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Paludisme placentaire : Une maladie très peu connue
Elle touche la femme enceinte, mais n’est pas médiatisée, selon les spécialistes réunis au cours d’un séminaire organisé à Yaoundé.
Par Angèle Bépédé (Le Jour Quotidien) le 16/03/2009
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Le paludisme placentaire est une maladie méconnue certes, mais dangereuse pour la mère et le fœtus.
« Cette maladie n’a pas de manifestations cliniques visibles car le sang périphérique peut être négatif au contrôle de la goutte épaisse pendant que les globules rouges sont segmentés. Elle est très fréquente chez la femme enceinte et limite les échanges materno-fœtaux », explique le docteur Mendimi Nkodo, anatomo-cytopathologiste au Chu de Yaoundé.

Au cours d’un séminaire de cinq jours organisé à Yaoundé par le centre biotechnologique de l’université de Yaoundé I, 42 chercheurs et professeurs venus de 23 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique pour échanger sur cette maladie. « Il y a des inquiétudes sur la résistance du plasmodium falciparum à la molécule du fancidar. Donc, les scientifiques vont mettre en place d’autres molécules alternatives », indique le Dr Mombo Ngoma, de l’unité de recherche médicale hospitalière Albert Scheweizer. du Gabon. Ce projet consiste aussi à mettre à l’essaie d’autres molécules. « Le but de ce séminaire est de permettre aux médecins de savoir comment diagnostiquer la maladie et comment s’appuyer sur la recherche pour aider les patients et les informer », ajoute l’anatomo-cytopathologiste Mendimi Nkodo.

Selon les chercheurs, cette maladie existe depuis 2500 ans mais, les populations ne sont pas informées sur les conséquences qu’elle pourrait avoir sur la femme enceinte et sur le fœtus. « Le manque de communication sur cette maladie est la principale cause de décès des victimes. Les patientes sont victimes d’anémie très souvent sévère pouvant conduire à la mort, tandis que le nourrisson peut être prématuré. Un enfant de petit poids en Afrique parvient difficilement au terme de sa première année de vie », explique le Dr Jaume Ordi, de l’International Research Center in Health of Barcelona (Cresib).

Si des médecins se sont réunis en vue de protéger la femme enceinte contre le paludisme maternel et de donner le maximum d’informations aux médecins des différents pays représentés, certaines femmes continuent de prendre des risques pendant leur grossesse en bannissant l’usage des moustiquaires imprégnées au cours de la gestation. Dans le cadre du séminaire, environ 500 femmes recevront le fancidar et 500 autres recevront la méfloquine pour évaluer la prévention du paludisme placentaire avec tous les autres corollaires.
Source: Le Jour Quotidien
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