“La situation dans les prisons s’améliore avec la construction d’une prison centrale d’une capacité de 5000 places. Il y a aussi quatre prisons d’une capacité de 300 places chacune qui sont inscrits dans le budget 2009 et la première tranche des travaux de construction est déjà engagée. Actuellement, 20 pénitenciers sont en cours de réhabilitation. L’acquisition de 10 véhicules pour transporter les détenus est effective ”.

C’est par cette assurance qu'Amadou Ali, vice Premier ministre, ministre de la Justice garde des sceaux, a ouvert les travaux de la deuxième réunion annuelle des délégués régionaux de l’administration pénitentiaire qui, s’est ouverte hier dans la salle de conférences dudit ministère. Une nouvelle qui a donné du sourire à plusieurs délégués régionaux de l’administration pénitentiaire qui, avaient par le passé, dressé ces chapelets de doléances.

Il n’est de secret pour personne que toutes les dix provinces rencontrent d’énormes difficultés en milieu carcéral. Le surpeuplement par ci, la vétusté des locaux par là ; n’en parlons plus de l’épineux problème du manque des effectifs. Dans la majorité des cas dira un régisseur de prison, ces locaux qui aujourd’hui sont étroits avaient été conçu pour accueillir un nombre bien limité des prisonniers. Mais avec les mauvaises pratiques qui se multiplient sur le terrain, c’est normal qu’il y ait surpeuplement en milieu carcéral. Du Sud à l’Extrême-Nord, les problèmes sont les mêmes.

Les délégués régionaux de l’administration pénitentiaire se plaignent surtout du manque des effectifs ; de l’étroitesse des locaux et de la vétusté des bâtiments qui abritent leurs services. “ La première difficulté c’est la pénurie du personnel. On espère qu’en 2009, ce problème trouvera une solution avec le recrutement. Le second problème est celui des infrastructures qui ont vieilli. Dans ma région à l’Extrême-Nord, il n’y a plus trop à s’inquiéter. Trois prisons sont en train d’être réhabilitées (Yagoua ; Maroua et Mokolo). Seulement nous souhaitons que la prison de Makary soit également réhabilitée pour décongestionner la prison de Kousseri qui est surpeuplée. Parlant de l’amélioration des conditions dans les dix prisons que compte ma région, je vais vous surprendre avec la cuisine moderne qui est entrain d’être construite à Maroua ; un poste de police avec un parloir pour visiteur ”, confie Lucien André Tayou, administrateur général des prisons.

Même son de cloche pour Florence Kekay, senior administrator of prison (Buea) qui estime qu’il était vraiment nécessaire d’ajouter quelques prisons d’autant plus que c’est cette étroitesse des locaux qui favorise des évasions massives. Dans son mot d’ouverture, le vice Premier ministre chargé de la Justice, s’est attardé sur l’amélioration des conditions des vies en milieu carcéral, la modernisation du système judiciaire et pénitentiaire, la maîtrise des évasions pour améliorer l’image de la justice. Il a également insisté sur le respect des droits de l’Homme. “Les droits de l’Homme sont bien respectés en milieu carcéral. Si leurs lois sont violées, un procès judiciaire et administratif est directement engagé ” a-t-il ajouté avant de se venter que le Cameroun soit le seul pays africain qui dresse les rapports sur les droits de l’Homme en milieu carcéral.