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[betson]

la gérontocratie est elle le problème au Cameroun?

Veuillez lire ce texte produit par un ami à moi qui l'a rangé dans un placard et que je soumets ici à votre analyse .( avec son aimable autorisation bien sûr).

Seul hic , il est assez long...

NB: Quand il déprime , il écrit tout ce qui lui passe par la tête.

Bon appétit.

Comment nous défaire de la gérontocratie, de l’autocratie au Cameroun?

Je me souviens il y’a cinq ans d’une discussion que j’avais eu avec un monsieur d’une cinquantaine d’années alors que j’étais en stage à Bafang dans le Haut Nkam. Ce monsieur, très respectable, père de famille, proviseur de lycée de son état me faisait part de la vision désespérée qu’il avait de la jeunesse et de l’avenir de notre pays. En substance, son propos se résumait à ceci : vous les jeunes, vous allez nous apporter la guerre civile dans ce pays. Vous ne connaissez pas la valeur du travail, vous ne respectez plus les aînés et le niveau scolaire se dégrade d’année en année. Comparativement à vos parents, vous êtes plus mauvais dans tous les sens du terme. Il partait du postulat ferme que leur génération avait été constituée de personnes valeureuses, méritantes, qualifiées et compétentes qui n’arrivaient pas à trouver dans le patchwork humain actuel une relève digne d’eux.

J’avais rétorqué à ce monsieur qu’il apportait une mauvaise interprétation à un vrai problème .a savoir qu’il n’existe pas de génération spontanée et que la génération des jeunes du Cameroun d’aujourd’hui n’était que le produit de l’interaction entre l’héritage légué par leurs parents et la conjoncture économico sociale mondiale actuelle.

S’il est vrai que nos parents étaient méritants, qu’ils étaient tous à l’origine des fils de paysans, comment se fait –il qu’une fois aux affaires ils aient fait fi de cet impératif qui impose de donner sa chance uniquement à celui qui travaille. Qui a tribalisé les consciences des jeunes, qui leur a appris qu’un concours ne pouvait s’obtenir que par des dessous de table, qui leur laissent croire encore aujourd’hui qu’ils sont assez idiots pour ne pouvoir qu’être pires que leurs parents ?

Une aberration démographique me saute aux yeux : le Cameroun est un pays jeune, mais tous ceux qui le dirigent sont tous de l’ère des indépendances. Dans tous les grands corps professionnels, il existe une classe de gérontocrates qui se félicitent de ce que les générations qui les suivent ne comportent pas d’hommes aussi valeureux qu’eux et du fait qu’ils aient encore pour longtemps le monopole de l’espace public. C’est définir la logique de réflexion rétrograde de ces personnes qui par là démontrent qu’ils n’ont de cesse de réduire à néant et de saboter tous les jeunes talents qui tentent d’émerger.

Le meilleur exemple de ceci nous est fourni par la démarche du renouveau qui loin de promouvoir le renouvellement s’évertue en sangsue éhontée à demeurer au pouvoir en dépit de son épuisement pyscho-intellectualo-physique. Ce monsieur, quoi qu’on en dise est parvenu à la responsabilité qu’il occupe de manière tout à fait constitutionnelle. Il n’a été, ni parmi les plus opportunistes, ni les plus vicieux de sa génération (cela explique peut être d’ailleurs son choix), mais il a, une fois au pouvoir, installé (ou laisser s’installer ce qui revient au même) un système de favoritisme, de corruption, de népotisme et clientélisme. Il a tellement la mémoire courte qu’il croit qu’une fuite perpétuelle vers l’avant est l’unique porte de salut qui s’offre à lui.

J’aimerais faire savoir,à tous les jeunes qui végètent dans une impéritie suicidaire consistant à attendre benoîtement comme des esclaves le moment où leur maître va bien vouloir les libérer, que l’homme qui est enchaîné doit essayer de briser ses chaînes, doit persévérer dans sa lutte pour sa liberté.

a ceux qui perpétuellement veulent nous attiédir par le spectre censé être dissuasif de la violence, nous voulons dire que la violence de l’opprimé n’est que le reflet de la violence de l’oppresseur, qu’au jeu du giflé et du gifleur le plus rapide à se lasser est le giflé à moins qu’il ait une tendance masochiste. Si nos aînés sont sadiques, nous ne se sommes pas masochistes. Que de ce navire qu’ils mènent au naufrage, ils ne s’en tireront pas exempts, qu’avec notre espérance de vie qui a régressé et donc ils sont en partie responsables, nous n’avons plus rien à perdre. Nous voulons leur dire que nous avons assez vécu comme des chèvres et nous allons essayer de vivre en lions ne fusse que pour un jour seulement. Nous voulons leur dire qu’on en a marre, que la sagesse a changé de camp, qu’a force d’être sages, nous avons fini par être idiots. Nous voulons leur dire que la providence qui protège ce pays est exténuée , nous voulons enfin leur dire que nous sommes vraiment devenus ce qu’ils ont faits de nous : des gens désespérés prêts à se transformer en bombes humaines.


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Il faudrait veiller à ne pas être un parvenu sans culture ou un ambitieux sans esprit.

Le panurgisme c'est préferer se tromper tous ensemble et la peur d'avoir raison tout seul.
Betson.