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Une percée va être réalisée dans la lutte contre le paludisme (ou malaria). Un nouveau traitement efficace, simple et bon marché, combinant, dans une formule inédite, deux médicaments antipaludéens, devrait être disponible dès 2006. Libre de brevet, il pourra être immédiatement copié dans les pays du tiers-monde. Cette avancée est la première concrétisation d'un partenariat entre la fondation Médicaments pour les maladies négligées (DNDi), créée en 2003 à l'initiative de Médecins sans frontières (MSF), et le laboratoire pharmaceutique Sanofi-Aventis. Dans le monde, chaque année, le paludisme tue 1 à 2 millions de personnes. En Afrique, un enfant en meurt toutes les 30 secondes. Compte tenu des résistances développées par le parasite responsable de cette redoutable infection à l'égard des médicaments, la combinaison de deux d'entre eux l'artésunate et l'amodiaquine est recommandée comme traitement de première ligne dans une bonne douzaine de pays africains et en Indonésie. La nouvelle formule pourrait ainsi bénéficier à plusieurs dizaines de millions de personnes par an. Très engagée dans la bataille pour l'accès aux traitements dans les pays les moins développés, Médecins sans frontières fustige la faiblesse, voire l'absence de recherche des grands laboratiores sur les maladies affectant le tiers monde. Les médicaments destinés à traiter les pathologies présentes dans les pays riches sont généralement couverts par des brevets, ce qui diffère pour des années la possibilité de production de copies génériques. Quant aux affections présentes uniquement en zone tropicale, comme le paludisme ou la maladie du sommeil, elles ne font que rarement l'objet d'investissements en recherche et développement de ces grandes firmes. | |
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FAIBLE CO?T | |
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MSF a donc pris l'initiative de constituer la fondation DNDi (www.dndi.org) avec l'Institut Pasteur, la fondation brésilienne Oswaldo Cruz, des instituts de recherche indien et kenyan, le ministère malaisien de la santé, ainsi que le programme spécial onusien sur les maladies transmissibles. Son objectif est d'identifier, pour une dizaine de maladies, les équipes de chercheurs actives dans ce domaine et de leur permettre d'aboutir à des traitements. L'antipaludisme sera le premier médicament à sortir du "pipeline" de DNDi. Historiquement impliqué dans la lutte contre le paludisme, Sanofi-Aventis a accepté de contribuer au développement industriel et à la diffusion de la combinaison mise au point par des équipes de recherche universitaires de trois continents. "Le nouveau médicament sera beaucoup plus simple que les précédents traitements combinés : deux comprimés par jour au lieu de huit", souligne Bernard Pécoul, directeur de DNDi et ancien responsable de la campagne pour l'accès au traitements de MSF. Le coût de la nouvelle formule représente un deuxième motif de satisfaction. "Sanofi-Aventis a accepté de délivrer le traitement à prix coûtant dans le secteur public, indique Bernard Pécoul. Cela permettra d'arriver à un prix inférieur à un dollar (moins de 50 cents pour l'enfant) contre de 1,5 à 2,5 dollars pour les deux autres combinaisons à base d'artésunate déjà sur le marché." Enfin, Sanofi-Aventis a également accepté que le nouveau traitement ne soit pas couvert par un brevet. "Le dossier technique du médicament sera ainsi à disposition et l'on peut imaginer que des laboratoires asiatiques ou africains puissent en produire des génériques", insiste Bernard Pécoul. Le symbole est important au moment où l'Inde vient de modifier sa législation pour renforcer le système de brevet et où les pays membres de l'Organisation mondiale du commerce ont échoué, fin mars, à pérenniser le compromis d'août 2003 sur l'accès des pays pauvres aux médicaments génériques. Source: Paul Benkimoun, Le Monde | |
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