Accueil > Société
Vers une fin de Ramadhan morose au Cameroun
A quelques jours de la célébration de la fête de Ramadan, certains musulmans sont inquiets. Ils parlent de difficultés financières.
Par Edith DJUIDJE le 26/09/2008

Assis sur des tabourets à l’entrée de leurs boutiques au quartier Briqueterie à Yaoundé, le regard évasif, des commerçants musulmans attendent impatiemment un potentiel client. Devant des ateliers de vente de pagnes, les tissus de différentes catégories sont superposés sur des battants dans l’attente de clients qui, pour l’heure, se font rare. C’est en désespoir de cause que les commerçants appellent les passants pour leur proposer des articles. Cette façon de faire est plus accentuée en cette période de fin de Ramadan. C’est que, pour certains, les moyens financiers ne sont pas suffisants pour préparer la fête de Ramadan prévu en début de semaine prochaine. “ J’ai trois femmes et dix enfants. Les économies dont je disposais se sont épuisées dans les préparatifs de la rentrée scolaire. Et, à l’heure qu’il est, tous ne sont pas encore inscrits à l’école. Mais, je suis obligé de faire quelque chose pour la fête. Les enfants insistent pour avoir des habits neufs ”, explique Aboki, un commerçant de pagne.

Les activités commerciales qui parfois battent leur plein à cette période au quartier Briqueterie sont au ralenti. Pourtant, la plupart des commerçants espéraient tirer leur épingle du jeu à cette occasion du Ramadan. Chez “ Darou Salam ”, couturier spécialisé dans les tenues féminines, il n’y a aucun client dans son atelier. Aidé par son apprentie, Darou Salam ajoute un autre mannequin vêtu d’une gandoura rouge au milieu de sa collection de mannequins. “ C’est ma dernière création que je baptise “ Joker ”. Car, je n’ai pas eu autant de clients comme à l’accoutumée ”, précise-t-il avant d’ajouter : “ A cette heure l’année dernière, j’étais saturé par les commandes. Cette année c’est grave, C’est avec beaucoup de peine que j’ai pu retenir une dizaine de clients depuis presque un mois. Ceux-ci proposent des prix très bas, parce qu’ils préparent en même temps la rentrée scolaire. C’est dans l’espoir d’attirer plus de clients que j’ai cousu cette gandoura ”.

Chez les ménagères, le rythme des préparatifs varie d’une maison à une autre. “ Nous achetons le nécessaire à savoir : les poulets, pagnes et bien d’autres au fur et à mesure que l’argent réservé à cet effet est disponible. Pour ce qui est des aliments nous les conservons au congélateur en attendant le Jour J ”, raconte Aïssatou, une ménagère.
 

Source : Le Messager
Retour à la rubrique Société
Version complète sur Bonaberi.com