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Bernard Njonga interviewé pendant la cérémonie de dégustation | |
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Vendredi dernier se déroulait au Cameroun une cérémonie bien singulière : une dégustation de produits made in Cameroun sous le haut patronnage du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, avec la présence du ministre de l'agriculture et du développement rural. Organisée notamment par l'Acdic - sous la direction de Bernard Njonga, véritable vert non politicien du Cameroun – ainsi qu'une coalition d'acteurs camerounais, la cérémonie avait des visées multiples : promouvoir l'emploi au Cameroun à travers la mise en avant des produits locaux, augmentation de la production, diminution des importations, mais surtout la mise en valeur de l'activité rurale camerounaise, véritable flèche agricole en Afrique. Pain enrichi à la farine de patate, riz bio cultivé à Yagoua ou à Ndop, fromages, jus de fruits, laits ou yaourts, voilà ce qu'on pouvait trouver au palais des congrès, le tout produit localement. Le but pour les organisateurs était, au delà de la simple idée de chatouiller les papilles gustatives des gourmets était de créer une véritable dynamique au niveau de la production locale. En effet, au Cameroun la célèbre autosuffisance alimentaire n'est que théorique, puisque le pays de Paul Biya importe des centaines de milliers de tonnes de produits alimentaires : farine, céréales, riz... Qui peuvent pourtant d'une part être produits localement et avoir une très bonne qualité à l'instar du poivre blanc de Penja qui a reçu il y a deux ans un label de qualité. | |
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L'idée est donc de produire un pain différent de celui conçu ici en modifiant sa composition : on pourrait diminuer la composition en farine de blé et compenser avec de la farine de patates, avec un impact à plusieurs niveaux dans la société camerounaise : on consommerait un produit plus local au niveau de la finition mais aussi des ingrédients, on diminuerait les importations et les sommes économisées seraient alors injectées dans la production supplémentaire des patates nécessaires à satisfaire la demande de pain. Des emplois supplémentaires seraient crées dans le domaine agricole, et le Cameroun serait gagnant à tous les niveaux, puisqu'il revient d'après Bernard Njonga beaucoup plus cher d'importer du blé que de compenser avec de la production locale, coûts d'emploi et de production compris. Dans la même lignée, il s'agirait de dynamiser la production de riz avec par exemple la rizière de Yagoua, et diminuer dans le même sens les importations de riz pour injecter dans l'emploi et la production. Aussi, le Cameroun serait moins dépendant des prix de marché en augmentant la production domestique dans le domaine agricole, domaine réputé pour sa capacité à voir les prix exploser. Cette cérémonie s'inscrit dans l'action d'une campagne nommée « Zéro produit alimentaire importé au Comice agropastoral d'Ebolowa », qui vise à combattre l'importation de produits lors de l'évènement dédié aux agriculteurs et aux paysans. La cérémonie de dégustation avait donc pour but de passer d'une théorie à la pratique et de montrer que les produits locaux, alternatives à l'importation massive étaient de qualité et valaient le coup : le pain à la farine de patate a connu un franc succès et pourrait bien voir le jour à grande échelle au Cameroun. Pour Bernard Njonga et l'Acdic, il ne s'agit pas seulement d'économie et de profit, mais aussi d'identité : il serait bon ton de mettre en valeur l'activité rurale au Cameroun qui ne doit pas être considérée comme un sous métier, mais comme une partie intégrante du Cameroun qui a un fort potentiel agricole, et de valoriser cette activité à travers la qualité des produits locaux qui seraient consommés dans le pays. Pour l'action concrète, l'Acdic la voit de façon progressive ; car le Cameroun n'a pour l'instant que la capacité théorique de production agricole nécessaire aux ambitions. Le plan d'action serait progressif et la diminution des importations se ferait année par année avec un plafond dégressif : on parle par exemple de 300,000 tonnes pour l'année 2011 qui serait revu à 250,000 l'année d'parès, et ainsi de suite. Ainsi, le gouvernement pourrait progressivement créer l'expertise et les infrastructures nécessaires pour produire plus et atteindre le plein potentiel. En annexe : Les importations des produits alimentaires en chiffres La cérémonie de dégustation en images A la découverte de la richesse agricole camerounaise | |
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La journ?e de d?gustation en vid?o | |
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