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Cameroun : publication d'une BD sur l'école primaire "Petit Joss", par Joëlle Esso
Joëlle Esso a publié une bande dessinée dont l'histoire et les personnages tournent autour de la célèbre école primaire de Bonanjo, le "Petit Joss".
Par Redaction le 22/10/2009
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SYNOPSIS:

Epoque
: L’histoire se passe au siècle dernier, il y a de cela 34 ans, à Douala au Cameroun.

Classe CM1b de Mme Djecky

Personnages : Malapa, Enanguè, Mpondo, Bidjeck, Kamto, Awono, Epéti, Abama, Ekwè, Missipo, Elombo, Disso, Ekedi, Epoundè, Tanko, Maloko, Garga, Silo. Additionnels : Ekobo, Dikabo, Dipita, Wombé, Jabea, Elimbi, Soué, Nyama, Wanko, Ndomjeu, Amenak, Akeva, Biboum, Gwet, Mangudi, Pangudi, Magne, Tagne, Evina, Dikoum, Dongo. Directrice : Mme Etambi

L’école buissonnière.

Silo et Abama sont les deux meilleures élèves du CM1B, et aussi parmi les plus sages. Leur école s’appelle « Petit Joss », dans la rue des Manguiers à Douala. Le quartier est tranquille, à gauche de l’école se trouve un camp militaire, avec le terrain vague sur lequel les élèves vont faire du sport ; le tennis-club ; l’hôtel de Manguiers et le Consulat de France. Tous les matins, la rue est embouteillée à cause des voitures des parents qui viennent déposer leurs enfants, ce qui exaspère un peu le directeur de l’hôtel mais enchante le boutiquier Mr Matiké car il y a toujours des clients parmi les chauffeurs.

Ce matin-là, surprise ! La maîtresse Mme Djecky est absente, et c’est Mr Dikabo, le maître du CM1A qui la remplace, en partageant la classe en deux, une moitié dans sa classe et l’autre chez Mr Tonfack, du CM1C. Tout à coup, Abama a une idée : « et si on essayait de faire l’école buissonnière comme les cancres, juste pour voir ce que ça fait ? Personne ne s’en apercevra puisque le maître ne nous connaît pas ! » « Chic ! » répond Silo, « allons-y ! » Profitant du déplacement dans l’autre classe, elles partent en courant, poussent le portail et se retrouvent dans la rue. Vite, elles tournent à droite et arrivent dans la rue de l’Hôtel de Ville. Super ! Vive la liberté.

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Joelle Esso

Joëlle Esso a commencé à dessiner dès la maternelle. Son intérêt pour les métiers du livre date de son enfance car son père possédait Afrique Contact, l'une des plus grandes imprimeries de Douala dans les années 1970. Aussi quand elle quitte le Cameroun et vient poursuivre ses études en France, c'est tout naturellement qu'elle s'inscrit de 1985 à 1988 au Lycée technique d'art, dessin et métiers du livre (reliure-dorure-imprimerie) appelé Rue Madame à l'époque, aujourd'hui Lycée Maximilien Vox, après une classe de seconde générale au Lycée Marcel Roby de Saint-Germain en Laye dont elle était pensionnaire et où elle a développé sa passion pour la lecture: elle y a dévoré tous les romans et BD de la bibliothèque pourtant extrêmement bien fournie!

Ecoutons là nous raconter cette époque en nous plongeant dans la magie des souvenirs:

"Mon professeur de français à la Rue Madame s'appelait Serge Saint-Michel, scénariste de la BD "Kouakou", Martiniquais et seul professeur agrégé du lycée. J'étais la seule élève africaine, et la meilleure en français, ce qui a créé immédiatement un lien entre nous. Il m'a demandé de parler à la classe de "Kouakou", puisque cette BD n'était diffusée qu'en Afrique. Les échanges avec lui étaient très intéressants, il avait une manière de faire vivre les histoires qui faisait aimer les livres même aux plus réticents. Un jour, il est monté sur une table et s'est mis à faire des acrobaties pour mimer une scène de "Colomba" de Mérimée. Du coup, tous les élèves ont lu le livre, alors qu'il y avait des abonnés à "Profil d'une oeuvre" et autres "Révise'notes". Pour moi Mr St-Michel a été le Mr Keating du "Cercle des Poètes Disparus", le professeur qui a marqué mes années de lycée. Il nous avait appris que ses enfants n'avaient jamais fréquenté l'école jusqu'à l'âge de 13 ans, il les instruisait lui-même à la maison."

Comment s'étonner que celle qui eut pour maître le célèbre scénariste français Serge Saint-Michel, n'ait pas perdu la fibre pour la BD vingt ans après et malgré une longue carrière internationale de chanteuse ?Une fresque monumentale (2,5m x 6 m) peinte par Joëlle Esso en 1999 peut être vue à l'Eglise Bethel de Pierrefitte (93). En 2006, elle a illustré le conte musical antillais de Serge Bilé et Joby Bernabé, Tiwa et la pierre miroir (Monde Global). Depuis, elle a illustré un recueil de poèmes de Jeanne-Louise Djanga, Eclats de vers, (à paraître), un puzzle pour enfants (Editions Turkana), deux récits de Nadia Origo,Le royaume de Longo et Petites histoires des personnages de la Bible à raconter aux enfants (La Doxa Editions, 2008), un album pour enfants de Claudine Milteau, Petite la Coccinelle, (à paraître en 2009) et un recueil de textes de slameurs dirigé par Myke Sylla, Slamophonie, (à paraître aux Editions de l'OIF). Sa BD Petit Joss paraîtra fin 2009 aux Editions DAGAN où elle occupe parallèlement la fonction de Conseillère artistique.

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Une illustration tirée de la bande dessinée Petit Joss
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