momoney Bérinaute

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Posté le: Fri Feb 05, 2010 3:42 pm Sujet du message: Artcle de presse: vos commentaires attendus |
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Cameroun - Politique | la rédaction web de Jeune Afrique
Paul Biya accusé d'instrumentaliser "Epervier"
Paul Biya, le président camerounaisPaul Biya, le président camerounais© AFP
L'opération Epervier, qui vise à éradiquer la corruption au Cameroun,
soulève l'indignation des détracteurs du président camerounais Paul
Biya. Ils l'accusent d'utiliser la traque aux corrompus pour avoir la
voie libre aux prochaines élections, en 2011.
Paul Biya serait-il en train de mener une "purge politique" ? C’est en
tout cas ce que pensent ceux qui l’accusent de défendre des intérêts
personnels derrière l’opération « mains propres », entamée il y a 5
ans et réactivée début 2010 avec l'incarcération de trois
personnalités politiques.
Depuis les 11 et 12 janvier, l’ex-ministre de l'Education de base,
Haman Adama, l’ex ministre du Budget, Henri Engoulou, l'ex-secrétaire
d'Etat Catherine Abena ainsi qu'une trentaine d'autres personnes sont
emprisonnées et font face à l'accusation de "détournement de fonds
publics". Un motif d'inculpation devenu banal au Cameroun, classé par
l'ONG Transparency International à la 146e place (sur 180) de son
classement 2009 sur l'indice de la perception de la corruption.
Les arrestations se multiplient
En 2004, les autorités camerounaises s’engageaient par le biais de
l’opération « Epervier », sous la pression des bailleurs de fonds, à
lutter contre la corruption. Et depuis, les arrestations se
multiplient. Derrière les barreaux, ils sont désormais une centaine à
être victimes du zèle des autorités, dont 8 ex-ministres (un 9e est
mort en détention), 7 anciens patrons d'entreprises publiques, un
ex-ambassadeur et un ancien député.
Ceux d'entre eux qui ont eu la chance d’être jugés ont été sévèrement
condamnés. L'ex-ministre de l'Energie Alphonse Siyam Siwé a ainsi
écopé de la perpétuité en appel pour avoir détourné 53 millions
d'euros avec 12 complices.
Paul Biya à la manœuvre ?
Bien que cette opération "mains propres" soit très populaire, beaucoup
de Camerounais soupçonnent Paul Biya, 76 ans dont 27 passés au
pouvoir, de l'utiliser à des fins politiques. Dans sa ligne de mire,
d'après eux: l'élection présidentielle de 2011 à laquelle il pourrait
être candidat.
Sous couvert de lutte contre la corruption, on assiste à une "purge
politique" , estime le politologue Alain Fogué. Et selon la presse,
plusieurs des ministres emprisonnés, dont celui des Finances Polycarpe
Abah Abah suspecté de s'être constitué un fabuleux trésor de guerre,
appartiendraient au "G11" (Génération 2011), une nébuleuse informelle
constituée par des caciques en vue de la présidentielle.
En décembre dernier, Jeune Afrique avait rencontré certains de ces »
prisonniers VIP », à la prison de Kondengui à Yaoundé : Urbain
Olanguena Awono, l’ancien ministre de la Santé publique dénonçait une
« instrumentalisation » de l’institution judiciaire, dans la
perspective de la succession du président Paul Biya. Le même jour,
Jean-Marie Atangana Mebara, l’ancien secrétaire général de la
présidence - poursuivi dans le cadre de l’affaire « Albatros » -
expliquait attendre toujours l’ouverture des débats contradictoires,
alors qu’en novembre dernier un nouveau chef d’inculpation venait
s’ajouter aux cinq autres le concernant.
Epervier est une "opération à tête chercheuse", dénonce également
Joshua Osih, vice-président du principal parti d'opposition, le Social
Democratic Front (SDF). Elle vise les membres du régime "qui ne sont
pas d'accord avec la présidence à vie de Biya" ainsi que "les brebis
galeuses qui ne pèsent pas politiquement" et dont les arrestations lui
donnent un semblant de crédibilité.
"Procès et emprisonnements ne servent à rien"
Faut-il voir des similitudes avec l'affaire Titus Edzoa ? En 1997, cet
ancien médecin de Paul Biya et homme clé de son régime, avait été
arrêté pour "détournement de fonds publics". Il venait de se porter
candidat à l’élection présidentielle. Il purge depuis une peine de 15
ans de prison, alors qu’un nouveau procès à son encontre a été ouvert
en octobre dernier.
Pendant ce temps, s’insurge Joshua Osih d’autres personnalités,
soupçonnées d’être - enquêtes à l’appui - "coupables de mauvaise
gestion", ne sont pas inquiétées. En réponse à ces accusations, le
ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary soutient qu’Epervier
"n'est pas du tout politique". la justice "n'est pas aux ordres" de
l'exécutif, maintient-il.
Procès et emprisonnements ne servent à rien, répond de son côté le
SDF. Toujours selon ce parti, une lutte efficace contre la corruption
devrait passer par un système permettant d'identifier l'origine des
biens des fonctionnaires. Et, surtout, donnant l'occasion aux
gestionnaires indélicats de rembourser les sommes détournées. (avec
AFP) _________________
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