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Figure de proue du moment de la musique camerounaise, Lady Ponce règne quasiment sans partage depuis quelques années avec une succession d’albums de haut niveau, et s’est imposée d’autant plus que son « concurrent », Longue Longue a été écarté de la scène à la suite de sa condamnation à de la prison ferme en France. Justement interrogée sur la situation de son confrère artiste par Cameroon-info.net, elle s’est emportée et a dépeint sans détours un bien sombre tableau de la vie artistique au Cameroun : cachets non payés, gestion hasardeuse de la Cmc – Cameroon Music Corporation –, mauvais traitement des artistes… « Tu ne peux pas gagner un disque d’or dans un pays pas aussi pauvre comme le Cameroun et tu n’arrives même pas à t’acheter un vélo(…) Quand je vois les sociétés qui disent qu’elles soutiennent les artistes, elles vous présentent de petits chèques de 300 000 FCFA alors que l’artiste c’est un talent, quelque chose qui doit être reconnu, respecté qu’un artiste gagne un disque d’or dans un pays», a déclaré la chanteuse de Bikutsi, avant d’attaquer la ministre de la culture, Ama Tutu Muna, qui selon elle ferait deux poids, deux mesures en fonction de l’artiste et non pas de son talent. | |
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Elle a renchéri avec la question du cinquantenaire, qui a été pour elle et pour de nombreux artistes une humiliation, devant courir derrière de le ministère pour toucher de maigres cachets alors que d’autres artistes « importés » et pas toujours plus talentueux étaient accueillis à ponts d’or : « La Ministre… je suis désolé, je n’ai jamais dit du mal de quelqu’un mais c’est une femme qui ne respecte pas les artistes, pas du tout ! Pour que cette dame te respecte, il faut vivre en Europe, elle a un complexe qui n’est pas normal d’une personnalité qui doit gérer la culture camerounaise. Moi j’ai été humiliée pendant le cinquantenaire: il a été convenu que l’on me paie un cachet, on me demande de faire une requête pour expliquer pourquoi on doit me verser ce cachet-là(…) Le Ministère de la Culture ne fait rien pour les artistes. Et c’est pareil pour les droits d’auteur. La Maison JPS à produit mes CD avec le timbre de la SOCAM et j’ai déjà fait deux demandes pour mes droits mécaniques je n’ai jamais rien reçu jusqu’à ce jour, même pas une réponse. Quand vous me parlez des droits d’auteur au Cameroun, comment pouvez-vous mettre quelqu’un qui ne connaît rien du droit d’auteur. On est à la SOCAM tout simplement parce que c’est là-bas que se retrouvent nos dossiers aujourd’hui, on est obligé et vous savez comment ça se passe dans notre pays. » Face à de tels propos sans détour, venant de celle qui surfe sur la vague du succès, on peut s’interroger sur la situation de ceux dont les albums connaissent une réussite plus modérée : une situation déjà décrite par Annie Anzouer, l’une des plus célèbres et plus talentueuses chanteuses camerounaises des années 80-90 avec le groupe Zangalewa, qui avouait dans un entretien préférer vivre en Europe pour des raisons financières, ou par la mort de Charlotte Mbango, pas moins célèbre ni moins douée que la première, dans l’oubli, dans un hôpital en France. En effet, il a souvent été déploré le peu d’exploitation de la qualité artistique camerounaise qui n’avait rien à envier à celle de ses voisins africains, par les différentes institutions prévues pour. En somme, si l’on considère cette qualité comme une richesse au sens stricto sensu du terme, on est confronté à cette triste réalité dans de nombreux secteurs camerounais, celui de l’agriculture ou du capital humain. | |
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