « singulier au pluriel » fasse sens dans l’esprit de celui que l’on veut convaincre. Ainsi, est donné l’impression aux observateurs qu’en ayant pris connaissance d’un fait réel mais ponctuel, isolé et visant un individu lambda, on est en mesure de comprendre tous ceux qui partagent avec lui la même origine, la même culture, le même socle identitaire. Par la force des choses donc, ce qui est vérifié chez l’un s’applique immanquablement à tous ses semblables.

Gaston Kelman fonde toute sa critique sur ce raccourci conceptuel : il sonde sa mémoire pour y extirper des instantanés prompts à servir et à démontrer la pertinence de son idéologie ultra-assimilatrice. Puis il tente de convaincre son lectorat que ces travers qu’il pointe du doigt sont détectables chez quasiment tous les Noirs de France ( sauf lui ). Ceci expliquant sa façon péremptoire et quasi-systématique de généraliser en employant du « les Noirs » sans le moindre souci de nuanciation.

Ainsi de son interview ahurissante faite à Livre Express dans laquelle il réclame que les Africains soient traités…comme les Roumains le sont, insinuant par-là que les Noirs français sont habitués à avoir un traitement de faveur du seul fait du misérabilisme ambiant à l’égard de l’Africain :
« On ne passe rien aux Roumains. Pourquoi ce fatalisme envers les Noirs ? Si je me fais pincer dans le métro sans ticket, il suffit que je bredouille deux ou trois mots en petit nègre pour que le contrôleur passe son chemin en haussant les épaules. C'est intolérable»

Quel noble combat ! On en reste ébahi d’admiration. On se demande bien qui alimente ici la machine à clichés avec de telles sornettes. Tout le monde sait que les contrôleurs de la RATP sont sans pitié aucune à l’endroit des resquilleurs et ce, quelque soient leurs extractions.
Il y a même désormais des contrôleurs d’un nouveau genre, dont le statut n’est pas clairement défini et qui forment le « CSA », des aboyeurs agressifs qui se plaisent à rudoyer les resquilleurs ( surtout quand ils sont africains et asiatiques ) en leur parlant « petit nègre » et « petit chinois ». Ces gros bras utilisent tous les moyens à leur disposition pour soutirer l’argent de la contravention aux fraudeurs en les palpant, en leur mettant la pression à plusieurs, en les menaçant de contacter la police qui risque de les renvoyer dans leur pays d’origine. Il faut les voir à l’œuvre certains soirs de grande affluence au terminus de la ligne 7 ( La Courneuve ) pour comprendre que si Gaston Kelman a été témoin de ce dont il parle, cela reste exceptionnel et ne constitue pas une règle. Et quand bien même un contrôleur se laisserait bluffer par le bagou d’un fraudeur - ce qui est très rare, voire impossible puisque tout contrôleur subit un stage spécifique pour apprendre à gérer les situations d’agressions verbales et physiques ou les tentatives de subornation - en quoi l’origine de ce dernier est-elle à prendre en compte dans le cadre de ce constat ?
Sur les lignes à fortes fréquentations populaires, là où se trouvent beaucoup d’immigrés n’ayant pas forcément les moyens de se payer le prix d’un billet, les « CSA » se postent souvent en masse ( jamais moins de 10 membres, toujours à prendre les gens avec une certaine hauteur ) devant les sorties pour effectuer des contrôles précisément parce qu’ils savent qu’ il y a plus de chance de remplir leur carnet de contraventions de jolies contredanses dans ces stations populaires que dans une station tranquille des quartiers bourgeois.
Faire courir le fantasme du contrôleur tiers-mondiste épris d’histoire coloniale au point où, culpabilité aidant, il s’interdit de rejouer l’oppression à l’endroit de pauvres Africains faméliques ayant déjà subi esclavage et colonisation, revient à se payer la tête des gens et à insulter leur intelligence. Tout simplement.

Gaston Kelman, connu pour ses positions anti-victimaires dans lesquelles il scande, à juste titre et tel un leitmotiv, que les Blancs de nos jours n’ont pas à se sentir coupables des crimes des esclavagistes français d’hier, est beaucoup moins indulgent avec les Africains.
Voyez le deux poids, deux mesures kelmanien : dans le journal de France 2 présenté par Benoît Duquesne le 22 février 2005, voici ce qui se dit :

« Benoît Duquesne : vous trouvez qu'on en a assez de la repentance par rapport à ces crimes (…) du passé ?

Gaston Kelman : Le mot repentance ne me plait pas parce que vous ne m'avez rien fait monsieur Duquesne. Pourquoi est-ce je vous demanderai d'être héritier de la connerie. Aujourd'hui, ce que je voudrais de vous c'est qu'on se dise " plus jamais ça ". Parce que nous sommes des hommes. Parce que nous sommes des Français »

Lors d’un débat sur RFO avec Dieudonné, 7 mois plus tard, il reprochait à celui-ci de se dire « descendant d’esclaves » alors que Dieudonné « n’est pas antillais ». Mais surtout, il somme les Africains contemporains de se sentir coupables de ce qu’une minorité mercantile à fait à une certaine époque : « Les choses s'arrangeront le jour où justement l'Africain ira voir l'Antillais, le regardera droit dans les yeux et lui dira : pardonne moi » ( Émission « Paris sur mer » de RFO ).

Il n’y a aucune erreur de frappe. On lit bien « le jour où l’Africain » et « pardonne-moi ». Moi : pronom personnel à la première personne du singulier. Il est ordonné à l’Africain d’aller se faire violence et de demander pardon en son nom propre alors que plus haut il roucoulait devant le journaliste de France 2 pour lui dire qu’il n’a rien à voir avec le passé. Comment expliquer que les uns soient coupables et pas les autres alors qu’ils sont contemporains ? Tout simplement à cause de la couleur de peau : Gaston Kelman veut plaire aux Blancs à tout prix et dans le même temps il désire stigmatiser les Africains qui, de par leur attitude non-servile comme la sienne, lui nuisent d’une certaine manière.
En quoi un Soudanais ou un Kenyan a t-il des comptes à rendre à un Antillais quand on sait que la plupart des chasseurs de Nègres étaient de la côte ? Ce sont là les limites de la démagogie : on ne peut pas dire des choses pour faire plaisir à la majorité morale et faire preuve de rigueur intellectuelle dans cette même critique. La greffe ne prendra jamais.

Rappelons aussi à Gaston Kelman que si Dieudonné n’est effectivement pas un descendant d’esclaves déportés, néanmoins il peut avoir des membres de sa famille de l’autre côté de l’Atlantique - Spike Lee vient d’ailleurs de retrouver un ancêtre du coté du Cameroun et aurait demandé la nationalité camerounaise.
En quoi serait-il interdit à un Africain de faire preuve d’empathie ? Des esclaves issus de cet esclavage particulier que l’on nomma « la traite négrière » ( c’est à dire un esclavage fondamentalement racial ) se trouvent aux Antilles, certes, mais aussi ailleurs. Comme en Afrique du nord, dans toute la région de Saint-Louis du Sénégal, même si leur sort était plus enviable que celui de leurs homologues américains, dans les îles du Cap-Vert, celles de Sao-Tomé et Principes, dans le Bilâd al-Zandj ( le pays des zandj ) où les Arabes allaient se « fournir » en Bantous, à Madagascar, à la Réunion, à Maurice, aux Comores. Une bonne partie des habitants de la Sierra Leone et du Libéria sont des descendants d’esclaves. D’où tient-il que les esclaves n’existaient qu’aux Antilles ?

Gaston Kelman nie en fait la particularité de la traite négrière ( « tout le monde vendait ses frères à l’époque, affirme-t-il »). Or ce qui est prégnant dans nos sociétés modernes c’est qu’un crime fondé ou motivé par la haine raciale ou par la justification d’une infériorité biologique de ceux qu’on opprime est toujours plus sévèrement condamné que tout autre crime. Ici, c’est à peine s’il n’est pas banalisé par Kelman qui le noie dans l’océan normatif du train-train quotidien et ordinaire de cette époque où tout le monde se vendait entre supposés frères. La traite négrière serait un simple esclavage comme tant d’autre. Cette posture est fausse et cynique. La traite négrière et l’esclavage ne peuvent pas être semblables aux autres traites et aux autres esclavages tout simplement parce l’on ne traitait pas les Noirs comme les autres. Chez les Arabes, les seuls et uniques musulmans « esclavagiseables » étaient les Africains, leur négrité transcendant à leurs yeux leur islamité. Avant d’être un Musulman, l’Africain est un descendant maudit de Cham, voué à la servitude. Ibn Khaldun, l’un des plus grands « sociologues » arabes, écrivait au XII ème siècle que les Noirs « sont une humanité inférieure, plus proches des animaux stupides ». Et cette mentalité était parfaitement partagée dans l’ensemble du monde arabe puis ensuite ottoman.
Pour les Européens, le Noir, africain ou américain, était ontologiquement inférieur aux Blancs, de par sa nature même qui le rejetait dans une sous-humanité stagnante. Contrairement aux Juifs qui subissaient l’antisémitisme ou aux protestants qui enduraient les dragonnades et autres formes d’intolérance, l’Africain ne pouvait se convertir comme l’ont fait les marranes d’Espagne par exemple. Ou si : sa conversion c’était le métissage.

L’antienne kelmanienne sera en totale contradiction avec une autre de ses divagations dans laquelle il donne du « nous » pour désigner les Afro-Allemands incarcérés dans les camps nazis comme le démontre le livre du journaliste Serge Bilé :
« Croyez-vous sincèrement qu'il existe une commune mesure entre le livre de Serge Bilé et les pérégrinations de Dieudonné? Le livre de Serge Bilé nous a fait monter au créneau plus noblement que Dieudonné, Serge est passé aux actualités, il a vendu plus de 50.000 exemplaires de son livre, je préfère récupérer cet impact plutôt que celui de Dieudonné qui tape sur l'autre pour vivre, alors que Serge dit "récupérons notre histoire, la voilà » ( sur grioo.com )

« Nous » faire monter au créneau ? Est-ce le concours de la « meilleure victime » pour exister aux yeux « des Blancs » ? En quoi le fait que des Noirs aient été internés dans des camps nazis change quoi que ce soit pour les Noirs de France, si ce n’est enrichir leurs connaissances en accumulant du savoir ? N’est-on pas là dans la culture victimaire qu’il ambitionne d’invalider par tous les moyens ?
Et si chacun faisait comme bon lui semble, avait le droit de s’identifier au Zambèze, aux USA, aux Bourguignons ou aux Zoulous sans que d’obscurs élucubrateurs tentent de les en empêcher en les culpabilisant piteusement à coup de diatribes logorrhéiques et vengeresses ?
Qui irait reprocher à Michel Boujenah de se sentir concerné par le sort des Juifs gazés à Auschwitz et Birkenau au motif qu’il est Sépharade et que seuls les Ashkénazes ont été gazés ? Kelman qui revendique un universalisme que l’adage de Térence ( « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger » ) incarne parfaitement, accuse donc une personne de se sentir concerner par un « trauma » qu’elle n’ a pas vécu.

Dans une interview donnée à L’Humanité, Kelman jure que les Noirs « ne comprennent pas qu’ils sont en train de faire exactement le jeu de ceux qui les rejettent… Je veux, poursuit-il, quand même dire que la race n’existe que parce que l’on a bien voulu l’exploiter. La race n’existe pas parce qu’elle a un fondement biologique. On a instrumentalisé la race pour diaboliser une partie de la population. Cela a toujours été comme cela dans les combats des libérations et des droits civiques. La terminologie, notre peuple, notre race, cela ne veut pas dire grand-chose »

Pourtant dans JSNEJNPLM lorsqu’ il s’ agit de rejeter le terme « black » il ne fait plus preuve d’ une telle afféterie et essaye même de rationaliser l’utilisation du mot « nègre » :
« Chaque fois que je revendique d'être noir devant ceux qui font de moi un homme de couleur ou un Black pour ne pas me faire de la peine, je vois le malaise de mes amis. Ils prennent cette revendication pour une provocation.
Les hommes de race dite noire sont des négroïdes. Leur véritable appellation devrait donc être Nègre. Dans tous les cas, c'est l'appellation originelle. Cette appellation a été utilisée pendant des siècles et jusqu'au lendemain de la Traite. Mais après la Traite, véritable crime et génocide contre l'Afrique noire, le mot Nègre est devenu péjoratif. Ainsi, désigner quelqu'un de Nègre était assimilé à une insulte. Nègre signifiait désormais esclave.»

Perspective intéressante : les Noirs seraient « originellement » des négroïdes ? Se sont-ils eux-mêmes baptisés ainsi ? Non. Et, pour quelqu’un qui refuse que le regard de l’autre le définisse, qu’est-ce que c’est que cette histoire d’aller piocher un terme que les Européens utilisaient pour désigner les populations mélanodermes d’Afrique ?
En outre, contrairement à ce qu’il dit, le terme « nègre » n’est pas devenu synonyme d’esclave « au lendemain de la traite » mais bien concomitamment à l’esclavage et à la traite. Le Code Noir pratique déjà ce mélange des genres et évoque tantôt les Nègres, tantôt les esclaves en ne contestant absolument pas leur synonymie.

Dans une autre interview donnée au site Grioo.com ( un site orienté « communauté noire », précision d’importance et l’on va comprendre pourquoi dans l’instant ) on jubile en voyant l’embardée à 90° qu’il effectue en adaptant son propos selon l’interlocuteur qui lui fait face :
« chaque fois que l'Homme, et celui auquel je suis le plus rattaché, l'Homme Noir, est atteint dans son honneur, je me sens concerné ». No comment…

Dans cet esprit de ressassement de clichés, quelle est l'une des images les plus fortes que Gaston Kelman ait été amené de voir durant le cyclone Katrina ? C’est celle où une femme noire victime du terrible cyclone de septembre 2005 en Louisiane portait un baluchon représentant le drapeau américain. Symbole, selon lui, de son attachement au pays.
On l’aura compris : Gaston Kelman est obnubilé par l’envie de démontrer aux Blancs qu’il est finalement comme eux, qu’ils partagent les mêmes envies, les mêmes rêves. Cette obsession quasi-névrotique est telle que même un bout de chiffon flanqué de la bannière étoilée émoustille son chauvinisme ringard au point où cette vision banale en soi l’a « pris jusqu’aux tripes » (sic).
En quoi une Noire victime de la colère de la nature est-elle tenue à une indexation particulière au motif que la bannière étoilée associée à sa couleur de peau constituait plus une exception qu’il fallait souligner qu’une règle ? Les Américains noirs, à l’instar des Français noirs d’ailleurs, n’ont absolument rien à prouver à leurs concitoyens en matière de patriotisme. Rien. Ils n’ont aucun compte à leur rendre. Si un Français blanc a le droit de n’en avoir que faire du drapeau tricolore, de la Marseillaise et qu’il lui est permis de se définir comme internationaliste apatride, par exemple, eh bien ! ce droit doit être de facto reconnu à tout français quelque soit sa couleur. Exiger d’un Noir qu’il démontre plus que les autres son allégeance à la Nation, c’est justement la preuve évidente que l’on considère celui-ci non pas comme un citoyen à part entière mais comme un éternel allogène que l’on renverra à son altérité physique à la moindre discorde.

Quand on lit sa critique de la « fierté noire » des militants américains des années 60, on ne sait plus où se situer tellement il paraît ne rien maîtriser sur le sujet :
« Franchement, je ne vois pas pourquoi je serais [fier d’être noir]. Tout simplement parce que je ne vois pas de raison à ce qu'on crie sa fierté d'être blanc, jaune, rouge ou noir. Je ne vois pas de raison pour qu'on soit fier d'être noir, et pour le Noir, c'est peut-être même plus que cela.
Je suis noir et j'en suis fier ; cette affirmation comme beaucoup d'autres slogans du monde black, nous est venue des USA. James Brown, le talentueux parrain de la soul music a crié un jour : « Say it loud, I am black and proud. » (« Dis-le fort : Je suis noir et fier de l'être. »). Il n'y a rien de plus pathétique pour un peuple que d'être obligé de revendiquer le simple droit à l'existence. Quand un peuple est acculé à crier sa fierté, c'est qu'il ne l'a justement pas encore acquise. Ces déclarations, en fait, sonnent comme un cri de désespoir et de supplique envers ceux-là qui ne reconnaissent pas notre humanité, ou la trouvent inférieure à celle du WASP étalon. Le Noir se sent obligé de clamer qu'il est fier de sa couleur pour essayer de s'en convaincre avant d'en convaincre les autres qui, se dit-il, pensent encore qu'il devrait en avoir honte. Ainsi, dans la bouche du Noir, « je suis fier » équivaut à « je n'ai pas honte ». C'est comme si l'on entendait quelqu'un déclarer : « Je suis fier d'être pauvre, malade, handicapé. » Je suis fier d'avoir conquis ma fierté parce que l'on m'a longtemps acculé à avoir honte de ma couleur.»

Gaston Kelman n’a pas l’air de savoir à quoi correspond l’esclavage ( qu’il confond très souvent d’ailleurs avec la traite ) lorsqu’il caricature comme à son habitude ce cri qu’il tente de faire passer pour le cri d’un complexé. Il exige que l’on enseigne aux Blancs de respecter les Noirs mais les Noirs eux-mêmes ne devraient pas se respecter ? Pis, le revendiquer reviendrait à un complexe face aux Blancs ? Il faut être d’une insondable mauvaise foi pour parler de complexe vis-à-vis de gens comme James Brown ou Kathleen Cleaver et ne rien connaître à leurs luttes. Qui est donc le complexé dans l’affaire, celui qui bâche péniblement sur un pamphlet rempli de clichés primaires ou alors quelqu’un qui a dépassé l’auto-phobie, a entrepris de faire passer ce message d’estime de soi dans un pays où plusieurs générations noires ont connu la ségrégation raciale abolie seulement depuis quelques années ? Et comment explique t-il sa morgue pour des Noirs qui brandissent leur fierté dans un système où tout est fait pour les amener à se détester alors que lui-même revendique que les Noirs fassent leur nécessaire pour qu’on les prennent pour des français à part entière ?

La mauvaise foi est d’autant plus grande que la chanson de James Brown dans son entier n’est pas une pleurnicherie. Mais tout le monde sait que les vrais complexés, les aliénés qu’évoque Frantz Fanon, adorent revendiquer que les Blancs les respectent mais en revanche le respect des Noirs pour eux-mêmes les rend malades. Pis, ils y voient même comme une incohérence. Non, décidément, le seul respect que mérite le Noir est moins le sien que celui « du Blanc ». Attitude typique de complexé et d’aliéné correspondant en tout point à la posture kelmanienne.

Voici les paroles de James Brown :

« Now we demand a chance to do things for ourserves / A présent nous voulons une chance d’agir pour nous-mêmes
We're tired of beatin' our head against the wall / Nous sommes fatigués de nous cogner la tête contre le mur
And workin' for someone else / Et cravacher pour autrui
We're people, we're just like the birds and the bees / Notre peuple est comme les oiseaux et les abeilles
We'd rather die on our feet / Nous préférons mourir debout et dignes
Than be livin' on our knees / Plutôt que de vivre en courbant l’échine
Say it loud, I'm black and I'm proud »/ Dites-le fort, je suis noir et j’en suis fier »

Le complexe de James Brown qui pleurniche pour exister est flagrant à la lecture de ces paroles, n’est-ce pas ? C’est le même homme, auteur de cette diffamation honteuse à l’encontre du parrain de la soul, qui, évoquant la discrimination positive, affirme :
« Le terme est archi-nul. Il est évident que l’on doit faire quelque chose contre la discrimination. Alors, je ne vois pas comment une discrimination peut être positive. Il faut donc une action volontariste qui se fait à travers la pédagogie. Il faut former les gens à savoir que « noir » ne veut pas dire éboueur ou vigile. Qu’à diplôme égal, tout le monde doit aspirer à une même prise en compte de sa demande de travail. »

Une action volontariste pour apprendre aux blancs à respecter les Noirs ? Mais n’est-ce pas ce qui est reproché à James Brown alors que celui-ci doit avoir une conscience des valeurs fondant sa dignité bien plus conséquente que celle d’un Gaston Kelman qui passe sa vie à sangloter pour qu’on ( c’est à dire les Blancs ) le considère comme un vrai Français ? Car oui, Gaston Kelman qui crie à la victimisation africaine est totalement favorable à la discrimination positive. De l’inconséquence…

C’est entendu, le sens de la nuance n’existe pas dans la dialectique kelmanienne. Tout est prétexte à blâmer le Noir en tant qu’individu. Pour preuve, la malhonnêteté intellectuelle dont il fait toujours preuve dans le cadre de sa pseudo-critique de l’attitude « des Noirs » ( ce sont ses mots à lui, oui pour quelqu’un qui se donne comme mission la déconstruction des clichés on se demande comment le pronom « certains » n’ait pas plus de place dans ses ineptes postulats ) au lendemain de la défaite du Sénégal en coupe du monde :
« Au soir de son élimination en quart de finale, énonce t-il, les Noirs ( sic) se sont mis à danser dans les rues de Paris, sous l’œil des caméras. J'en aurais pleuré. Après tout, les Africains sont les meilleurs footballeurs du monde. Quand je pense que les Coréens, qui, naguère, savaient à peine à quoi ressemblait un ballon de foot, ont failli décréter une journée de deuil national après leur défaite en demi-finale...»

Pensez donc, des Noirs qui dansent chagrinent Kelman. Il est tellement détaché de cette essence africaine mythifiée que dès qu’un Noir baille sans porter la main à la bouche le pauvre Kelman a honte de la couleur qu’il partage avec le malheureux primitif qui engage tous les Noirs de France dans chacun de ses faits et gestes. Il a surtout honte du regard « blanc » qui le renvoie à ce qu’il ne veut pas être. Car comment railler la fierté noire de James Brown et dans le même temps brandir sa gêne et sa honte à chaque acte non-raffiné que commet tout Noir ? N’est-ce pas là une autre forme d’aliénation, encore plus hypocrite que celle dénoncée ?

Les quelques sénégalais qui auraient dansé sont catapultés « représentants de la frivolité intrinsèque des Noirs ». Un adage connu ne dit-il pas que charité bien ordonnée commence par soi-même ? Sur quel ressort repose la dichotomie établie entre le déterminisme fataliste et festif des Africains débonnaires et l’esprit de « winners » qu’auraient en propre les Coréens ?
Le Sénégal participait à sa première coupe du monde, pas la Corée. Aussi, arriver en quart de finale après avoir sorti la France dans un groupe où personne ne les voyait passer, pour une première participation est effectivement une forme de victoire. Quelle comparaison est-il admis de faire entre deux destins différents, celui d’un « rookie » et celui d’une équipe rompue à cette compétition et qui organisa la coupe du monde sur son sol ? Qu’aurait-il fallu, que les Sénégalais se transforment en Hooligans et chassent du Français dans les rues de Paris, et qu’un Kelman opportuniste prenne sa plume pour stigmatiser ces « nègres hirsutes et avinés repliés sur une négrité fantasmée qui expriment leur désaccord par la violence » ? Aurait-il fallu qu’ils soient en deuil durant 5 jours ? Et l’on aurait sûrement vu Gaston Kelman parader sur les plateaux de télévision en expliquant que lorsque tout un peuple s’identifie à des footballeurs on ne doit pas s’étonner que l’Afrique aille mal ?
On voit ici que tout est prétexte à alimenter les propres préjugés et le mépris qu’a Kelman. Celui-ci veut à tout prix châtier les Noirs et tout motif est bon à leur indexation.

A la question très simple posée sur le chat de l’internaute : « Allez une bonne adresse à Paris pour mieux connaître les cultures africaines (resto, centre culturel ou autre) ? », que répond Kelman ? : « Il n'y a pas de culture africaine. Il s'agit quand même de 800 millions de Noirs ! Bon, il y a de supers restaurants camerounais, comme "la Tontine d'or" ou "le Lion indomptable". Il faut voir avec les ambassades. Mais il y a aussi la librairie "Présence africaine", rue des écoles qui renferme des trésors de littérature et où vous aurez des renseignements sur les évènements communautaires (à ne pas confondre avec communautaristes) »

Voilà le propre des dogmatiques psychorigides : même lorsque la question posée paraît simple et intelligible pour le commun des mortels, eux la tournent de sorte à ce qu’elle corresponde en tout point à leur arriération idéologique. Une question posée sur « les cultures africaines » ( sic) fournit une réponse sur « la culture africaine », soit l’ inclusion d’un singulier qui bien entendu tombe à pic pour enclencher la dialectique rodée du procureur sur le fait qu’il n’y ait « pas de culture africaine ».

Qui a dit :

1° « Je vais mieux qu'il y a quelques années. J'espère surtout que mes frères d'épiderme (les Noirs) et de destin (les Français de toutes races) y trouveront leur compte.(Jeune Afrique-L'Intelligent du 28/03 au 03/04/2004) »

2° « Mon essai n'avait pas pour objectif de débattre de ce domaine de l'inconscient. Mais l'approche sociologique des comportements me pousse à croire que mon fils né en région parisienne, qui ne parle pas ma langue d'origine, n'a pas les mêmes goûts que moi, est plus proche de ses camarades blancs et beurs, que de son lointain cousin qui n'est jamais parti de la forêt équatoriale. » ( site de ac.versailles)

3° Puis en octobre 2005, aux grandes Gueules de RMC : « C’est quoi être bounty ? C’est prendre l’avion ? C’est quoi la culture noire aujourd’hui ? Elle n’existe pas. On a une culture de 20 ème siècle. Et le type qui est sur la plateau de Douala il a exactement les mêmes ambitions et le mode de vie à 90 % le même que nous sur le plateau de Paris, de Londres ou de Washington »

4° « Le noir qui a été totalement plombé par cette histoire [ de la colonisation et de l’esclavage] qui aujourd’hui se croit noir alors qu’il l’est pas du tout alors qu’il est camerounais ou français ( protestations des deux journalistes de RMC qui évoquent la discrimination à l’emploi )…ce n’est plus le regard de l’autre qui me construit ! Noir ce n’est pas un substantif ! (…) Je voudrais cesser d’être un Noir, je voudrais être tout simplement un homme »

Si ce n’est point le « regard de l’autre qui me construit » pourquoi exiger de cet autre qu’il me considère comme un Français à part entière tout en stipulant que le victimisme noir est aussi la faute des adeptes du « racisme angélique » ? Gaston Kelman voudrait cesser d’être noir. Comprenez : il en marre qu’on le perçoit comme l’on percevrait les autres fichus nègres qui n’ont pas son background intellectuel, car l’homme insiste tout au long de son essai sur son statut de « cadre », donc d’homme cultivé, éloigné en cela de l’éboueur malien qui lui file de l’urticaire et avec lequel il ne se sent aucun point commun. Il voudrait que l’on voie en lui un homme civilisé, « un Blanc à peaux noire » ( sic) : en clair qu’on arrête de lui rappeler l’Afrique qu’il veut oublier malgré son accent à couper au couteau.

On remarquera aussi que si le terme « Black » importune Gaston Kelman, en revanche, le terme « beur », mot relevant exactement de la même construction politico-idéologique hérité de cette culture de l’euphémisation appliquée à « Noir » et « Arabe », lui, ne le dérange pas et il l’emploie sans gêne. Dans la citation 1 Gaston Kelman a des « frères de couleurs » qui sont…les Noirs. Pourtant dans la citation 4 le « Noir n’existe pas ». Dans la citation 2, la distance culturelle entre son fils et ses cousins restés au pays est clairement irréductible : trop différents les uns des autres. Dans la citation 3, l’habitant de Douala ( comprenez le civilisé camerounais, pas le sauvage animiste des zones rurales ) a le même lifestyle que le Parisien ou le Londonien. Tous ont en commun une « culture du 20 ème siècle ». Ne riez pas ! Que tirer de ce bazar conceptuel fait de bric et de broc où chaque assertion contredit l’ assertion la précédant, si ce n’est que l’on a l’impression que l’homme en question semble prendre ses interlocuteurs pour des imbéciles ?

Le vrai mépris que Gaston Kelman a pour les Africains est retracé page 63 de son premier essai dans ce que l’on jurerait être un culte des différences plagié sur le « differentialisme culturel radical » de la Nouvelle droite ( extrême droite tendance païenne ) d’Alain de Benoist. Lors d’un échange de paroles vives au sujet de la gestion des immigrés africains dans le parc locatif de sa ville avec un collègue, Gaston Kelman se lâche :
« Écoute ! Toi et moi, nous avons le même niveau universitaire. Toi et moi nous faisons le même boulot. Toi et moi, nous avons certainement les mêmes ambitions pour nos enfants…La seule chose qui nous distingue et qui me rapproche des populations dont tu parles et dont tout le reste me sépare, c'est la couleur de ma peau et de lointaines et disparates origines continentales communes. Est-ce que tu penses sérieusement que j'ai envie de les avoir comme voisins de pallier alors que tout nous sépare, tout simplement parce qu'ils ont la même couleur de peau que moi ?»

Gaston Kelman est un négrophobe qui aime autant les Noirs qu’il raffole du manioc. Il a autant de mépris pour les basses classes sociales d’origine étrangère que n’en a un partisan du FN à l’encontre des immigrés. Ce mépris est fait du même bois dans les deux cas : on hait l’Autre d’abord parce que l’Autre ne nous ressemble pas. Et l’on utilise l’alibi de l’anti-politiquement correct pour faire son concierge et dire à la France que les problèmes d’intégration ne sont que le fait des seuls étrangers réels ou supposés. Coupables de tout, ou presque.



Kahm Piankhy, octobre 2005

www.Piankhy.tk



Source :

« Importance de l'esclavage, "assimilation" : Gaston Kelman répond à nos questions » interview du site grioo.com. http://www.grioo.com/info4295.html

http://www.linternaute.com/sortir/auteurs/gaston-kelman/gaston-kelman.shtml

http://www.ac-versailles.fr/PEDAGOGI/ses/traveleves/fichlect/kelman.html

L’Humanité « Les Noirs annoncent la couleur » : http://www.humanite.fr/journal/2005-06-08/2005-06-08-808134



 Pour donner votre avis
Il n'est plus nécessaire d'utiliser vos identifiants de forum
Les champs précédés d'un * sont obligatoires

Nom*
E-mail
Titre*
Etre prévenu par email quand une réponse est faite
Ne cochez oui que si vous voulez recevoir des mails en cas de réponse sur ce sujet et que vous avez saisi votre mail
Ce message est
normal réponse information
question idée
d'accord pas d'accord cool
très content content clin d'oeil
pas content honte triste
Message*
Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2025. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site
Votre publicité ici ?