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Trente huit mille cas de palu recensés au Nord-Ouest
Le coordonnateur régional de l'unité de lutte contre le paludisme dans cette région, le Docteur Simon Kwake, dresse un état des lieux.
Par Michel Ferdinand le 20/11/2008
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Source: Quotidien Mutations
Quelles sont les dernières statistiques sur les personnes souffrant de paludisme dans la région du Nord-Ouest ?

Pour une population estimée à plus de deux millions en juin 2008, on a déjà eu à recenser 38.000 cas de paludisme dans la région du Nord-Ouest. Cela se passe entre janvier et juin 2008. C'est dire que c'est assez sévère.

Peut-on dire, à partir de ces statistiques, que la lutte contre le paludisme n'avance pas dans la région ?

Je peux soutenir avec assurance que la lutte contre le paludisme progresse dans le Nord-Ouest. Nous avons des indicateurs du processus, ainsi que ceux de performance. S'agissant du processus dans le domaine de la prévention, 87 à 90% de ménages au Nord-Ouest ayant au moins un enfant de cinq ans, ont reçu une moustiquaire imprégnée de longue durée. Parlant de performance, nous constatons que le nombre de cas dû au paludisme à la même période, a légèrement diminué par rapport à l'année dernière. C'est dire que la lutte contre le paludisme n'est pas un vain mot. Nous sommes en train de mettre en œuvre des mesures à large portée. Et il suffit que les populations y adhérent pour que le combat progresse.

Les moustiquaires imprégnées ne sont pas effectivement utilisées dans la plupart des ménages de cette région ?

C'est un problème de communication. Nous devons travailler sur cet aspect pour que les populations qui ont reçu des moustiquaires les utilisent. Mais, la situation n'est pas tellement alarmante. Une évaluation post campagne montre que 60% au moins d'enfants dorment sous moustiquaire. Il en est de même de 51% de femmes enceintes. Comparativement aux 7 et 15%, il y a deux ans. Je pense que ceux qui sont bien informés l'utilisent.

Comment expliquez-vous que dans cette région, certaines localités soient plus vulnérables au paludisme que d'autres ?

L'environnement joue beaucoup dans la transmission du paludisme. Vous convenez avec moi que dans une zone comme Ndop, à forte pratique de riziculture, l'environnement soit plus propice à la prolifération des anophèles. Par rapport à la zone de Ndu ou de Nkambé, montagneuse, où il ne fait pas bon vivre pour l'agent vecteur du paludisme. La prolifération ou non du palu peut varier selon le climat ou la pluviométrie. Et selon même le type d'activité menée.

Sur quel pan de combat doit-on mettre l'accent pour faire reculer le palu ?

La lutte contre le paludisme a de multiples facettes. On ne peut pas mettre l'accent sur un aspect et négliger l'autre. Vous pouvez donner des moustiquaires, mais si les populations ne reçoivent pas la bonne information, elles ne l'utiliseront pas. Je ne peux pas dire que le traitement est plus important que la prévention. Pour être complet, il faut s'occuper de toute la chaîne.
Source: Quotidien Mutations
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