Accueil > People
Spectacle : Alima chante l'espoir
La jeune artiste a donné son premier spectacle au Ccf vendredi dernier à Yaoundé.
Par Justin Blaise Akono le 22/10/2007
[Photo non visible dans la version mobile]
Mais, vendredi dernier, Alima était seule sur le podium du Centre culturel français (Ccf) de Yaoundé, et devant un public nombreux. Pendant plus d'une heure, elle a exposé les perles de sa création.
De la naissance de son ange "Engelès", à l'espoir, "Afidi", qu'elle entonne à la fin du spectacle, soulevant le public au rythme d'un Bikutsi. Sous fond de Jazz, Alima chante dans la langue ewondo qu'elle semble bien maîtriser et qu'elle utilise comme véhicule de son message; démontrant ainsi que les artistes pouvaient encore se passer des dédicaces dans les chansons pour aborder des thèmes aussi importants.

"Mindjouk", un rythme populaire, exprime par exemple les souffrances. L'artiste appelle à l'aide. Dans "Bot", Alima parle de l'exploitation forestière. "Les gens viennent acheter nos forêts contre bière et nourriture et appauvrissent la terre", se plaint-elle. Tout comme elle déplore la vanité de l'homme à qui elle demande d'ouvrir sa porte, d'ouvrir son cœur. D'autres thèmes aussi variés sont évoqués. Ils ont pour point commun la tristesse.

"J'observe beaucoup. Quand ça ne va pas, je préfère écrire et chanter", explique l'artiste. Ce qui justifie peut-être son attitude assez calme sur la scène. "Je me posais beaucoup de questions sur scène car c'était la première fois: est-ce que je réussirai à être comme ils veulent?" S'inquiétait Alima. A la fin, "Je me suis rendue compte que le public m'a soutenue. Même si on travaille pendant dix ans, si le public n'est pas avec nous, on n'est rien", estime-t-elle, le sourire au bout des lèvres, dans sa loge après le spectacle.

Pour la plupart des spectateurs, le tout premier spectacle d'Alima au Ccf a été une réussite, en ce sens que cette jeune artiste, qui travaille depuis quelques années dans l'ombre, semble maîtriser parfaitement son sujet. "Elle a dominé le chant. Elle est une artiste qui a su d'abord travailler la musique traditionnelle pour se retrouver dans la musique du monde. On y retrouve le son des îles de l'océan indien, le funk, etc.", a déclaré Jean François, un proche d'Alima. Plusieurs artistes et amis de cette dernière l'auront d'ailleurs soutenu au cours de son spectacle.

Il s'agit notamment du bassiste Aimé Mama, chef d'orchestre, Yannick Nanga (piano), François Tonye (guitare solo), Christian Ndengue (batterie), Willy (percussions), et les deux choristes Emilie et Coco, qui ont démontré qu'elle savaient aussi bien chanter que danser.

Déjà lauréate de Massao en 2005, festival de musique de femmes qui se tient chaque année à Douala, Alima Ngah travaille avec ce groupe de musiciens anonymes depuis un an et demi. Y compris Roddy Ekoa, le batteur du groupe Macase, venu l'accompagner dans l'une des ses dix chansons exécutées vendredi dernier, avec une guitare sèche. Alima annonce la sortie de son premier album pour début 2008.
Source: Quotidien Mutations
Retour à la rubrique People
Version complète sur Bonaberi.com