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"En bon soldat il a toujours gardé sa fierté", poursuit notre source. C`est à 2h dans la nuit du12 au 13 décembre 2007, que le l`ancien Pca du Port autonome de Douala (Pad) a été conduit à la prison de centrale de New Bell pour y occuper la cellule que venait de libérer Barthélemy Kamdem l`une des 9 personnes acquittées dans le cadre du procès du Pad. La chambrette du colonel Etonde est un réduit de 2 mètres de long sur un mètre et demi environ de large. Elle a pour seul mobilier un petit lit en bois et des étagères accrochées aux murs qui servent au rangement, l`espace au sol étant très réduit. La spéciale 18 (S18) est le compartiment de la prison de New Bell réservé à des personnalités de marque, ce qui lui vaut d`ailleurs l`appellation qu`elle porte. Elle est séparée des autres compartiments de la prison par une barrière, et se divise en trois grandes cellules qui contiennent chacune un vingtaine de lits superposés les uns sur les autres. Seuls deux de ces cellules sont en ce moment occupées. La troisième sert de salle à manger et de cuisine pour les détenus. On y retrouve également deux congélateurs achetés par les occupants des lieux eux-mêmes. "Preuve que nous sommes bien organisés", confie l`un d`eux. Il existe un collectif de pensionnaires à la spéciale 18 que préside Michel Boni, le promoteur de l`agence de transport "Bansoa Airlines". En plus de ces trois grandes cellules, la S18 dispose de six chambres individuelles, dont quatre sont occupées par Siewe Nitcheu (25 ans), Etonde Ekoto (15 ans) Ewodo Noah (10 ans), tous condamnés pour détournements de deniers publics et coaction de détournement de deniers publics dans le cadre du procès du Pad. Le dernier venu de la S18 est le directeur des affaires économiques et financières de la communauté urbaine Lamine Mbassa, mis en détention dans le cadre de l`affaire de l`emprunt obligataire de la communauté urbaine de Douala pour laquelle le colonel est également inculpé. Depuis leur arrivée à la prison, Etonde Ekoto et ses compères ont obtenu du régisseur de pouvoir installer des climatiseurs dans leurs cellules et de badigeonner les murs intérieurs à la chaux. Les seuls désagréments auxquels ils sont soumis sont le fait des fumées qui proviennent des cuisines dans lesquelles sont préparées les repas des détenus. Les détenus de la spéciale 18 occupent leurs journées à jouer au jeu des dames, aux cartes au lido ou regarder la télévision. Edouard Etonde Ekoto ne fait pas exception à cette règle. Bien plus, il se fait livrer les journaux tous les matins par des détenus à son service. C`est le condamné qui reçoit le plus de visiteurs, une dizaine de personnes en moyenne par jour, parmi lesquelles des hautes personnalités. La semaine dernière, il a reçu André Siaka, le directeur général des brasseries du Cameroun et président du groupement inter patronal du Cameroun dont Etonde Ekoto est membre. Pour ce qui est de ces visites, Etonde Ekoto bénéficie d`un traitement particulier. Il reçoit dans les bureaux qui sont à l`intérieur de la prison, selon une consigne donnée par le régisseur à tous les responsables du pénitencier. Ils doivent cependant se trouver dans les bureaux au moment de la conversation. "Sauf quand ce sont ses avocats", explique un responsable. A la prison de New Bell, Etonde Ekoto est d`une discrétion qui frise la clandestinité. Il ne s`aventure dans la cour que quand il doit recevoir ses visiteurs ou ses repas. Ceux-ci lui parviennent en matinée et en milieu de journée. C`est son épouse et ses filles qui s`y attèlent. Pour sa sécurité, Etonde Ekoto a à son service, un détenu grand et costaud, dont il aurait pu se passer puisqu`il jouit de toutes les attentions de la part des gardiens de prison. Ses tenues préférées sont les jeans, les tee-shirts et des baskets. En revanche hier il est sorti en babouches. Les co-détenus d`Etonde Ekoto le présentent comme un homme serein, qui a conservé sa bonne humeur. Il n`a de cesse de clamer son innocence et se présente comme un "martyr", "une victime des batailles de positionnement dans la perspective de l`après Biya, que j`ai servi fidèlement". Il considère l`affaire de l`emprunt obligataire de la communauté urbaine de Douala, pour laquelle il a été inculpé comme un "acharnement" et affirme que son "honorabilité n`est pas mise en cause" pour autant. | |
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Source: Quotidien Mutations | |
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